Après l’abandon complet de la lutte par l’Intersyndicale nationale, la faiblesse des groupes auto-organisés ou organisés différemment apparaît davantage.
La rage et l’envie d’aller plus loin sont là, mais éparpillés, apparemment sans stratégies ni perspectives. Les maisons du peuple, assemblées et comités de lutte manquent cruellement.
Après l’échec prévisible des journées éparses et l’incapacité d’étendre vraiment la grève, que faire ?
S’ancrer dans la contestation, approfondir griefs, désirs et perspectives, viser des cibles plus « accessibles », tout en préparant activement le « coup d’après » ?
Si virer le despote éteint et sa bande est une évidence, il faudrait aussi inventer et mettre en place un modèle social qui n’appelle ni ne nécessite d’autres despotismes, sous peine de revenir à la case départ. Ce qui voudrait dire en finir avec le capitalisme, l’Etat, l’argent, la propriété privée, les hautes technologies et la quête de délivrance par les machines.
De même, l’urgence d’améliorer immédiatement les revenus et conditions de vie des pauvres et précaires ne dispense pas de remettre en cause profondément le modèle du travail, du PIB, de la concurrence, de la croissance, de la quête de puissance...
Avec les énormes catastrophes climatiques et écologiques créées par la civilisation industrielle, se contenter du retrait d’une « réforme » est indécent, suicidaire. Et réclamer au système qui ravage tout un meilleur traitement et de détruire un peu moins est absurde.
C’est aux gauches, notamment aux courants radicaux et révolutionnaires, de porter en théorie et en pratique ces idées là, haut et fort, pour offrir de meilleures perspectives que les tours de passe passe opportunistes des extrêmes droites qui au final ne font comme d’habitude que poursuivre et renforcer le même système pourri. Un système qui baigne dans l’autoritarisme, le flicage permanent et le productivisme, avec une montée « décomplexée » et nauséeuse du racisme et de l’exclusion en prime.
Les gauches institutionnelles, réformistes, sont dans l’impasse. Elles se heurtent à un mur (celui du système policier, médiatique) et leurs objectifs restent beaucoup trop dans le cadre du système, ne suscitant pas un désir suffisamment fort.
Si des gauches non-institutionnelles n’arrivent pas à impulser une forme d’insurrection, de basculement révolutionnaire, alors le risque de prise de pouvoir par des extrêmes droites continuera d’augmenter. Ce serait alors soit la droite autoritaire très dure, soit l’extrême droite autoritaire, avec les différences entre les deux allant s’atténuant, comme on le constate déjà actuellement.
- Des retraites à la révolte contre le gouvernement et son monde : suites
1er mai très chaud
- Récit du 1er mai a Toulouse - Voici un récit du 1er mai toulousain. Récit sur un ton un poil épique mais ca montre bien l’enthousiasme 😉
- Lyon : 1er mai contre Macron et la réforme des retraites. Retour sur les procès de manifestant-e-s arrêté-e-s - Près d’un tiers des manifestant-e-s interpellé-e-s le 1er mai à Lyon est sorti sans rien (sur un total de soixante-six arrestations en comptant la déambulation nocturne). Une vingtaine auront des procès plus tard. Huit ont été jugé en CRPC (procédure de plaidé coupable) mercredi 3 mai et ont écopé de peines assez similaires aux huit autres passés par la moulinette des comparutions immédiates.
Retraites : malgré la promulgation, pas de retour à la normale
Retraites : malgré la promulgation, pas de retour à la normale -Après la promulgation de la réforme des retraites, la colère est loin d’être éteinte comme l’a montré la mobilisation du 1er Mai. Une situation qui explique le maintien inédit de l’intersyndicale, qui cherche cependant à clore la séquence et dont les principales organisations ont déjà accepté de se rendre à Matignon
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En se maintenant ainsi dans le mouvement sans lui donner la moindre perspective, l’intersyndicale cherche à continuer de canaliser le profond processus de lutte des classes ouvert depuis le 19 janvier pour mieux l’enterrer à moindre coût. De fait, les raisons de la solidité de l’unité syndicale inédite ne doivent ainsi pas être cherchées uniquement dans les raisons politiques structurelles qui ont conduit Laurent Berger à prendre la rue, après des années de dialogue et de compromis dans les ministères. La crise du « dialogue social » avec le macronisme, liée au caractère fortement bonapartiste du pouvoir actuel, qui pousse jusqu’au bout les éléments les plus antidémocratiques de la Ve République, n’explique pas tout.
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Mais malgré l’impasse et le recul de la mobilisation en raison de la stratégie défaitiste de l’Intersyndicale, il n’y a toujours pas de retour à la normale. Au contraire, la situation reste irrésolue, démontrant une fois de plus la vitalité du mouvement. Prenons quelques exemples.
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Une preuve supplémentaire du fait que le refus de l’Intersyndicale d’aller au-delà du retrait de la réforme et de ne pas même poser la question des salaires et du coût de la vie, alors qu’il s’agit d’une urgence immédiate pour les classes populaires, a été suicidaire pour une possible victoire dans la bataille des retraites.
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Comme nous l’avons dit, le « moment prérévolutionnaire » n’a pas perduré dans le temps. Le passage à une situation prérévolutionnaire ouverte a été largement entravé par la politique d’apaisement de l’Intersyndicale. Cependant, comme nous venons de le voir, la situation est encore loin d’être revenue à la normale pour des franges importantes du mouvement de masse. Plus important encore pour la gouvernabilité, l’Exécutif sort très affaibli de cette victoire à la Pyrrhus et nous assistons à un tournant dans la crise organique du capitalisme français qui affecte la légitimité du régime politique.
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- Des retraites à la révolte contre le gouvernement et son monde : suites
- Les caniches sont de dangereux terroristes factieux
« La stratégie de Darmanin rappelle celle des années 30 »
« La stratégie de Darmanin rappelle celle des années 30 »
Michaël Fœssel, philosophe et auteur de Récidive. 1938, se penche sur notre démocratie, qui semble plus fragilisée que jamais. Si, pour lui, Macron n’est pas Daladier, la stratégie du gouvernement prend parfois des allures inquiétantes des années d’avant la seconde guerre mondiale.
- Des retraites à la révolte contre le gouvernement et son monde : suites
🎺POUR QUE DARMANIN ÉCHAPPE AUX CASSEROLES, LA PRÉFECTURE DU NORD DIFFUSE UN MENSONGE
Chronique de la post-vérité
Grotesque, pathétique et inquiétant à la fois. C’est encore une fois l’impression que donne ce gouvernement et les autorités qui lui obéissent.
Exemple dans le nord de la France ce samedi 6 mai. La préfecture de région publie sur twitter un « démenti » officiel : « Contrairement à ce qui est parfois indiqué par erreur, Gérald Darmanin ne se rendra pas à Gruson ». En effet, une casserolade était déjà en train de s’organiser contre la venue du ministre dans cette ville proche de Lille. La préfecture ose même : « Il n’a jamais été question qu’il vienne ».
Quelques heures plus tard, Darmanin débarque dans la ville de Gruson pour « inaugurer » le nouveau centre-ville en compagnie des élus locaux. Une visite officielle clairement préparée et prévue, et revendiquée par les communicants qui pouvoir qui ont diffusé la photo.
La préfecture a menti délibérément pour éviter à Darmanin la casserolade. Des hauts fonctionnaires assermentés en sont rendus à diffuser des fake news sur les canaux officiels du gouvernement pour esquiver la contestation. Voilà pour le grotesque.
Malgré cette feinte de lâche, Darmanin a été rapidement repéré par les opposants à la réforme des retraites et n’a pas pu éviter le concert de casseroles. Une manifestation s’est improvisée devant la mairie de Tourcoing alors que la mairie de Gruson a été taguée et recouverte d’huile de vidange. Voilà pour le pathétique.
Mais ce qui est inquiétant, c’est le rapport à la vérité des gens qui nous gouvernent. Ce sont les mêmes personnes qui nous juraient qu’il n’y aurait pas de recul de l’âge de la retraites, qui nous promettaient qu’il n’y aurait pas de pass sanitaire, qui inventent des policiers blessés, qui agitent la menace « d’ultra-gauche » ou qui nient les violences policières, même devant des vidéos incontestables.
Darmanin, chef de la police française, est capable d’affirmer face caméra qu’il n’y a pas eu de tirs de LBD de gendarmes en quad à Sainte Soline, de dire que milliers de hooligans anglais sans tickets allaient prendre d’assaut le stade de France, ou de déclarer « quand j’entends le mot violences policières je m’étouffe » après la mort par asphyxie de Cédric Chouviat sous le poids de policiers.
Ils mentent. Nous savons qu’ils mentent. Ils savent que nous savons qu’ils mentent. Et, pourtant, ils persistent à mentir.
Qui peut encore croire un traitre mot qui sort de la bouche des autorités françaises ?
(post de Contre Attaque)
- Des retraites à la révolte contre le gouvernement et son monde : suites
Violence et casse : rappel de quelques banalités de base.
Les violences de policiers deviennent systémiques dès lors précisément qu’elles sont systématiquement minimisées (passées sous silence, sous-estimées), excusées (« la fatigue »), légitimées (« monopole »), couvertes (« soutien »).
Or ces violences engendrent, graduellement, leur réciproque : indignation, colère, envie de riposter, soif de vengeance.
En outre, les présenter systématiquement comme rares, isolées, exceptionnelles apparaît comme un système de légitimation de cet « usage disproportionné de la force » pourtant fréquemment observé, largement documenté sur les réseaux et dénoncé par la quasi totalité des observateurs.
En outre encore, quel crédit ont des discours qui, d’un côté, exceptionnalisent systématiquement les pires violences de certains policiers, tout en généralisant et caricaturant de l’autre côté, et à l’inverse, celles de quelques casseurs, présentés comme des « tueurs » ?
Pourtant, les éborgnés, les amputés, les personnes en danger de mort, et parfois les morts, sont bien du côté des manifestant(e)s.
Ce sont elles et eux d’abord qui sont « cassés » par les violences de policiers, comme ce sont les pauvres qui sont quotidiennement cassés par l’exploitation, les humiliations salariales, les injustices, l’étalage indécent des plus riches, etc.
Le tout maquillé et défendu jusqu’à la nausée par les « éléments de langage » répétés en boucle par une presse qui est la propriété de ceux qui en profitent le mieux.
La violence, la casse (sous toutes leurs formes) sont donc bien des piliers du système de domination : et c’est bien sûr en cela qu’elles sont fondamentalement systémiques.
- Des retraites à la révolte contre le gouvernement et son monde : suites
- Manifs lycéens et étudiants le 11 mai
ON N’ATTENDRA PAS LE 6 JUIN !
JEUNES, ETUDIANTS ET LYCEENS TOUS DANS LA RUE LE 11 MAI
💥Contre Macron, sa réforme des retraites et la répression : Jeunes, étudiants et lycéens, tous dans la rue le 11 mai !💥
Les millions de manifestants du 1er Mai, dont des milliers de jeunes, ont montré que la réforme des retraites de Macron reste très largement rejetée, et que la colère contre sa politique n’est pas prête de se calmer.
Le gouvernement souhaite tourner la page, mais pas un de leur déplacement n’est à l’abri du son des casseroles et huées des opposants à la réforme. Après plus de 3 mois de mobilisation, des millions de manifestants dans les rues, ce ne sont pas « 100 jours d’apaisement » qui nous feront rentrer chez nous. Personne ne souhaite un retour à la normale, mais tout le monde veut le retrait !
Au-delà de la réforme des retraites, c’est contre toute cette politique antisociale et antidémocratique que nous nous battons. Violences policières, SNU obligatoire, sélection à la fac (MonMaster, Parcoursup), libéralisation de l’ESR, précarité, inflation, etc… Nous voulons en finir avec ce gouvernement et toute sa politique antisociale !
Le gouvernement en est bien conscient. C’est pour cela qu’il réprime, à coup d’interpellations, de gardes-à-vue et d’interdictions de casseroles en manifestation. Nous dénonçons cette politique répressive, et affirmons que celle-ci ne nous fera pas taire !
Dans les universités et les lycées, le gouvernement et les directions d’établissement font tout pour entraver le droit des jeunes à se mobiliser en refusant tout aménagement sur les partiels ou en utilisant illégalement le distantiel. Soyons clair : le droit de grève des étudiants et lycéens doit être respecté !
Nous appelons les jeunes, les lycéens, les étudiants à poursuivre et amplifier la lutte. Nous les appelons à manifester massivement le jeudi 11 mai, à se réunir en Assemblée générale et à se doter des moyens d’actions décidé localement (blocage, débrayage, etc…).
Signataires :
UNEF, Union Etudiante, FIDL, Voix Lycéenne, Jeunes Insoumis, Jeunes Générations, Jeunes Ecolos, Reve Jeunes, NPA Jeunes, Le Poing Levé
BREVES
ON NE TOURNERA PAS LA PAGE : ON NE VEUT PLUS DE LEUR MONDE
6 MAI. EN MÊME TEMPS QUE LES CASSEROLADES DELIGITIMANT MACRON ET SES MINISTRES, UNE MANIFESTATION SATIRIQUE SE PAYANT LA TÊTE DES RICHES A LA BAULE, LA CITE BALNEAIRE DES MILLIARDAIRES, DES MINISTRES ET DES STARS
https://www.facebook.com/watch/?ref=search&v=738138174707020&external_log_id=71171f83-6586-44e2-83ef-4a70737cdfdb&q=La%20baule%206%20mai
6 MAI. ET HOP UNE CASSEROLADE A PERPIGNAN POUR LE MINISTRE DE L’AGRICULTURE, MINISTRE DE LA SECHERESSE, MARC FESNEAU
A DOUARNENEZ ON RENVOIE LES RICHES A LA MER
Petite casserolade à #Douarnenez ce matin pour empêcher le débarquement des passagers d’un bateau de croisière de luxe.
Bravo à toutes les personnes mobilisées !
On ne peut que saluer ce genre d’actions dans une ville où le tourisme et le développement rapide de l’habitat secondaire sont tout simplement en train de détruire le tissu social et l’économie locale tout en précarisant les habitant·es de la ville et de ses environs.
#IntervillesduZbeul
vidéo : https://fb.watch/kmnCgTT4AG/
Très bon article sur les régressions autoritaires et ultra-nationalistes en Inde actuellement. Pas étonnant que notre aspirant autocrate local ait annoncé recevoir Modi en grande pompe pour le 14 juillet. Qui se ressemble s’assemble. Cocorico !
Voir https://www.contretemps.eu/modi-autoritaire-inde-corruption/
- Des retraites à la révolte contre le gouvernement et son monde : suites
6 MAI. POUR LA VENUE « SECRETE » DE LA MINISTRE DE LA CULTURE A AZAY-LE-RIDEAU, UNE CASSEROLADE QUAND-MÊME
⚫ DIJON : MATRAQUES CONTRE CASSEROLES DANS LA CITÉ DE LA GASTRONOMIE
Les militants de Dijon ont du goût, ils ont décidé de faire entendre le son de leurs ustensiles préférés face au gratin de la bourgeoisie pour le premier anniversaire de la cité de la gastronomie.
Quoi de plus normal qu’un son casserole dans ce contexte ?
Malheureusement c’était sans compter sur la préfecture qui a déployé un dispositif violent.
La réponse de la police accompagnée par les agents de la sécurité est toujours la même : arrestations, coups de matraques et utilisation de gazs lacrymogènes.
Certains diront de ne pas en faire tout un plat, la moutarde nous monte pourtant au nez en voyant ces images.
ILS NE POURRONT PLUS ALLER NULLE PART
ILS NE SONT PLUS CHEZ EUX DANS LE PAYS
6 mai. Même à Bartres petit village des Hautes-Pyrénées, il y a du monde pour casseroler Dominique Faure ministre de la ruralité
« Si le développement du système technologique est autorisé à se poursuivre jusqu’à sa conclusion logique, il laissera derrière lui une Terre inhabitable pour toutes les formes de vie complexes. »
LES CASSEROLADES DU SAMEDI 6 MAI
Azay-le-Rideau : La ministre Rima Abdul Malak est en déplacement demain au château d’Azay-le-Rideau de 11h à 12h. Mobilisation générale ! Rendez-vous tou.te.s à 10h30 place de la République à Azay-le-Rideau (place principale de la ville), équipé.es de sa plus belle casserole pour signifier à ce gouvernement que la retraite à 64 ans, c’est NON, NON et NON ! Il est conseillé de se garer au Carrefour.
Bartrès : déplacement de la ministre Dominique FAURE, ministre chargée des collectivités territoriales et de la ruralité, à l’occasion de l’assemblée générale des maires ruraux. Rdv le 06/05 à 9h45 sur le parking de la RN21 à Adé (65).
Gruson : 11h : venue de Gérald Darmanin pour l’inauguration du centre village. L’accueil s’organise
Londres : Emmanuel Macron sera bien présent pour le couronnement de Charles III, organisé samedi 6 mai à l’abbaye de Westminster à Londres.
Pyrénées-Orientales / Perpignan : Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau est attendu dans le département le 6 mai.
Un rassemblement est organisé afin de l’accueillir comme il se doit et marquer notre opposition à la réforme des retraites. L’objectif est de le suivre sur son déplacement avec drapeaux, chasuble, casseroles, torches, pétards et bombardes, donc :
RDV à 8h devant la chambre d’agriculture (19 av de grande Bretagne à Perpignan) Puis 10h30 au rond point de la coopérative agricole de Ille sur Tet (route de corbère)
Saint-Quentin : Étape de la caravane du SNU [https://www.snu.gouv.fr/la-tournee-experience-snu/]
- Des retraites à la révolte contre le gouvernement et son monde : suites
LA LUTTE CONTINUE
6 MAI. MARSEILLE DANS LA RUE CONTRE LA REFORME DES RETRAITES DANS LA MANIFESTATION DE TOUTES LES COLERES
https://www.facebook.com/UDCGT13/videos/169312329104149
6 MAI. DU MONDE A LA MANIFESTATION CONTRE LA REFORME DES RETRAITES ET CONTRE L’INFLATION A LYON
https://www.facebook.com/lyoninsurrection/videos/244754471560687
LE SNU EST REJETÉ PARTOUT, COMME MACRON :
https://www.courrier-picard.fr/id411458/article/2023-05-06/des-manifestants-contre-le-snu-et-macron-dans-le-centre-ville-de-saint-quentin