En revenant d’Israël le 23 janvier, Macron a tenté de faire croire que la France est une véritable démocratie et donc que les rebelles à sa politique anti-sociale auraient tord de déborder du cadre et de parler de non-démocratie.
C’est le signe qu’il est aux aboies, à court d’arguments et de grenades il sort les grands mots pour enfumer et tenter de garder un petit peu de légitimité.
C’est donc le moment d’enfoncer le clou et de dénoncer partout l’absence de démocratie réelle en France, de dénoncer la tyrannie des riches, des investisseurs et du capitalisme, de dénoncer la domination du politique par le Capital, de rappeler qu’un système entièrement représentatif où les élus ont tout pouvoir n’est pas une démocratie, de dénoncer de plus belle la répression policière barbare et généralisée érigée en système, en terrorisme d’Etat, des brutalités policières ordonnées et couvertes par le gouvernement.
Par ailleurs, les pitoyables tentatives de diversions du régime sur l’antisémitisme ou le communautarisme ne pourront enrayer les contestations et la remise en cause radicale de « l’aristocratie élective » qui se masque derrière le fameux vocable de « la-démocratie ».
Voici des extraits des déclarations de Macron :
« Essayez la dictature et vous verrez ». E. Macron
Emmanuel Macron a dénoncé avec véhémence, dans l’avion le ramenant d’Israël jeudi 23 janvier soir, « les discours politiques extraordinairement coupables » affirmant que la France est devenue une dictature, et justifiant de ce fait la violence politique et sociale.
« Aujourd’hui s’est installée dans notre société - et de manière séditieuse, par des discours politiques extraordinairement coupables -, l’idée que nous ne serions plus dans une démocratie, qu’une forme de dictature se serait installée », accuse le président dans un entretien que doit diffuser Radio J vendredi matin.Et de lancer : « Mais allez en dictature ! Une dictature, c’est un régime ou une personne ou un clan décident des lois. Une dictature, c’est un régime où on ne change pas les dirigeants, jamais. Si la France c’est cela, essayez la dictature et vous verrez ! La dictature, elle justifie la haine. La dictature, elle justifie la violence pour en sortir. Mais il y a en démocratie un principe fondamental : le respect de l’autre, l’interdiction de la violence, la haine à combattre ». Selon Emmanuel Macron, « tous ceux qui aujourd’hui dans notre démocratie, se taisent sur ce sujet, sont les complices, aujourd’hui et pour demain, de l’affaiblissement de notre démocratie et de notre République. »
Questionné sur la violence, le chef de l’Etat a jugé que « celles et ceux qui portent cette violence, celles et ceux qui, avec cynisme quelquefois, l’encouragent, celles et ceux qui taisent tout reproche qu’il faut avoir oublient une chose très simple : nous sommes une démocratie ».
« Une démocratie », explique-t-il, « c’est un système politique où l’on choisit nos dirigeants. C’est un système politique où l’on choisit des représentants qui auront à voter librement les lois qui régissent la société. Cela a beaucoup d’exigence, cela veut dire que la liberté du peuple et sa souveraineté sont reconnues. Mais cela a une contrepartie, c’est que dans une démocratie, on a un devoir de respect à l’égard de ceux qui représentent et votent cette loi, parce que précisément, on a le pouvoir de les révoquer. On a l’interdiction de la haine, parce qu’on a le pouvoir de les changer ! »Avec AFP - 24/01/2020
Voir aussi l’article du Monde qui reprend ses propos : Emmanuel Macron dénonce les discours justifiant la violence en France et « l’affaiblissement de notre démocratie » - Au cours du vol le ramenant de Tel-Aviv vers Paris, jeudi soir, le président de la République a répondu aux questions de trois médias, dont « Le Monde ».
- Assemblée du peuple, pour le peuple, par le peuple, démocratie directe
Non manu, la France n’est pas une démocratie, et ne l’a jamais été
Puisque je fais peut-être partie des affreux qui, selon Macron, tiennent « des discours politiques extraordinairement coupables », voici ma réponse :
Le culot des oligarques est sans limites, eux qui détruisent sans vergogne les éventuels restes de démocratie, qui méprisent leurs propres députés, qui ordonnent une répression barbare sans précédent, qui font pourchasser et éborgner des lycéens par des bandes armées de flics, qui détruisent les restes de services publics et de biens communs au profit des riches et gros capitalistes, sapant les bases de toute possibilité de démocratie, qui accentuent l’impuissance politique et économique des peuples, qui vendent des armes de morts aux dictateurs, qui pondent des lois ultra-sécuritaires dignes du fascisme, qui traquent les exilés en appliquant les idées d’extrême droite, se permettent à présent de faire des leçons de démocratie et de tempérance ! On croit rêver.
Décidément, la novlangue du régime n’a plus de limites !
Macron serait-il partant pour un vrai débat non truqué et non faussé avec des anarchistes, militants politiques de l’émancipation, militants des comités justice et vérité des banlieues, historiens, gilets jaunes... sur la question de la démocratie ?
S’il est si "démocrate" que ça, LOL, il ne manquera pas d’en organiser un, je suis volontaire pour participer...
Macron, remballe ta pédagogie à deux balles sur "la-démocratie", et retourne à l’école, la vraie, pas l’éducation nationale, tu y apprendras peut-être deux-trois trucs.
Quelques articles parmi d’autres sur cette question fondamentale, qui atomisent la propagande du régime et de ses fidèles serviteurs politiciens et journalistes :
- Lettre aux avocats, politologues, profs, lettrés, juristes, historiens... Il est temps de dire haut et fort la vérité sur le régime politique en place - Appel à toutes les voix influentes éprises de justice sociale et de démocratie réelle
- En France, depuis Rémi Fraisse, le gouvernement assume de tuer ses opposants politiques, la démocratie est bien loin - Interview d’un chercheur éborgné par la police, et autres intervenants : il ne s’agit pas de bavures, mais d’un processus de militarisation du maintien de l’ordre
- Monarchie, aristocratie, démocratie et anarchie : Réflexions sur les différents régimes politiques (par Francis Dupuis-Déri)
- Le mythe de la démocratie comme invention moderne (à propos de “La peur du peuple” de Francis-Dupuis Déri)
- Contre « la-démocratie », par F Lordon
- Il n’y a jamais eu de démocratie en France, ce qui implique quelques conséquences... - Nous avons le droit de désobéir, de contester certaines lois et instances, les gouvernements sont illégitimes
- Démocratie, insurrection et gilets jaunes (par Nicolas Casaux)
- De la royauté aux « démocraties » modernes, un continuum antidémocratique (par Nicolas Casaux)
- Le système préfère toujours les terroristes aux démocrates ! - Les Pouvoirs préfèrent tout plutôt que la démocratie réelle et perdre leur pouvoir au profit des peuples
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- Les Gilets jaunes et la question démocratique - Samuel Hayat
- Démocratie, insurrection et gilets jaunes - Nous ne vivons pas en démocratie, le tyran en place a pourtant le droit légal de réprimer, tuer et mutiler
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- Depuis la Commune de Paris, la démocratie empêchée par les bourgeois et oligarques - Luc Ferry ressemble aux bourgeois sanguinaires qui en 1871 ont appuyé le massacre des communards
- Ca y est : la france passe de la démocrature à la dictature ! - Le système non-démocratique totalitaire montre sa vraie nature, se durcit, et bascule dans la dictature
- Macron, un régime antidémocratique autoritaire en train de virer à une forme de fascisme ! Un article important de Cerveaux non Disponibles - Pour bien comprendre la nature du régime politique que l’on subit, et agir en conséquence
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- Qui est fasciste ? - Macron ou son supposé adversaire désigné comme fasciste ?
Nous ne vivons pas en démocratie. Cela doit apparaître de plus en plus clairement à de plus en plus de gens. Les manifestations actuelles des gilets jaunes semblent le suggérer. Le mot démocratie n’aurait jamais dû désigner autre chose que la démocratie directe. Le fameux pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Le régime politique dans lequel nous vivons, le régime électoral républicain et libéral, que les institutions culturelles dominantes, les gouvernants et les médias qualifient de démocratie représentative (un oxymore), est « une aristocratie élective dans les faits », ainsi que l’écrit Francis Dupuis-Déri dans son livre La peur du peuple – Agoraphobie et agoraphilie politiques. Il ajoute d’ailleurs qu’il « est aussi possible d’y voir une monarchie, puisque l’aristocratie élue est dirigée par un monarque élu, le président — ou un premier ministre tout puissant face à une reine impuissante, comme au Canada ou en Grande-Bretagne. D’un point de vue étymologique, le mot monarchie désigne bien le pouvoir ou le commandement (arkhè) d’un seul individu (mono). Mais pourquoi donc faut-il qu’il y ait un chef dans un régime libéral ou républicain, en plus du corps de l’aristocratie élue ? Mystère. Avoir un chef d’État semble pourtant normal et naturel, et personne ne s’étonne que le roi ait simplement été remplacé par un président ou un premier ministre. »
En conclusion, par charité, j’invite Macron et toute sa clique de mercenaires à éviter de continuer à parler de démocratie, une idée qu’ils ne connaissent ni en théorie ni en pratique. Ca leur évitera un surcroît de ridicule.
D’autres voies sont possibles que la tyrannie, la dictature ou la démocrature à la sauce macronienne :
- Jérôme Baschet : « Au Chiapas zapatiste, “le peuple dirige et le gouvernement obéit” »
- « Nous n’avons plus l’Histoire avec nous » : entretien avec Jérôme Baschet
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