COP28 : les autorités et les médias dominants continuent à affirmer sans vergogne qu’il serait possible de sauver la mise question climat tout en restant dans le même modèle social/politique/économique.
Ils nous mentent effrontément à longueur de journée sur la possibilité, dans le cadre de l’irréformable système dominant, de garder un climat vivable et d’éviter des emballements incontrôlables.
PIre, ils prétendent arranger les choses en approfondissant et étendant le système techno-industriel qui génère les catastrophes !
Ils vantent régulièrement la production croissante d’électricité via des énergies dites « vertes » et les efforts d’efficacité/sobriété.
Sauf que les volumes d’énergies fossiles (gaz et pétrole) uttilisées continuent d’augmenter mondialement pour les autres usages, nombreux.
Sauf qu’un système productiviste a besoin de toujours plus d’énergies et de matières premières. Si certains secteurs consomment moins, alors ils s’étendent, ou d’autres se développent (l’abstrait et irrationnel « libre marché » doit, pour survivre, s’étendre partout et trouver sans cesse de nouveaux créneaux, y compris par la destruction), et au final la consommation d’énergies ET de matières premières augmente. La sobriété des uns permet l’extension de la gloutonnerie de tous les autres.
Sans faire chuter très fortement la production et la consommation, sans démanteler tout (ou presque) le système industriel et commercial, vouloir remplacer la plus grosse partie des produits fossibles dans un temps bref (nécessaire pour essayer d’empêcher les pires emballements catastrophiques) par d’autres matières premières et énergies est techniquement impossible. De plus, et surtout, le modèle capitaliste et étatiste, basé structurellement sur l’accumulation de puissance et d’argent, ne le permet pas. Ca lui coûterait beaucoup trop cher et ce serait la faillite générale, la chute, la crise dantesque et fatale.
Gouvernements et capitalistes le savent parfaitement, mais ils choisissent de mentir effrontément et cyniquement (peut-être que certains arrivent à se faire des films à base de décarbonation et d’énergies solaires, et à y croire ?) à tout le monde.
Ils font miroiter depuis des décennies des « solutions » miracles pour 2050 ou 2070, et beaucoup de civilisés, pour diverses raisons, gobent sans trop sourciller ces mensonges énormes. L’habitude de se décharger des décisions politiques et de la prise en charge de la subsistance y est pour beaucoup. Comment critiquer et attaquer un système dont on dépend et qui nous domine ?
Diffuser et croire à des fictions mensongères c’est plus commode que d’imaginer des modèles sociaux/politiques/productifs viables, désirables et socialement justes, c’est plus facile que de se battre contre la Mégamachine et pour qu’existent des alternatives radicales.
De plus, les destructions sociales et écologiques produites par la civilisation industrielle sont largement ignorées et minorées. Le focus est surtout mis sur le climat, le CO2 et les autres gaz à effet de serre.
Etats, grandes organisations, la plupart des ONG, entreprises capitalistes, gouvernements mentent donc sans arrêt de manière criminelle sur ces sujets.
Répéter sans arrêt les vocables de transition, de sobriété, de développement durable, d’efficacité énergétique, d’écologie industrielle, de décarbonation, ajoute des couches d’enfumages à leurs mensonges permanents.
Evidemment, les puissants et leurs sous-fifres/adeptes ne diront jamais un discours de raison, du type :
Pour limiter la casse, démantelons au plus vite le capitalisme et le système techno-industriel, finissons en avec l’étatisme, les frontières et le productivisme, remplaçons les gouvernements par des démocraties directes locales et fédérées, finissons-en avec la quête de la valeur (voire avec la monnaie et la propriété privée), dégageons de tous les postes de pouvoir, mettons en place collectivement des modes de productions et de distributions low-tech, écologiques, démocratiques et socialement justes, etc...
Pour sauver la biosphère et ses habitants, ils ne sont évidemment pas prêts à se faire, en quelque sorte, un grand hara kiri social et politique où ils perdraient fortunes et pouvoirs accumulés depuis des siècles. Ils préfèrent bricoler au fur et à mesure des adaptations techno-autoritaires foireuses qui seront de plus en plus totalement dépassées par les emballements catastrophiques, en laissant sciemment crever les animaux, les forêts, et des masses d’humains (à commerncer par les plus ou moins pauvres). Ils rêvent peut-être à leur survie luxueuse dans un techno-cocon hors sol qui voguerait au dessus des ruines de la biosphère et des cadavres par milliards ? Ils espèrent fuir à temps sur Mars terraformée après avoir Marsoformée la Terre ?
Et nous, à quoi rêvons-nous, que voulons-nous ?
A une variante de rêve/cauchemar similaire, ou à autre chose ?
Si nous désirons autre chose, alors :
Saurons-nous incarner à une échelle et à une intensité suffisante la vie qui se défend et qui attaque ?
En attendant, le cirque criminel bat son plein à Dubai, dans les tours de verre et de béton les lobbyistes du pétrole s’affairent autour des petits fours de luxe. Ils savent qu’ils auront forcément l’oreille attentive des gouvernements puisqu’ils font partie du même système. Un système techno-capitaliste impersonnel qui ne peut pas fonctionner autrement, dirigé de surcroît par des sociopathes radicalisés et assassins qui ne veulent rien lâcher.
- COP 28 : gros enfumages et petits fours à gogos - Se révolter ou subir jusqu’à la mort
🛢️ COP 28 : LE SAVIEZ-VOUS ?
➡️ Lors des grands sommets internationaux pour le climat, des lobbyistes du pétrole et du charbon sont autorisés à se rendre à l’événement pour influencer les échanges et empêcher les décisions défavorables à l’industrie des énergies fossiles.
➡️ Pour la COP28 à Dubaï, pas moins de 2.456 lobbyistes du pétrole et du charbon sont accrédités : un nombre record. Les délégués de multinationales comme TotalEnergies ou Shell sont 4 fois plus nombreux que l’an dernier. Ces agents envoyés par les firmes qui dévastent la planète sont plus nombreux que l’ensemble des représentant·es des dix pays les plus vulnérables au dérèglement climatique !
➡️ Pour la COP26, il y avait « seulement » 503 lobbyistes des fossiles, lors de la COP27 : 636 lobbyistes, et cette année près de 2.500. Les compagnies pétrogazières ont engrangé des profits records en 2022 : 340 milliards de dollars annoncés par les six principales majors, ce qui permet largement de rémunérer des agents d’influence. Qui plus est, l’organisation d’un sommet sur le climat dans une pétromonarchie et présidé par le patron du pétrole Émirati favorise cette situation hallucinante.
➡️ Au même moment, l’institut Copernicus annonce que 2023 est d’ors et déjà considérée par les chercheurs comme l’année la plus chaude jamais mesurée sur Terre – c’est-à-dire depuis le début des enregistrements par les humains. L’année n’est pas terminée mais il est déjà établi, selon ce programme de l’Union européenne, que « l’année 2023 a connu six mois de températures records, et deux records de saison ». Sur janvier-novembre 2023, il a fait en moyenne 1,46°C de plus qu’entre 1850 et 1900.
➡️ Un sommet sur le climat dans une dictature pétrolière, des armées de lobbyistes, une hausse des température bien plus rapide qu’on le craignait. Une belle allégorie de la complicité de nos dirigeants dans le désastre en cours.
(posté par Contre Attaque)