Alors que dans les domaines sociaux, politiques, écologiques... la nécessité de bifurcations radicales émerge davantage, les communes ont de moins en moins de pouvoir, elles sont privées de moyens par l’Etat.
Voir cet article qui parle du problème des intercommunalités : Pour des communes écologiques qui coopèrent librement :
Caractérisées par leur technocratisation, les intercommunalités effacent les clivages partisans et idéologiques en leur sein. Elles dépolitisent et standardisent l’action publique locale. En multipliant les lieux d’exercice du pouvoir, elles professionnalisent les élu·e·s et renforcent la sélectivité sociale pour accéder aux postes de pouvoir. Elles invisibilisent les femmes, notamment au sein de l’exécutif. Les EPCI mettent par ailleurs en retrait les plus petites communes au profit de la ville-centre et de ses édiles. Enfin, la complexité de la prise de décision en leur sein empêche le contrôle citoyen sur les actes intercommunaux.
On constate que les institutions en place, le capitalisme conquérant, l’individualisme, le poids de la survie quotidienne, le replis dans la sphère privée, les classes sociales, l’emprise des gros médias porteurs de l’idéologie libérale ne favorisent pas du tout le pouvoir d’agir sur nos vies. Ainsi, les choix politiques, les choix de production et de sociétés sont dramatiquement accaparés par les notables, les bourgeois et les lobbies capitalistes.
Dans ce contexte, parler de démocratie concernant la France, de dialogue égalitaire et de « vivre ensemble » apaisé est une mystification, un mensonge, ou pire, une manière d’étouffer et invisibiliser les conflits et les problèmes.
Néanmoins, vu l’océan abyssal de notre impuissance dans les domaines politiques et économiques, il est bon d’utiliser toutes les occasions pour faire avancer la cause de l’autonomie et de l’émancipation. On propose donc de voter pour les listes municipales les plus engagées sur les questions écologiques, sociales, d’autonomie locale, pour celles qui entraveront le moins les projets collectifs de libération et de partage (A Crest il s’agit visiblement de la liste "Ensemble pour Crest"). Pour enrayer vraiment les causes des catastrophes écologiques, climatiques et sociales en cours au lieu de corriger à la marge leurs effets, il faudra bien sûr surtout amplifier les actions situées en dehors des institutions, attaquer le capitalisme et la civilisation industrielle. S’organiser, lutter, coopérer, construire, multiplier assemblées et groupes de discussion, pour quoi qu’il se passe faire vivre et grandir dans chaque territoire une nécessaire culture de résistance, forte, tenace et multiforme.
Il faudrait donc que rapidement les minorités rebelles augmentent en nombre et en intensité/portée d’actions.
D’autant que la plupart des projets municipaux (ou ceux des partis) s’abîment dans les illusions suicidaires du "développement durable", du capitalisme "vert", d’une transition écologique tronquée et superficielle sur fond de "développement économique" "créateur d’emplois et de richesses". La voie institutionnelle ne peut pas suffire, elle est bien trop lente, voire poursuit le désastre en le repeignant, elle pourrait même s’avérer souvent dangereuse en gaspillant des forces vives engluées dans des voies illusoires.
Malgré tout, on peut se réjouir des projets municipaux qui parfois émergent concernant l’autonomie locale et la résilience, notamment alimentaire.
Voir cet article qui pose ce problème de fond : Sauver la civilisation ou endiguer la destruction du monde ? De l’importance de savoir ce que nous voulons - « Leur écologie et la nôtre » ou Quand l’écologie change de sens : Biocentrisme vs. Technocentrisme
Et les panneaux solaires et les éoliennes, c’est juste un exemple. La transition écologique n’existe pas. Les promesses et/ou les rêves d’une civilisation industrielle verte (et démocratique) sont des chimères pathétiques. Et pendant que les écolos sont tout fiers de leur Convention-citoyenne-qu’elle-va changer-le-monde (rendre la civilisation écodurable), c’est-à-dire de leur promotion desdites chimères, des cons organisent, par plaisir d’être des cons, des « courses automobiles dans des écosystèmes fragiles » (Extreme E), dans une sorte de provocation diabolique, de pied de nez à l’écologie, à la vie.
Voir aussi notre article Municipales 2020 : climat et écologie, on est loin du compte ! - Les communes sont coincées par la domination du modèle capitaliste et de Croissance : lutter pour briser ses carcans
Comme le capitalisme et ses structures, ses propriétés et ses capitaux, sont protégés par la loi, sacralisés par les merdias et les partis de gouvernements, défendus par les polices-milices du Capital, ces luttes (écologistes et sociales) pour notre survie seront forcément en opposition aux institutions, aux oligarques et notables, et devront nécessairement passer assez souvent par les chemins de l’illégalité collective et de la désobéissance civile généralisée.
Face au conservatisme des institutions, face au système anti-démocratique en place, face à la folie du capitalisme totalitaire et à ses destructions, face aux brutalités de l’Etat et de ses organes de répression au service de la civilisation industrielle..., une diversité des tactiques coordonnée vers des objectifs communs grandira sans doute.
Entre autre, des coordinations de rébellion multiplieront peut-être les ZADs, occupations, squats, grèves insurrectionnelles, blocages économiques, voire des sabotages ciblées d’infrastructures cruciales du monde capitaliste.
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