Près de 500 personnes venues des quatre coins de la région se sont retrouvées ce samedi 8 avril pour « réveiller le monstre du carnaval ».
Après 22 ans d’activité, ce dernier s’était gentiment arrêté il y a 8 ans. Une volonté claire de la mairie de ne plus laisser les rues vivre. Et cette année, il était de retour ! Une bien belle fête lors de laquelle petits et grands ont dansé au son de la batucada, de la fanfare et de la chorale, se sont envoyé de la farine dans la figure, ont coloré les rues habituellement si calmes de la ville de Crest.
La tradition populaire du carnaval a été rondement menée, passant du char dont la figure de cyclope représentait l’œil des caméras qui guettent chacun de nos pas, jusqu’au jugement de Monsieur Scolopandre René-Victor, dit « le mille pattes » qui a fini jugé et brûlé pour ses méfaits devant les regards enjoués des carnavaliers costumés.
Si la mairie ne prend pas d’un air jovial ce merveilleux bouleversement, c’est bien que ce ne sont pas dans ses habitudes de laisser s’exprimer ses habitants.
Il parle de dégradations qui ne sont en fait que des murs colorés, des poésies murales ça et là et des caméras de surveillance recouvertes de boites en carton. Comme l’induit la tradition, au carnaval, tout le monde est masqué !
De notre côté, Nous avons assisté à une belle communion qui doit en faire rougir certains...
La culture populaire a prouvé qu’elle existait encore dans la belle ville de Crest. Malgré les tentatives nombreuses de la faire disparaître en expropriant le Transe Express à Eurre, en déplaçant la MJC à Aouste, en proposant des projets plus qu’inutiles dans une ville dans laquelle bouillonnent tant d’énergies et qui aurait d’abord besoin que l’on s’occupe de ses canalisations avant d’y installer un centre aquatique. La fougue populaire a resurgi avec entrain et ne compte pas se rendormir de sitôt si l’on en croit les visages éberlués des passants et habitants qui eux aussi se sont laissés emporter par la cavalcade !
Il est grand temps de reprendre nos espaces comme en témoignage cette phrase vue sur une façade « Mur vierge, Peuple muet ». La coupe est pleine en ces périodes électorales nourries de faux espoirs, de libertés étouffées, de mensonges et de culture de la peur. La preuve en est de cette foule bariolée et joyeusement surprise de sa liberté reconquise, de cet imaginaire impétueux et exalté, de ce sentiment de puissance collective qui nous a permis, le temps d’une journée, d’oublier un monde qui ne nous laisse pas nous exprimer et vivre hors des cadres.
A quand d’autres réveils populaires ? Celui-ci avait un goût de renouveau bien à propos.
A l’année prochaine ?!
Le carnaval vu de l’intérieur