C’est l’automne, le moment de tisser des liens en souterrain, des réseaux mycorhiziens nutritifs qui s’infiltrent partout ?
Alors qu’avec la reconduction d’un gouvernement Macron dopé à la droite extrême et au RN le réformisme via les urnes semble gravement en échec, que les voies plus révolutionnaires sur le fond et plus offensives sur la forme patinent faute de suffisamment de participant.e.s, que faire ?
Alors que les partis et syndicats de gauche semblent « au bout du rouleau » et n’ont rien de neuf/porteur à proposer, ne cédons pas à l’individualisme ou au survivalisme.
D’un certain point de vue, la situation est excellente ! ;-)
Au lieu de se résigner, d’attendre illusoirement les prochaines élections, de déprimer, de se mettre en hibernation pour un hiver à durée indéterminée, de succomber aux idéologies des dominants/possédants, d’attendre le prochain énorme soulèvement, de rêver au retour de la « sociale-démocratie » ou à l’avèvement d’un impossible capitalisme « vert » et « éthique », construisons patiemment et méthodiquement, dans la joie, la révolte et la bonne humeur, une culture de résistance et de solidarité.
Il faudra bien sûr dépasser les habituels « clivages » sur les moyens d’action. Plus difficile encore : faire se parler et se compléter des objectifs/visions réformistes et révolutionnaires.
Ce « concept » de « Culture de résistance et de solidarité dans un bassin de vie » semble totalement utopique !, mais il est en réalité réaliste et pragmatique.
Car si les grandes machines plus ou moins institutionnalisées type partis/syndicats ne nous conviennent pas (et ne marchent pas/plus), si l’addition spontanée de micro-groupes et actes individuels sont loin de suffire, il reste quoi ?
Si on veut éviter l’échec, l’isolement, la résignation et les structures autoritaires centralisées, en réalité on n’a pas 36 possibilités.
- Culture de résistance et de solidarité dans un bassin de vie
- Schéma sommaire pour donner un première idée du concept - Imaginez les liens et interactions entre ces bulles
L’histoire et l’expérience nous montrent que la démocratie, les luttes et l’autonomie s’ancrent et se pratiquent d’abord à petite échelle.
Voici une courte présentation de l’invitation à construire localement, à l’échelle d’un bassin de vie, un réseau de luttes et d’alternatives pérenne, souple, évolutif, non centralisé, réparable, ouvert...
Il s’agit de mettre en relation et renforcer l’existant, de créer les pôles d’activités utiles qui manqueraient, de cultiver l’autonomie, les biens communs, le partage d’outils et la mutualisation , de visibiliser, ancrer et conscientiser ce qui se fait souvent de manière trop informelle et épisodique...
Il est possible de cultiver la diversité et l’indépendance de chaque groupe/collectif/asso tout en oeuvrant de concert pour renforcer une « culture démocratique », de luttes et d’autonomie, pour faire boule de neige et augmenter notre puissance d’agir.
Il n’y a pas de direction centrale, et pas forcément d’objectifs communs autres que celui de renforcer cette culture de résistance et de solidarité, qui est au service des stratégies et besoins de chaque groupe/coalitions.
On évite ainsi à la fois l’institutionnalisation sclérosante et l’obligation de tout recréer à chaque mouvement social ou lutte d’ampleur.
On évite à la fois des structures rigides et autoritaires et un mode exclusivement informel pas assez solide et qui serait difficilement rejoignable pour de nombreuses personnes.
On concilie à la fois des activités/luttes précises par « secteurs » et la nécessité de pouvoir s’entraider, d’être ensemble, de dialoguer pour résister au rouleau compresseur du système en place et être en capacité de mener des actions/alternatives ambitieuses et adaptables qui sortent de l’entre-soi et de l’éternel recommencement de micro-actions. C’est l’effet cliquet.
Ce mode d’organisation permet la participation de personnes/groupes très divers (expérience, temps disponible, centre d’intérêt, modalités d’action...) et complémentaires.
Ce réseau sera très utile toute l’année, qu’il y ait ou pas des élections, grèves, mouvements sociaux... et alimentera utilement les périodes de luttes plus intenses.
Les avantages sont très nombreux, notamment de créer des communs, une culture de luttes et de « faire ensemble ».
Le schéma joint aide à comprendre l’idée de mise en synergie de nombreuses activités pour monter en puissance et intégrer de nouvelles personnes.
Ce modèle s’inspire de la Coopérative Intégrale Catalane qui avait démarré vers 2010 et de stratégies développées par certains courants écologistes.
Cette présentation est sans doute incomplète, pas assez claire, et les termes choisis pour le schéma inadéquats ou insuffisants. Ca s’affinera collectivement et par la pratique, dans chaque bassin de vie, en fonction des caractéristiques locales.
Ce « concept » vous intéresse ? Vous avez envie d’en discuter et de contribuer à le lancer en Val de Drôme (ou ailleurs) ?
Contactez-nous : projets-comite chez riseup.net
Premier temps public pour parler de ça : le samedi 5 octobre à Bourg-lès-Valence, 15h30 à L’art des Choix de Chony
D’autres moments sont envisagés en Val de Drôme (peut-être avec des présentations différentes, pour toucher divers milieux socio-culturels)
(article et concept proposé par un « sous-groupe » du Comité de lutte Val-de-Drôme)