AirBNB, SEL et domesticité

Voici une petite annonce parue dans le Sel de Crest (Système d’échange local), un site d’échange de biens et de services gratuits.

« Bonjour,
Nous avons un petit studio que nous louons en AIrBnB collé à notre maison.
Nous partons en vacances ce soir. Dimanche nos locataires actuel partent avant midi et les prochains arrivent vers 16h.
Nous recherchons quelqu’un qui pourrait venir ce dimanche vers 14h faire un état des lieux après départ et petit ménage si necessaire (normalement le locataire doit faire son menage à son départ). Nous habitons Mirabel et Blacons.
Un grand merci et à trés vite au tel si quequ’un interessé et disponible. Vous pouvez me joindre au XXXXXXXXX
> 60 grains de l’heure déplacement inclu + une bouteille de markus ;-) »

C’est quand même pratique le SEL. D’un côté, on gagne de l’argent en recourant à ce qui se fait de pire en termes d’économie capitaliste : essorage des économies locales, profits qui s’envolent de l’autre côté de l’Atlantique,éthique on ne peut plus douteuse.

D’un autre côté on recourt à la gratuité pour faire le boulot. N’y a-t-il pas à Mirabel et Blacons des mères de famille à faibles ressources, des chômeurs, des bénéficiaires des Restos du cœur qui serait ravis de se faire un petit peu d’argent ?
Mais il est vrai que les propriétaires partent en week-end… Probablement payé avec l’argent de la location AirBNB. D’ailleurs, il n’y pas de petits profits : dans les 60 grains « le déplacement est inclus (sic) ». Quelle délicatesse !

Une suggestion : un esclave à l’année ne serait-il pas bien pratique pour se libérer de tous ces petits soucis du quotidien ? Pour partir en week-end l’esprit tranquille ?

Question : une telle demande est-elle vraiment éthique ?
Le SEL n’oublie-il pas ses valeurs fondatrices ?
Ne confond-on pas pingrerie et gratuité ?
Ne mélange-t-on pas cupidité et générosité ?