A quoi bon plus de recherches scientifiques sur le réchauffement climatique et l’écocide, puisque la civilisation industrielle ne veut ni s’arrêter ni s’adapter

On a besoin de changements radicaux, pas de nouvelles données

mardi 6 février 2024, par Les Indiens du Futur.

Grâce aux scientifiques et écologistes, le réchauffement climatique et ses catastrophes, l’écocide planétaire et ses effets sont de plus en plus documentés et précis, bien assez pour être parlants et irréfutables.
Alors à présent à quoi bon continuer à creuser ça, et s’inquiéter comme dans Reporterre de moyens insuffisants pour telle ou telle recherche climatique sur les boucles de rétroaction de la fonte du permafrost ou la vitesse de l’élévation des océans ?

Davantage de recherches, de faits, de « scénarios climat précis » ne fera pas changer d’option les climatosceptiques, les techno-idolâtres ou les forcenés du Capital, et fera encore moins stopper la civilisation industrielle. Tout le monde est parfaitement au courant et les désastres climato-écologiques ont déjà largement commencé.
Déjà bien avant l’avènement de la civilisation industrielle on pouvait savoir que ce modèle de société était néfaste, sans big data ni scénarios pour l’avenir.
On a besoin de plus de résistances, d’actions de désarmement de grande ampleur, d’alternatives radicales, pas de davantage de documentations sur les dégâts monstrueux que commet le système en place.

Depuis longtemps, la civilisation industrielle (et ses dirigeants/fans/adeptes) veut continuer, quoi qu’il en coûte en désastres directs ou indirects. De nouvelles études plus précises, éventuellement plus alarmistes, n’y changeront rien.
La civilisation industrielle est un système global, trop bien installé, irréformable, incrusté dans les têtes et les infrastructures. Très peu de monde veut l’arrêter et faire autre chose. Les civilisés sont dépendants et prisonniers de ce système. Alors on essaie de se rassurer avec des innovations et transitions illusoires plutôt que de tout arrêter et de faire autre chose.

Donc, à ce stade, vouloir apporter encore plus d’éléments scientifiques précis à un système qui quoi qu’il arrive ne veut pas s’arrêter, qui refuse de se démanteler, est absurde.
On arrête pas un « bulldozer fou » qui a l’accélérateur bloqué avec des études scientifiques détaillées sur sa trajectoire et les dégâts qu’il va commettre, on utilise un RPG pour l’exploser ou on creuse une grosse tranchée pour qu’il chute dedans.

- Et non seulement la civilisation industrielle ne veut pas s’arrêter, mais elle ne peut pas s’adapter à de tels désastres, aussi rapides. D’autant que s’adapter vraiment lui serait très coûteux et signifierait modifier des paramètres très importants du système (orienter des capitaux vers des aménagements utiles aux gens au lieu de financer l’innovation indispensable au Capital par ex), ce qui est guère envisageable car ça pourrait entraver gravement son fonctionnement.
Les seules « adaptations » tangibles qui sont faites par cette mégamachine sont la création de nouveaux marchés rentables (voitures électriques, numérique, robots, finance « verte »...) et l’ajout de nouvelles énergies dites « renouvelables » ...pour tenter de tenir face à la boulimie énergétique croissante du système et à la diminution de la production de pétrole prévue vers 2030.
Les quelques plantations d’arbres, rénovations thermiques, « végétalisations » de métropoles invivables, forêts écogérées, surfaces minoritaires en bio, composteurs publics, routes peintes en blanc..., c’est du grand spectacle superficiel pour endormir les foules et se rassurer à bon compte.

Les suppléments de recherches scientifiques sur les désastres climatiques sont donc également largement inutiles pour l’adaptation.
On sait suffisamment ce qu’il faudrait faire pour (tenter de) limiter la casse là où (tant que) c’est encore possible. Mais dans la pratique, comme d’habitude, les plus pauvres morfleront sévère avant les autres, les plus riches se font des bunkers survivalistes, et les collectivités subiront les désastres au fur et à mesure quasiment sans rien anticiper, en faisant du bricolage de court terme en urgence pour tenter de tenir dans des désastres de pire en pire.


C’est comme si une bombe nucléaire était larguée sur nos têtes. Une fois la bombe en l’air, que nous importe de connaître sa marque, son code barre, son poids exact, de savoir si l’explosion détruira instantanément une zone de 100 ou 80 km2, puisque qu’on est près du l’épicentre de l’impact et qu’on n’a pas le temps de fuir.
Ce qui nous intéresse c’est est-ce qu’il y a un missile disponible pour détruire la bombe avant qu’elle arrive ? Qu’est-ce qu’on peut faire pour éviter que d’autres avions arrivent pour larguer d’autres bombes ? Que peut-on faire pour que des bombes nucléaires ne soient plus fabriquées et les stocks désarmés ?
Les études scientifiques pour connaître la couleur et la forme de la bombe qui arrive déjà droit sur nous ne sont plus utiles, c’est trop tard.

P.-S.

- La menace climatique est sous-estimée, faute de financements scientifiques - La recherche sur les conséquences climatiques de la fonte des terres gelées du pergélisol, potentiellement dévastatrices, patine, faute de financements suffisants.


Forum de l’article

  • A quoi bon plus de recherches scientifiques sur le réchauffement climatique et l’écocide, puisque la civilisation industrielle ne veut ni s’arrêter ni s’adapter Le 6 février à 12:51, par Heska

    Effectivement, nous savons maintenant que rien ne changera, qu’il n’y aura (vraisemblablement) pas de transition énergétique pilotée, comme il n’y en a d’ailleurs jamais eu (voir Fressoz). 50 ans de rapports, de dizaines de milliers d’études, de lancements d’alerte ne changeront rien à la fuite en avant du système extractiviste-productiviste.

    Le vocabulaire de l’adaptation se répand et nous sommes gouvernés par de cyniques incompétents, ce qui est un double malheur (ET gouvernés ET par la clique productiviste). Il y a deux ou trois semaines, Béchu était à la radio et parlait de l’adaptation à +4° !!! Quel imbécile littéral, ne pouvant marcher sans ses béquilles, ici sémantiques. A +4°, il n’y a pas d’adaptation possible. Parce ce chiffre est une moyenne à l’échelle de la planète. +4°, c’est environ +2,5° à la surface des océans, à cause de leur inertie thermique, et de plus 6 à + 8° sur les terres. A +8° il n’y a plus de vie, plus de culture possible, plus d’eau... Alors s’adapter à quoi ?

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