Le chaos climatique que nous imposent la civilisation industrielle, le capitalisme et les Etats, s’étend (hélas comme prévu) chaque année.
Dès le printemps, l’eau manque et les températures s’envolent, tandis que les pollutions toxiques s’étendent...
Mais tout va bien car le CAC40 est au top et les milliardaires se gavent de nouveaux milliards ?!
Pour les précaires d’ici et d’ailleurs, pour les jeunes, il n’y aura de toute façon pas de retraites, ni à points, ni à 60 ni à 70 ans, car les catastrophes climatiques et écologiques ravageront tout (entraînant des catastrophes sociales jamais vues depuis longtemps) et on sera tous en mode survie (à part les plus riches, pendant encore un temps), sous un régime autoritaire et policier (c’est déjà le cas...) qui gèrera mal les pénuries et hécatombes avec des flics, des QR codes et des grenades (c’est déjà le cas...).
A moins qu’on se révolte pour de bon, et le plus tôt sera le mieux.
- Avril : le chaos climatique créé par la civilisation industrielle est déjà là
🌡️ AVRIL : LE CHAOS CLIMATIQUE EST DÉJÀ LÀ
"En avril, ne te découvres pas d’un fil", disaient nos parents et nos grands-parents. En 2023, le mois d’avril est déjà la saison des restrictions d’eau et des premiers incendies.
🔴 Feux dans les Pyrénées
Le feu a dévoré plus de 1000 hectares ces derniers jours dans les Pyrénées-Orientales. 300 personnes ont été évacuées. C’est de loin le plus violent incendie depuis le début des archives météorologiques pour les mois d’avril et mai. Le déficit en pluies atteint -73% dans la région.
Lors d’une réunion mardi 25 avril, le préfet du département s’est alarmé des ressources en eaux, estimant que les quantités disponibles étaient « très faibles » et qu’il faudrait sans doute prendre des « décisions difficiles » dès les prochaines semaines. Le département est déjà en alerte renforcée sécheresse, et pourrait passer au stade supérieur ces prochains jours, avec des restrictions de distribution d’eau.
La ville de Perpignan est passée sous la barre des 200 millimètres de précipitations en un an, soit sous le seuil d’un climat désertique. Les réserves en eau sur le pourtour Méditerranéen ne permettront pas au cycle des cultures de fonctionner normalement.
🔴 Sécheresse et canicule en Espagne
En ce mois d’avril 2023, il n’a pas plu une goutte d’eau depuis soixante jours sur une grande partie de l’Espagne. En Catalogne, les réserves d’eau sont à 25% de leur capacité. Généralement à cette époque, c’est plutôt 60% ou 70%. La réserve artificielle de la Sau, près de Barcelone, est quasiment à sec. Du jamais vu depuis sa construction dans les années 1960.
Les usines de dessalement de l’eau de mer tournent déjà à plein régime, mais elles consomment énormément d’énergie et polluent. Cet été, des villages seront à sec, et il faudra faire venir des camions citernes pour les approvisionner. La population sera peut-être privée d’eau à certaines heures de la journée à Barcelone.
Une canicule historique frappe actuellement l’Espagne avec des températures inédites de l’ordre de 35 à 40°C. Par endroit, c’est 16°C de plus que les normes saisonnières, du jamais vu.
🔴 Crise agricole
Selon l’ONU, près de 75% du territoire espagnol est aujourd’hui en voie de désertification en raison du réchauffement climatique. Ce chaos climatique a des conséquences immédiates sur l’agriculture.
Les indices hydriques des sols agricoles, c’est-à-dire l’humidification des sols en profondeur, vont atteindre les niveaux proches de ceux du Sahara. La réserve hydrique des sols s’abaisserait à 0% en surface jusqu’à 40 centimètres de profondeur, et 1% sur jusqu’à 1 mètre. À ce niveau là, aucune culture n’ira à la maturité sans irrigation.
60% des terres agricoles espagnoles sont actuellement « asphyxiées » par le manque de précipitations, qui a d’ores et déjà entraîné des « dommages irréversibles » pour 3,5 millions d’hectares de céréales. Plus de 300 fois la surface de Paris.
Cette crise agricole aura certainement des répercussions internationales. Les pertes totales de récoltes sont déjà confirmées sur de larges territoires espagnols et nord africains. En France, les précipitations du printemps sur toute la partie nord permettent encore d’éviter ce scénario.
🔴 Mégabassines ?
Bien avant la France, l’Espace a fait construire des retenues d’eau. Dans les années 70, de grosses mégabassines pouvant stocker deux ou trois millions de mètres cubes d’eau, soit 4 fois plus que celle de Sainte-Soline, ont été construites. Entre 1995 et 2015, de nombreuses autres retenues ont été creusées, avec l’intensification de l’irrigation. Et c’est un échec : celles remplies avec de l’eau pompée dans les nappes — et non des eaux de surface des rivières par exemple — sont les plus néfastes selon les agronomes.
Les mégabassines n’ont rien réglé, sauf peut-être à court terme, et elles aggravent même le problème à mesure que la sécheresse augmente.
Que font les gouvernants alors que le désastre s’approfondit à toute vitesse ? Ils appliquent des politiques néolibérales, autoritaires et racistes. Ils cèdent aux lobbys de l’agro-industrie. Et répriment férocement les luttes écologistes, en écrasant la mobilisation contre les mégabassines ou en annonçant la dissolution des Soulèvements de la terre. Le salut ne viendra pas d’en haut, mais de nous mêmes.
(post et visuel de Contre Attaque)
Ce qui arrive maintenant en Espagne s’étendra aussi en France. Ca commence par les le département des Pyrénnées-orientales, puis ça touchera d’autres zones du sud, le Gard, le Var par exemple.
La même folie agro-industrielle et urbanistique produciviste produit les mêmes effets.
Le techno-capitalisme ne sait pas, ne veut pas, ne peut pas s’arrêter ni se réformer, il poursuit fatalement son système social mortifère jusqu’au bout, jusqu’à l’impasse suicidaire sans retour, jusqu’à ce qu’il soit impossible pour lui de continuer sa course folle.
A nous de voir si on veut continuer à laisser faire, à se laisser embarquer aux abîmes, ou si on veut faire en sorte de stopper cette machine infernale, avant qu’elle ne se fracasse sur les limites planétaires, et nous avec, ainsi que les autres vivants
Pendant ce temps :
- le volume de pesticides utilisés ne diminue pas en France : France, Espagne, Italie.... L’Europe s’accroche aux pesticides
- Cet hiver, la France a massivement importé du gaz de schiste
- En Loire-Atlantique, parents et scientifiques enquêtent sur les cancers des enfants - Des parents inquiets et un État absent. Le collectif Stop aux cancers de nos enfants vient de créer l’Institut citoyen de recherche et de prévention en santé environnementale à Sainte-Pazanne, près de Nantes.
- Le pétrolier franco-britannique Perenco dévaste le Guatemala - Depuis 2001, Perenco exploite le pétrole du Guatemala dans la deuxième plus grande zone humide d’Amérique latine, en facilitant la déforestation. Les populations, elles, subissent pollutions et persécutions.
- « Ceci est un avertissement : l’AG de Total n’aura pas lieu » - La major pétrolière « incarne le pire de l’exploitation de la planète et des populations », écrit la coalition contre Total. Dans cette tribune, elle avertit : l’assemblée générale du groupe, prévue le 26 mai, n’aura pas lieu.
- Les Pyrénées-Orientales, asséchées par de mauvais choix politiques : Les Pyrénées-Orientales sont à sec. Certes, des mesures de court terme viennent d’être prises. Mais des années d’inaction politique ont ancré la crise de l’eau : trop d’urbanisation, trop de siphonnage des rivières... (...) « Il y a une forme de déni, on n’a pas pris les mesures au moment où on aurait dû le faire », estime Agnès Langevine, vice-présidente de la région Occitanie, originaire du département. Pendant des années, les Catalans ont fait comme si l’eau était une ressource infinie. Il finirait bien par pleuvoir ; il y aurait toujours les montagnes et leur or blanc ; il resterait toujours la possibilité de forer dans les nappes. « On s’est un peu comportés comme des enfants pourris gâtés », a admis un représentant des entreprises de tourisme, présent à la préfecture. (...) « Les acteurs économiques, les élus, les agriculteurs continuent de raisonner les économies en litres alors qu’il faudrait penser en mètres cubes, résume-t-il. Il nous faut des mesures fortes. » Interdire les usages trop gourmands en eau, stopper l’urbanisation, transformer l’agriculture. (...)
La solution ?
Elle n’est pas dans l’innovation technologique vantée par les élus et les technocrates et subventionnée par l’Etat.
Ce serait plutôt : Stopper et démanteler la civilisation industrielle (Capitalisme, étatisme, techno-industrie, productivisme, mythe du progrès par la machine et la croissance...), son idéologie et ses infrastructures, et construire à la place des modèles de sociétés adaptées à la biosphère et comptatibles avec la démocratie directe, l’auto-gouvernement essentiellement local, l’égalité sociale, l’entraide...
Et donc s’organiser pour agir de manière déterminée dans cette optique.
Voir écologie radicale, guérilla écologique, révolution anticapitaliste, décroissance radicale, écoféminisme, néo-luddisme, anarchisme, municipalisme libertaire, paysannerie à taille humaine, permaculture et hydrologie régénérative...