Quelques remarques après ce post :
FACEBOOK S’ATTAQUE AUX ANARCHISTES ET AUX ANTIFASCISTES (EN LES AMALGAMANT AVEC LES MILICES D’EXTRÊME-DROITE)
Hier, le 19 août, Facebook a décidé de s’attaquer aux « mouvements et organisations liés à la violence » en supprimant des pages et comptes enregistrés sur son réseau.
Le communiqué officiel expliquant leur décision stipule :
« Aujourd’hui, nous prenons des mesures contre les pages Facebook, les groupes et les comptes Instagram liés à des groupes anarchistes hors ligne qui soutiennent des actes violents durant les manifestations, à des organisations de milices basées aux États-Unis et à QAnon. […]
En ce qui concerne les groupes de milices et ceux qui encouragent les émeutes, dont certains peuvent s’identifier comme Antifa, nous avons commencé par supprimer plus de 980 groupes, 520 pages et 160 publicités de Facebook. »
Le communiqué précise par ailleurs :
« La diffusion d’informations erronées ne présentant pas de risque de violence imminente ou de dommages physiques mais jugées fausses par des organismes vérificateurs de faits [fact-checking] sera réduite afin que moins de personnes les voient. Et tout acteur ou groupe non-étatique correspondant au critère d’individu ou organisation dangereux sera banni de notre plateforme. »
Les pages des collectifs crimethInc.com (article explicatif, en anglais) et itsgoingdown.org (leur article, en anglais), par exemple, ont été supprimées, parmi d’autres.
Bien sûr, il fallait s’y attendre. Mais pour autant, ainsi que le rappelle CrimethInc dans un communiqué publié en réponse :
Ne vous y trompez pas, si cela ne fait l’objet d’aucune contestation, cela ne s’arrêtera pas là. Plus il sera acceptable que les gouvernements puissent déterminer quelles voix sont autorisées à s’exprimer sur les réseaux sociaux, plus cette censure s’immiscera dans tous les autres secteurs de la société, et plus elle façonnera ce qu’il est possible de penser, ce qu’il est possible d’imaginer.
- CENSURE internet : Facebook bloque des pages et idées jugées dangereuses !
Extraits (traduction un peu approximative) de l’article de It’s going down :
La définition de la violence n’est pas neutre. De la façon dont Facebook définit la violence, il est légitime que la police tue un millier de personnes par an tout en expulsant, kidnappant et emprisonnant des millions de personnes - il est légitime de lâcher des bombes sur des civils, tant que l’agresseur représente un gouvernement officiel - mais c’est de la « violence » d’empêcher un suprémaciste blanc d’agresser une foule ou de rendre une bombe lacrymogène à la police qui a tiré. Supprimer la voix de ceux qui cherchent à protéger leurs communautés de la violence institutionnelle et de la violence des tenants de la suprématie blanche est une décision intentionnelle de normaliser la violence tant que ceux qui l’emploient détiennent un pouvoir institutionnel.
(...)
Le fait de regrouper les anarchistes et les antifascistes avec les milices d’extrême droite qui soutiennent explicitement l’État et surtout l’administration actuelle est une manœuvre stratégique pour brouiller les pistes.
(...)
Alors que les groupes d’extrême droite continuent de s’organiser sur Facebook et que des millions de personnes diffusent de dangereuses informations erronées sur COVID-19, Facebook coopère activement avec l’administration Trump pour réprimer la dissidence.
Remarques
Facebook est une sorte de réseau internet « privé », soumis au bon vouloir d’une multinationale, des Etats et de leurs gouvernements.
On y est traqué et surveillé en permanence par la police et les publicitaires. Et à présent des firmes s’en servent pour ausculter et influencer les campagnes politiques des partis.
Sur facebook, ce qui est vu et mis en avant est réarrangé en permance par des algorithmes maison opaques afin de pousser à l’audience, à rester captif et que seuls les déjà « convaincus » soient touchés.3
Facebook est comme un laboratoire géant où nous sommes les cobayes qui alimentons leur propre cage en gigotant dans une roue.
Facebook ne sert donc pas à grand chose pour communiquer des messages rebelles ou toucher de nouvelles personnes.
Mieux vaut le quitter et aller vers des réseaux "sociaux" alternatifs décentralisés et exempts de censure tels que Diaspora.
Voir aussi :
- Pour une presse sauvage, un coup d’état d’esprit - Réinvestir physiquement l’espace public
- Luttes sociales et politiques - Pourquoi développer automédias et médias libres alternatifs - Des contre pouvoir médiatiques pour contourner et contrer les médias du pouvoir et autres chiens de garde du régime
Facebook ne censure pas seulement aux USA, voici d’autres faits similaires en France :
- Macron et Facebook censurent plus de 20 groupes et pages facebook engagés ! - Après la matraque et le LDB dans la figure, voici la censure vicieuse et secrète
- LREM et Google censurent l’expression de médias indépendants - Après des groupes Facebook, c’est au tour de vidéos de Le MEDIA d’être censurées
La censure de l’expression s’exerce aussi par la répression étatique :
- Quand perquisitions et arrestations deviennent des éléments de terreur et de punition au service du gouvernement et des lobbys - Deux exemples : répression antinucléaire à Romans-sur-Isère, interpellation de gilets jaunes à Bordeaux
- Cellule Demeter : actions en justice pour dire stop à la répression des lanceurs d’alerte ! - Liberté d’expression en danger : la Ligue des droits de l’Homme aux côtés de L214 + autres exemples récents (fichage, répression...)
- Toulouse : garde à vue pour une banderole sur sa maison ! Police politique ?! - Une banderole « Macronavirus, à quand la fin ? » déclenche garde à vue et enquête
- Le régime macroniste et ses flics s’en prennent à nouveau à de simples banderoles ! - Avec macron, plus besoin de voyager pour essayer la dictature
- Quand à Die on censure et réprime au nom de l’écologie - Coup de pression policier sur ordre du maire suite à la pose de banderoles
Les divers outils de censure directe et de répression policière et judiciaire se durcissent et s’approfondissent.
Comme la grenouille dans une casserole d’eau chaude qui se réchauffe progressivement, la plupart des gens restent face à ça passifs, soumis.
Ils gobent les propagandes officielles et volontairement ne cherchent pas d’informations hors des canaux "standards" contrôlés par l’Etat et/ou les intérêts capitalistes.
Pour la plupart des gens, qui n’ont rien à dire, qui ne résistent en aucune façon au système en place, la censure et la répression des personnes engagées ne leur pose aucun problème, ne les gêne pas outre mesure. Au contraire, trop souvent ils approuvent et gueulent avec l’Etat et les lobbys capitalistes pour la curée contre les cibles désignées et diabolisées par l’Etat et les capitalistes : anarchistes, ultra-gauche, gilets jaunes, jeune de banlieue, zadistes, squatteurs, écologistes non compatibles avec le Marché, désobéissants qui dérangent, lanceurs d’alerte trop gênants, médias et journalistes trop impertinents ou rebelles, etc. Ces cibles sont traités par le régime et ses merdias de "factieux", "terroristes", "délinquants", "extrémistes violents", "anti-démocrates", etc. Et le plus souvent, ...ça marche.
Tant qu’ils ont encore à manger et qu’ils ne crèvent pas sous des canicules à 55°C la plupart des gens ne bougeront pas le début du petit doigt pour tout ça, comme pour le reste d’ailleurs.
Il est donc important et vital pour les minorités rebelles de s’entraider, de mutualiser des outils, de construire et renforcer des médias libres, entre autres.
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