Des modes d’autonomie vécus dans le Limousin évoqués dans Reporterre remettent sur la table l’autonomie et l’entraide, la question de leur échelle et des modes d’organisation :
Ces habitants créent leurs institutions pour combler l’absence de l’État - Sur le plateau de Millevaches, dans le Limousin, les habitants se sont organisés pour assurer leur autonomie, dans des domaines aussi différents que l’agriculture, la gestion des forêts ou l’accueil d’exilés.
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Nous savons que l’Etat et sa flicaille peuvent vite « revenir » quand des zones deviennent trop autonomes et offensives à son goût, surtout quand ça gêne l’Economie.
Rien n’est acquis tant que perdure l’Etat-capitalisme et toutes les saloperies qui vont avec. Il faut donc apparaître et disparaître, assurer notre subsistance sans s’alliéner dans le survivalisme ou l’autarcie, alterner et mélanger inflexibilité et souplesse, radicalité et compromis, alliances et conflits, désaccords et démocratie directe, légalité et anonymat/clandestinité, interdépendance et liberté...
Partout dans le monde, diverses initiatives tournent autour du municipalisme libertaire, des coopératives intégrales (Catalogne notamment), du zapatisme, des mouvements autonomes, ou d’une culture de résistance (ou une autre forme ici).
Voir aussi cet article qui met en perspective divers courants : Débat : quelle organisation politique et sociale à la place du capitalisme et des tyrannies technocratiques ? - D’autres institutions, des institutions sans cesse revues, l’absence d’institutions, des Communes autonomes, sortir de l’Economie ou une alter-économie...?
Les enjeux tournent autour de l’autonomie locale liée à des formes de lutte et de résistance.
Comment s’autonomiser et s’entraider sans vivre trop en marge et en trop petit réseau ?
Jusqu’où aller dans les formalisations et les compromis avec le système en place ?
A l’inverse, où mettre le curseur des ruptures et des illégalismes ?
Subvertir les institutions existantes ou en créer d’autres, ou créer des « non-institutions » floues et mouvantes ?
Comment concilier deux façons d’agir également indispensables : l’autonomie collective et les luttes radicales et révolutionnaires ?
Des positions qui varient suivant les gens, les collectifs, les époques et les territoires.
L’important serait surtout de ne jamais lâcher, de s’émanciper, de vivre et de lutter, d’essayer d’aller plus loin et de multiplier sans cesse des initiatives situées dans cette mouvance.