Il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant.
Antonio Machado.
(...) ce n’a pas d’importance qu’il y ait au bout d’un chemin l’absurde et l’impossible : il y a l’absurde et l’impossible au bout de tous les chemins si on les suppose rectilignes. C’est le sens dans lequel on marche qui est efficient, c’est la tendance, la posture. De ce qu’il y aurait au bout du chemin, ne vous en souciez pas. Il n’y a pas de bout aux chemins, pas de bout qu’on atteigne.
Jean Dubuffet. Asphyxiante culture.
Elle monte par la route longe la rivière
derrière le bois elle voit loin
souvent le tonnerre se nourrit dans ses yeux
que pense-t-elle trouver :
le souffle des années dans la poussière de la route ?
la terre immobile dans les briques ?
l’horizon dans le bec de l’orage ?
elle entre dans le chant et frappe
des cendres en spirales se répandent et le vide s’anime
son regard quitte les bordures uniformes
et s’étend vers le froid
les pluies tissent un drap rouge et noir
déferlent sur la boue des cimes
on lui demande ce qu’elle attend
en avançant ses mots
elle serre les poings dans ses poches vides
sous sa tête la neige cogne
elle frappe elle entre en révolution
l’horizon s’élève et se referme
une déferlante pilonne
modifie le reflet dans l’eau
éveille la visionnaire
on entend résonner le mouvement
sous la pluie une graine de merisier danse
on lui demande ce qu’elle attend :
si elle le savait marcher n’aurait pas de sens
et le sentier serait inutile.
Manuel van Thienen GJ Val d’ay