Ambiance pré-fasciste en France - Les extrêmes droites se soutiennent et se concurrencent

Propagande médiatique, agressions, menaces, dégradations, préparation à la guerre civile...

jeudi 3 février 2022, par JukeBox.

Les 4 variantes d’extrême-droite, Macron Pécresse Zemmour Le Pen, sont en compétition, mais aussi se soutiennent parfois (Macron prêt à aider Zemmour), tous sont bien aidés par les médias militants des milliardaires.
Pendant ce temps les exactions et menaces d’extrême droite se multiplient sur le terrain.
Il faut dire qu’avec le régime permanent d’état d’urgence, le règne du régime policier et les lois sécuritaires qui s’empilent, les fachos se sentent comme un poisson dans la fange.

Ambiance pré-fasciste en France - Les extrêmes droites se soutiennent et se concurrencent
L’ultra-capitalisme radicalisé prêt à tout pour continuer à tout ravager

☠️ QUELQUES JOURS DANS UN PAYS PRÉ-FASCISTE

➡️ Lundi, à Agen, une boucherie halal est incendiée par des fascistes qui taguent des croix gammées sur la devanture.

➡️ Le même jour à Toulouse, un sanglier est pendu devant des pompes funèbres musulmanes.

➡️ Ce mardi, des tags néo-nazis visent le local d’un syndicat enseignant à Bourg-en-Bresse.

Ce ne sont malheureusement que quelques exemples. Agressions, menaces, dégradations, préparation à la guerre civile... des attaques commises par l’extrême droite ont lieu chaque semaine, dans toute la France. Dans le silence des médias nationaux ahurissant. Pire que le silence, une partie des médias dominants diffusent massivement la parole de l’extrême droite. Cette semaine, une enquête révèle par exemple que l’émission Touche Pas à Mon Poste, propriété du milliardaire d’extrême droite Bolloré, offre la grande majorité de son temps d’antenne à un candidat pétainiste, condamné plusieurs fois pour « provocation à la haine raciale ». Quelques jours plus tôt, on apprenait que La république En Marche allait apporter son soutien au candidat pétainiste pour lui permettre se de présenter : Stanislas Guerini, patron du mouvement au pouvoir, se disait "prêt à publiquement encourager les maires à [lui] donner un parrainage".

La situation actuelle est parfaitement claire : le régime écrase tous les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des manifestations de rue ou des médias indépendants, et donne carte blanche aux groupes d’extrême droite violents. Pour cause : ils ont les mêmes cibles. Les pauvres, les déviants, les musulmans, les immigrés, celles et ceux qui se révoltent. Et ils ont, globalement, le même objectif : la mise au pas de la population, la suppression des libertés, la protection des intérêts des ultra-riches. Alors que ce pays est déjà enfoncé dans une situation autoritaire, d’état d’urgence permanent et de contrôle de la population, la bourgeoisie radicalisée tente par tous les moyens de précipiter la France vers une situation fasciste. Difficile de ne pas faire de parallèle avec les années 1930. Difficile de ne pas s’organiser, ici et maintenant, pour échapper au désastre qui s’annonce de façon très claire sous nos yeux.

(post de Nantes Révoltée)

- Mon article précédent : Macron Pécresse Zemmour Le Pen : 4 nuances d’extrême droite en lice pour l’élection - Le-la futur président français sera donc d’extrême droite ?

🍽️ « ON NE DISCUTE PAS RECETTES DE CUISINE AVEC DES ANTHROPOPHAGES »

– A propos du « débat » avec l’extrême droite –

Jean-Pierre Vernant a été résistant et maquisard sous l’Occupation. Il est aussi un historien du monde Grec reconnu. Aujourd’hui défunt, il ne transigeait pas avec l’extrême droite. Voici ce qu’il déclarait à propos des fascistes et de leurs complices :

« Une poignée de main me paraîtrait encore de trop avec ceux qui aujourd’hui, loin du bruit et de la fureur des événements, manifestent leur sympathie envers le nazisme, essaient de lui trouver des excuses et de le laver de ses crimes.
Je crois pourtant être hospitalier. Les Grecs anciens disaient que, quand on frappe à votre porte, c’est peut-être un dieu qui vient voir si vous êtes toujours disponible. C’est pourquoi ma porte et ma table sont toujours ouvertes. Je suis prêt à expérimenter tous les plats qu’on voudra, même les plus étrangers à mon goût et à mon régime. Mais on ne discute pas recettes de cuisine avec des anthropophages. Je ne souhaite ni partager leur repas ni les inviter à ma table. »

Alors que le discours néofasciste imprègne la majorité des médias et de la classe politique, que ses thématiques ont gagné, ce réflexe de Jean-Pierre Vernant résonne avec une actualité particulière.

(post de Nantes Révoltée)

P.-S.

- j’suis tombé sur ça, la nouvelle tendance les mouvements éco-fascistes : Enquête sur l’écofascisme : comment l’extrême droite veut récupérer l’écologie : « Tuer les envahisseurs » pour « sauver l’environnement », « sauvez les abeilles pas les migrants »... L’extrême droite se réapproprie les fondements de l’écologie pour légitimer ses discours de haine. L’écofascisme se propage en France, et le péril est imminent.
(...) Récemment, en France, plusieurs affaires judiciaires ont révélé l’imminence du péril. Le parquet antiterroriste a d’ailleurs été saisi à plusieurs reprises. Mardi 23 novembre 2021, un groupe de survivalistes d’extrême droite nommé Recolonisons la France et composé de treize personnes a été arrêté par les forces de l’ordre qui ont découvert un arsenal de 130 armes lors de l’interpellation. Les membres de ce groupe sont jeunes et issus de la gendarmerie. Cette structure se définissait comme un « groupe communautaire de survivalistes patriotes ».
(...)
De manière générale, le courant survivaliste est très perméable aux idées d’extrême droite. Il est également bien présent au sein de la police. Dans une enquête, en juillet 2020, Mediapart avait révélé les échanges entre plusieurs membres des forces de l’ordre à Rouen (Seine-Maritime). Des policiers se définissaient eux-mêmes comme fascistes et adeptes du survivalisme, et stockaient armes et vivres. « Ce pays mérite une guerre civile raciale bien sale » ; « Moi, je veux un État normand, fasciste, barbare, et qu’on se retrouve entre nous, entre Blancs », écrivaient-ils sur leur groupe privé WhatsApp.
(...)
En 2016, un des pontes du survivalisme, Piero San Giorgio, déclarait que la véritable nature des Européens, « c’est d’être un Waffen SS, un lansquenet, un conquistador... ». Il ajoutait qu’« on fait en sorte que des gens qui n’auraient pas dû exister existent... on sauve les malades, les handicapés... c’est très bien, ça donne bonne conscience, mais c’est pas comme ça qu’on construit une civilisation, c’est comme ça qu’on la détruit ».
(...)
L’écofascisme n’a donc rien d’un fantasme, il est déjà une réalité. Demain, Reporterre reviendra sur ses origines historiques et sa récente conquête des esprits, sa porosité avec certains milieux écologistes et sa possible alliance avec la candidature d’Éric Zemmour.

- suite : Du XIXe siècle à Zemmour, l’écofascisme contamine le débat politique
(...)
La pensée écofasciste a retrouvé dès les années 1980 un terrain fertile, notamment en France. Avec le concours de la Nouvelle Droite et de l’idéologue déterminant Alain de Benoist. Ces courants ont mené ce qu’ils appellent « une lutte métapolitique », un combat culturel extraparlementaire qui considère la transformation idéologique comme une précondition au changement politique.
(...)
Dans son récent livre La grande confusion, le sociologue Philippe Corcuff estime qu’ils ont gagné la bataille des idées. Ils ont réussi à « désagréger des repères politiques antérieurement stabilisés » et « développé des passerelles discursives entre des courants que l’on pouvait juger auparavant antagonistes ».
(...)
La France n’est pas épargnée par ces liens nauséabonds. On retrouve des personnes proches des courants écofascistes dans le Mouvement écologiste indépendant (MEI) d’Antoine Waechter. Cet ex-candidat à la présidentielle défend une écologie ni de droite ni de gauche et vante le localisme, les terroirs en citant parfois d’anciens vichystes comme Yann Fouéré. Des membres de la Nouvelle Droite sont entrés dans son parti, tel le militant identitaire Laurent Ozon, qui animait la revue Le Recours aux forêts ou encore Fabien Niezgoda et l’essayiste François Bousquet, qui dirige la revue Éléments.
« Ils se retrouvent sur une critique du capitalisme mondialisé, de la marchandisation de la nature et de l’aliénation des formes de vie moderne, raconte la chercheuse Lise Benoist. C’est une base commune pour une écologie enracinée, qui défend aussi bien le territoire local, l’héritage européen et la nécessité du noyau familial hétérosexuel. »
En septembre 2020, la chercheuse, qui travaille avec Andreas Malm et le Zetkin Collective, avait pu s’introduire dans un colloque de l’extrême droite organisé à la Maison de la chimie, à Paris, et intitulé « La Nature comme socle ». Elle décrivait un événement incongru avec des stands où les livres d’Alain de Benoist côtoyaient ceux de Pablo Servigne sur l’effondrement.
(...)
Cette perspective nécessiterait un travail intellectuel important, pour repolitiser et redéfinir les concepts propres à l’écologie. Un constat partagé par le philosophe Pierre Madelin dans la revue Terrestres : « Nous ne sommes pas suffisamment préparés à combattre cette alliance criminelle entre le brun et le vert, ni conceptuellement ni politiquement. »
(...)
« Le seul élément vraiment saillant de leur doctrine, ce sont les références récurrentes au survivalisme, dit à Reporterre Mathieu Molard, le rédacteur en chef de Streetpress. La Famille Gallicane, comme de nombreux groupuscules radicaux en France, se revendique de ce mouvement populaire aux États-Unis, dont les adeptes s’entraînent à survivre et s’arment en prévision d’une catastrophe ou d’un effondrement de notre civilisation. »
(...)

Remarque

Il semble que dans certains personnes anti-vaccins, on peut retrouver cette forme de porosité et de confusion entre écologie émancipatrice et éco-fascisme, avec une exaltation parfois suspecte de l’immunité individuelle, une forme d’eugénisme déguisée qui dénigre les difficultés des personnes âgées, atteintes de maladies chroniques ou d’immino-dépression, avec aussi une sympathie pour Le Pen ou Philippot.
- voir cet article qui évoque certains dispositifs utilisés par les mouvances d’extrême droite en rapport avec le coronavirus


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