En Ukraine, une guerre de plus éclate sur la planète, une guerre des Etats, des capitalistes, des impérialistes, des nationalistes, des tyrans, qui manipulent, instrumentalisent et exploitent les peuples pour maintenir leur pouvoir et leur puissance. De l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, en régime de dictatures ou de fausses « démocraties », partout la civilisation industrielle, les Etats et le capitalisme portent en eux la concurrence, la brutalité et la guerre : la guerre économique quotidienne légale et structurelle qui broie les peuples et détruit le vivant, ET la guerre militaire armée qui régulièrement explose et fait gicler le sang.
Aux ravages permanents de l’économie industrielle productiviste correspondent les carnages épisodiques de la guerre industrielle militaire.
Les deux sont liés et sont la continuité l’un de l’autre, indissociablement.
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LE MOIS DE MARS DOIT ÊTRE CELUI DE LA REVOLTE
Les troupes russes qui ont envahi l’Ukraine vont instaurer, comme en Tchétchénie, la terreur, les bombes, les pillages, les tortures, les viols, l’épuration et les exécutions sommaires avec comme principale victime comme toujours la population civile... L’invasion militaire va faire monter un peu plus les haines nationalistes et dresser les uns contre les autres des amis, des familles qui vivaient en harmonie jusque là, ukrainiens et russophones. Nous devons exiger de toutes les manières possibles l’arrêt de l’invasion militaire et le retrait des troupes russes de l’Ukraine. Et si après les appels à la mobilisation générale en Ukraine, il y a une sorte d’autodéfense populaire qui se met en place, nous devons d’autant plus la soutenir.
De nombreuses manifestations sont organisées ces jours-ci en France en soutien à l’Ukraine. Participons-y.
En même temps les impérialismes européens et américains voudraient qu’on les soutienne contre la Russie. Nous ne le ferons pas.
Nos amis sont les peuples ukrainiens et russes qui l’un comme l’autre ne veulent pas de la guerre. Nos ennemis sont leurs gouvernements tout autant que ceux des USA ou d’Europe qui la veulent ou s’en accommodent.
L’intervention militaire russe en Ukraine est du même type que celle de leur intervention actuelle au Kazakhstan contre les grèves ouvrières et hier en Biélorussie contre le soulèvement du peuple contre leur dictateur. Elle est du même type encore que celle de l’intervention militaire française au Mali et plus généralement en Afrique. Elle du même type toujours que celle de l’armée américaine contre les peuples dans le monde entier. Outre, la rapine, les enjeux de pouvoir et de guerre économique des groupes industriels et bancaires les uns contre les autres, ces guerres servent d’avertissement aux peuples, aux classes populaires, à ceux qui se soulèvent ou qui pourraient être tentés de le faire en cette fin de covid, et de fête du capital.
Aujourd’hui, cette guerre, outre les désastres en Ukraine, pourrait avoir des conséquences graves contre la population en Russie par une répression amplifiée, ce qui a déjà commencé, mais aussi par des restrictions économiques contre la population, si par exemple les sanctions économiques et financières envisagées par l’Occident étaient appliquées. Ce ne sont pas les dirigeants qui en pâtiront, mais la population et en premier les plus pauvres en son sein.
Cette guerre aura aussi des conséquences en Occident si elle dure et s’amplifie par le renchérissement des prix, du gaz au pétrole en passant par le blé et bien des fermetures d’entreprises avec, encore une fois, les classes populaires qui seront aux premières lignes. Par ailleurs, comme hier avec le covid, cette guerre peut avoir des conséquences politiques en France comme partout. Macron va tout faire pour essayer d’utiliser la guerre. Comme pour le covid, en s’appuyant sur l’émotion, sur la peur, sur le sentiment d’horreur face à la guerre, il peut lancer une politique d’union nationale qu’il a déjà commencée autour de l’Otan, puis en union autour de lui-même. En faisant marteler par la presse des milliardaires, que ce n’est pas le moment de se battre entre français, il peut tenter de prolonger la fête du capital qu’avait été la période du covid en essayant d’étouffer la vague de grèves en cours pour les salaires et détourner l’attention des questions sociales qui sont en train d’envahir la période électorale pour ne parler que de guerre, de solidarité et d’union et, au final, détruire demain le système de retraites et les protections contre la maladie et le chômage.
Ne rentrons pas dans le jeu de Poutine, de Biden ou de Macron.
Soutenons inconditionnellement la population d’Ukraine qui va payer par sa vie le jeu sanglant des puissances ! Soutenons la population russe qui a osé descendre dans les rues d’une cinquantaine de villes pour dénoncer l’intervention militaire russe.
Et comme les manifestants russes qui scandaient : « la dénazifiction doit commencer ici », « Poutine dehors », notre meilleure solidarité est de dénazifier aussi ici, en France, de nous débarrasser de tous les fauteurs de haine et de guerre, en amplifiant les luttes actuelles.
Alors que la vague de grèves pour les salaires est en train de franchir un cap en ampleur, qu’une journée nationale de grève interprofessionnelle pour les salaires est appelée le 17 mars, que des grèves plus importantes encore que celles qui ont déjà eu lieu, sont annoncées fin mars à quelques jours des élections présidentielles comme la grève illimitée des agents de la RATP le 25 mars ou des cheminots et agents territoriaux le 31 mars, ce mois de mars sera aussi marqué par de fortes mobilisations féministes, pour le climat, antiracistes, antifascistes pour la défense des libertés ou encore pour le droit à un logement décent !
Nous pouvons transformer les grèves et manifestations actuelles en une vague qui dise « Macron dehors » et qui mette fin aussi à ce système d’exploitation et d’oppression qui "engendre la guerre comme les nuées engendrent l’orage." Cette fin février nous montre l’horreur de leur système et jusqu’où ils sont prêts à aller. Le mois de mars doit être celui de la révolte, si nous ne voulons pas être emportés par leur folie ! Faisons entendre notre voix, la voix des classes populaires pour mettre fin à la barbarie capitaliste. Révolution sociale ou barbarie, c’est toujours à l’ordre du jour.
AVEC UN IMMENSE COURAGE, DES MANIFESTANTS SONT DESCENDUS DANS LES RUES D’UNE CINQUANTAINE DE VILLES EN RUSSIE POUR DIRE "NON A LA GUERRE", "LA DENAZIFICATION DOIT COMMENCER ICI", "POUTINE DEHORS".
Jacques Chastaing le 25.02.2022
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Aujourd’hui le monde a changé. Les jours qui viennent nous diront comment - L’attaque de grande ampleur menée par les troupes russes en Ukraine, ce jeudi 24 février, nous fait basculer dans un autre monde. Les réactions des gouvernements ukrainien, occidentaux et chinois, mais également du peuple russe, détermineront lequel exactement.
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Un tel défi lancé aux États-Unis confirme, s’il en était besoin, que l’âge d’un monde unipolaire, organisé autour de leur hégémonie, est bien achevé. Pour les Occidentaux, y compris ceux qui étaient critiques de cette domination, s’habituer à une nouvelle ère de rivalité des grandes puissances va être coûteux. C’est tout l’enjeu du futur impossible à prédire, mais selon toute évidence moins confortable intellectuellement et matériellement qui nous attend.
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Nous entrons donc dans une nouvelle ère. De quoi sera-t-elle faite ? Nul ne le sait exactement, même pas Vladimir Poutine lui-même. Une fois l’agression militaire de l’Ukraine posée, la suite ne dépend plus tant du président russe lui-même que du comportement de son entourage, de ses soldats, des Russes qui le soutiendront ou non dans sa décision… et, au-delà, de la réaction du reste du monde à cette attaque.
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D’abord, l’onde de choc sera mondiale. « Les effets déstabilisateurs du conflit pourraient bien se propager bien au-delà de l’Ukraine – en Europe centrale, dans les Balkans (où une paix fragile commençait à se fissurer, avant même cette nuit), jusqu’en Asie centrale et même dans le Pacifique », énumère le magazine britannique New Statesman – considéré comme l’une des voix de la gauche britannique.
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« Nous ne croyons pas que le pire est possible. Sur un autre continent, peut-être, mais pas chez nous : “La Russie ne va quand même pas NOUS attaquer ?” Le pouvoir russe actuel ne raisonne pas en termes de coûts et d’avantages. Il raisonne en termes de mission majeure. […] Attaquer un pays de l’Otan serait suicidaire pour Poutine ? Ne l’excluons pas pour autant » développe-t-elle.
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L’invasion de l’Ukraine pourrait bien marquer la fin d’un monde où les grandes puissances s’efforçaient de respecter – ou au moins d’avoir l’air de respecter – les lois et traités internationaux décidés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ; et s’efforçaient d’éviter – ou au moins d’avoir l’air d’éviter – la guerre, considérée collectivement comme détestable.
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Car « s’il redevient normal pour les pays puissants d’écraser leurs voisins plus faibles », les conséquences seront innombrables : une augmentation spectaculaire des budgets consacrés par les États à la défense (ils seraient en moyenne de 6 % du PIB, un niveau historiquement bas), qui signifierait autant d’argent en moins consacré à l’éducation ou la santé, de grandes difficultés à coopérer internationalement sur des sujets comme la lutte contre le dérèglement climatique.
Certains en concluront qu’il ne reste plus comme option que d’arrêter la force par la force. On peut aussi considérer – ce qui n’est pas exclusif – que l’inattendu peut surgir des peuples eux-mêmes, y compris dans les régimes les plus fermés. Là encore, aucun romantisme n’est cependant possible : l’émancipation de la loi du plus fort est toujours un processus coûteux.
« C’est le jour le plus dur de notre vie, devant la catastrophe de Tchernobyl » - Le philosophe ukrainien Constantin Sigov observe la détermination de la société civile à résister à l’invasion russe. Mais face à Poutine, il alerte sur un risque d’embrasement global.
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- Terre brûlée par la guerre, la chimie, le productivisme, l’Economie, la croissance, l’extractivisme, le consumérisme