De la lutte contre les méga-bassines à celle de l’opposition à la nouvelle loi Darmanin

La droite sénatoriale, chauffée à blanc, a fait encore un peu plus de dégâts dans le droit des étrangers lors de l’examen du projet de loi sur l’immigration porté par Darmanin.

Parmi les propositions majeures dignes d’un texte d’extrême droite :

• Restrictions à l’accès au regroupement familial.
• Restrictions à l’accès au séjour des étrangers malades.
• Suppression de l’AME.
• Fin des réductions tarifaires dans les transports pour les étrangers en situation irrégulière.
• Restrictions à l’accès à la nationalité des mineurs en conflit avec la loi.
• Création d’un fichier des « MNA délinquants ».
• Refus d’octroi des contrats jeunes majeurs visés par une oqtf.
• Conditionnalité de l’aide publique au développement selon la servilité des pays qui accorderaient des visas de retour aux expulsés.
• Suppression du jour franc à la frontière.
• Extension des retraits et suspension des Conditions matérielles d’accueil.

La lecture de ces nouvelles dispositions illustre une fois de plus l’extrême droitisation de l’Etat. On assiste à la même violence et au même passage en force que pour la contre-réforme sur les retraites.

 Des manifestations contre cette loi sont appelées partout en France. Il y en aura une à Valence le 25 mars, à 10 heures, Place de la porte neuve.

Mobilisation internationale contre les méga-bassines : l’articulation nécessaire avec la lutte des personnes exilées.

Ce 25 mars, en parallèle de la mobilisation contre les méga-bassines dans les Deux Sèvres, auront lieu dans toute la France des manifestations pour défendre les droits et la condition des étrangèr.es avec ou sans papiers, en écho à la journée internationale contre le racisme du 21 mars. Les enjeux autour de cette lutte continuent de gagner en gravité et en intensité avec le projet de loi Darmanin visant à criminaliser les personnes étrangères, dans un contexte où l’indifférence face aux morts en Méditerranée croit aussi vite que l’inhabitabilité des territoires touchés par la catastrophe environnementale.

Ces deux mobilisations à la même date doivent être une opportunité pour renforcer nos combats, à travers des articulations concrètes entre nos luttes écologiques et antiracistes. Les Soulèvements de la Terre, en parallèle du forum international composé de délégation du monde entier qui introduira le week-end dans les Deux-Sèvres, tiennent à exprimer une solidarité claire et forte à la Marche des Solidarités et l’UCIJ, en rappelant les liens qui nous obligent à penser nos luttes de manière collective.

Dans une visée internationaliste, nous luttons contre l’exploitation capitaliste du monde et de ses habitants. Les méga-bassines ne sont que la dernière infrastructure d’un système colonial historique d’annihilation des habitats et des populations terrestres.

En France, cet ennemi a son symbole : Gérald Darmanin, ministre agresseur, est le représentant de la violence croissante et décomplexée d’un Etat en voie de fascisation qui criminalise de manière hiérarchisée la majorité de la population, des présumé.es « écoterroristes » aux étrangèr.es en passant par les Gilets Jaunes, en donnant un pouvoir croissant à l’arbitraire administratif, que ce soit dans les dérogations aux règles d’aménagement industriel ou dans les critères utilitaristes de délivrance de titre de séjour ou d’OQTF. La dernière loi Darmanin, simultanément à la réforme des retraites, tentent de nous imposer un récit où la sobriété, nécessaire, rime avec inhumanité, pauvreté, division, guerre et ségrégation, plutôt qu’avec solidarité.

Nos luttes partagent aussi les mêmes territoires, et les campagnes ne sont pas en reste. En attestent les récentes mobilisations fascistes visant à empêcher la création de centres d’accueil pour personnes exilées, à Callac et Saint-Brévin. Si la riposte anti-fasciste a largement dépassé numériquement les cortèges d’extrême-droite, cela n’a pas empêché le projet de Callac d’être abandonné sous la pression et les intimidations. Ces territoires ruraux, clé majeure d’un monde vivable, nous montrent ici à quel point un avenir désirable ne se préparera qu’à travers une concordance des luttes écologistes, antiracistes, et plus généralement de toutes celles se battant contre un pouvoir patriarcal, industrialiste et raciste.

Communiqué Des Soulèvements de la terre