Numérique et Big Tech, au coeur de la répression mondiale et du néofascisme

IA et hautes technologies pour servir un monde dystopique

mardi 29 juillet 2025, par Antitech 26.

Deux publications sur des aspects du techno-fascisme moderne, où la haute technologie (déjà entâchée intrinsèquement car faisant partie des techniques "non-démocratiques") apporte sa puissance, ses capacités de fichage, ses IA et logiciels aux pires saletés, y compris au génocide israélo-américain mené à Gaza.

Les hautes technologies, et encore plus les IA, n’ont déjà rien de neutre de base, ce n’est pas juste un problème de qui/comment/pour-quoi elles servent, et dans ce modèle de société elles serviront fatalement aux pires choses.

Conçu pour dominer. Palantir Technologies, bras armé numérique de la répression mondiale

- Conçu pour dominer. Palantir Technologies, bras armé numérique de la répression mondiale - L’entreprise Palantir Technologies, notamment fondée par Peter Thiel, conçoit l’infrastructure de la répression, et nous explique pourquoi dans ses campagnes de publicité. Théoricien du fascisme tardif, le philosophe Alberto Toscano analyse à partir de ce cas les noces de la Big Tech et de l’extrême droite nationaliste mais aussi les rêves de fusion entre un État policier et le capital.
(...)
L’entreprise s’apprête également à réorganiser le système de gestion des enquêtes de l’ICE afin de mieux suivre les « populations » ciblées à travers des centaines de catégories de données, allant de la couleur des yeux et des tatouages à l’adresse professionnelle et au numéro de sécurité sociale. Certains anciens employés, alarmés par le travail de l’entreprise en faveur du programme répressif de Trump, ont récemment publié une lettre ouverte, intitulée « The Scouring of the Shire » (Le Nettoyage de la Comté)[5], avertissant que Palantir – et plus largement les géants de la tech – « normalise l’autoritarisme sous le couvert d’une « révolution » menée par des oligarques ».

Le travail de Palantir dans le domaine de la R & D fasciste ne s’arrête pas aux frontières des États-Unis
 ; l’entreprise et Karp ont clamé haut et fort leur soutien idéologique et matériel à Israël alors que celui-ci mène son génocide à Gaza. Lors d’une réunion extraordinaire du conseil d’administration à Tel Aviv en janvier 2024, l’entreprise a vanté son partenariat stratégique avec le ministère israélien de la Défense, auquel elle fournit des technologies de combat, notamment sa plateforme d’intelligence artificielle qui serait utilisée pour la prise de décisions en temps réel sur les zones de guerre, grâce à des agents conversationnels automatisés. La direction de Palantir a clairement indiqué que sa conception de la suprématie occidentale impliquait la défense intransigeante du sionisme à l’étranger et du nationalisme d’extrême droite dans son pays.

À travers tout cela, Palantir est devenue l’exemple même de l’adhésion de l’industrie technologique au nationalisme autoritaire, bien plus que les saluts nazis de Musk, son pro-natalisme digne des tabloïds et ses trolls « dark MAGA »[6]. Comme l’écrit le chercheur en technologies Jathan Sadowski, « depuis sa création, Palantir a pour objectif de fournir […] la « couche ontologique » du fascisme, en contribuant à donner une réalité matérielle à ses objectifs idéologiques ».

En d’autres termes, Palantir crée une infrastructure numérique au service des multiples formes de violence et de contrôle étatiques sur lesquelles repose l’autoritarisme contemporain, des logiciels facilitant les expulsions massives à l’IA utilisée dans des guerres contre des peuples colonisés.
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Palantir ne tire pas seulement profit de la peur — qu’il s’agisse des migrant.es, de l’IA ou des guerres à venir menées par des essaims de drones — qui pousse les gouvernements à délier les cordons de la bourse ; elle tire aussi parti du simple battage médiatique autour de son modèle commercial dystopique, qui promet de fusionner l’analyse des données et la violence étatique.

La capitalisation boursière de l’entreprise a plus que quintuplé au cours de l’année écoulée et dépasse désormais 290 milliards de dollars, bien au-delà de la croissance de son chiffre d’affaires. Cet écart est comblé par la spéculation sur l’avenir — un avenir que Palantir présente comme un choix entre la suprématie étatsunienne et la domination chinoise.
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Trump, la Big Tech et la contre-révolution « libertarienne » : où va l’extrême droite US ? [Podcast]

- Trump, la Big Tech et la contre-révolution « libertarienne » : où va l’extrême droite US ? [Podcast] - Quelques semaines après le retour au pouvoir de Trump, Ugo Palheta avait rencontré pour son podcast « Minuit dans le siècle » l’historienne Sylvie Laurent (autrice notamment du livre Capital et race, une hydre moderne, aux éditions du Seuil). Ensemble, ils avaient essayé de comprendre ce qu’il fallait attendre du pouvoir trumpiste dans les quatre années à venir, le type de projet qui caractérise actuellement Trump et le Parti Républicain, le niveau d’attaque qu’il fallait anticiper de sa part à l’encontre des minorités, des immigrés, des mouvements sociaux ainsi que des droits sociaux et démocratiques.
Dans ce nouvel épisode, Sylvie Laurent revient pour faire un bilan des premiers mois de la présidence Trump (y compris des résistances populaires), mais aussi – à partir de son dernier livre La Contre-révolution californienne (au Seuil également) – pour revenir sur le rôle spécifique qu’ont joué les acteurs de la Big Tech, depuis les années 1980, dans la grande offensive réactionnaire en cours.


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