Ce changement de perspective permet de dessiner une autre histoire de la crise de la biodiversité. Ainsi, celle-ci ne serait pas majoritairement due à la destruction, par les activités humaines, d’une nature sauvage. Mais plutôt à « des processus de long terme d’intensification de l’utilisation de terres déjà habitées ». La croissance démographique, la colonisation, les déplacements de populations, l’agriculture intensive et l’industrialisation sont citées comme causes de cette intensification.
Nature : L’humanité a favorisé la biodiversité pendant des millénaires - Ce que l’on appelle la nature a été modelé par l’activité humaine des douze derniers millénaires, montre une étude. Mais l’usage intensif des terres à cause de la colonisation, de l’industrialisation et la croissance démographique, a entraîné la destruction de la biodiversité, jusqu’alors largement préservée.
- Ce n’est pas l’humanité qui détruit le vivant et le climat, mais une certaine culture
- Des machines industrielles à vapeur aux machines robotiques industrielles, le monde Machine continue à s’étendre
Contrairement à ce qu’on entend souvent, ce n’est pas l’humanité le problème, ce n’est pas "l’humanité" qui a fabriqué les catastrophes climatiques, écologiques et sociales, c’est plutôt certaines personnes (rois, nobles, bourgeois, industriels, présidents, startupeurs, patrons, actionnaires, banquiers, technoscientifiques, mafieux, grands propriétaires, riches marchands...), certaines structures (Etat, capitalisme, patriarcat...) et un certain modèle de société, de culture, la civilisation, et surtout sa déclinaison moderne "la civilisation industrielle".
Et un modèle de société, ça se combat, ça se défait, ce n’est pas une fatalité historique imposée par les conditions de la vie sur Terre ou les aptitudes (ou non aptitudes) du cerveau humain.
Et les désastres de cette culture ne sont pas une nécessité à laquelle on devrait s’adapter de manière résiliente.
Il serait temps que la gauche et les écologistes de gouvernement abandonnent leur attachement à l’Etat, à l’industrialisation, au progrès par l’innovation technologique, à la Croissance et à la "valeur travail", afin de pouvoir rompre avec la culture de la civilisation industrielle, et ainsi, peut-être contribuer utilement à des basculements salutaires au lieu d’enfumer, de maintenir des illusions suicidaires et d’empêcher les radicaux d’agir positivement pour l’humanité et l’ensemble du vivant.
voir aussi :
- Les « sauvages » donnent une leçon de gestion paysagère aux civilisés - Comment vivre durant plusieurs millénaires sur une terre sans la ravager : une leçon de gestion paysagère donnée par les « sauvages » aux civilisés
- Voir aussi des expériences de sociétés plus proches de nous : le Chiapas zapatiste et le Kurdistan autonome
- L’article de Reporterre confirme les conclusions de Murray Bookchin dans le livre « Quelle écologie radicale » (des sociétés responsables intégrées au vivant plutôt que d’immenses réserves dites sauvages)
- La question écologique est surtout une question économique, politique et sociale - Protéger des espaces naturels ne suffira pas à empêcher les désastres planétaires
Forum de l’article