Elle parle au silence la nuit
quand l’espace tient entre les bras d’un frênela fenêtre est un piège
trompé par l’infini de la vitreun brin d’herbe enflamme l’ombre des pierres
les heures coulent et fermentent
à l’approche de l’oubli
se nichent dans le secret logé dans la gorgeelle prend la mesure de la terre
inondée par le trop plein du ciel
murmure l’odeur d’urine et de boue du tempsfemme elle n’a rien elle s’attribue un corps
elle vient indifféremment par l’eau
la colère de l’eau
qui modifie l’ailleurs
multiplie l’essentielelle considère les centaines d’ailleurs
les lieux les points d’eau
les repères les traces lucides
et lance à la conscience
le respect des rêves façonneurs de mondeselle descend dans le blanc des mots
place l’absence et l’habitude
dans les vapeurs de cuivre et de pierreelle descend vivre sous le concert des pies
dans le ventre du monde
la terre est un bâton de foudre bleueelle se lève tôt
pour voir le rapace
fondre dans les fossés
elle se tait et devient simple plume
simple trace poussiéreuse
tombe
se donne jusqu’au soirla nuit agite les clôtures
mesure le noir de charbon de l’humus
et l’ailleurs du monde
qui parle de promesses à la terre aux montagneselle renaît à de nouvelles distances
sur de nouvelles fréquencesvoit venir l’ombre qui bruine et déferle
claque comme du bambou
d’où jaillit la lumière.
- Cléone X
- Peinture : Cléone X-2. Acrylique sur papier. 70x100.