Je suis très fière de ma mère. Certes, elle n’est pas parfaite, mais moi non plus. Elle n’est pas née avec une cuillère en argent dans la bouche et a toujours su se débrouiller seule. C’est une grande force qui me pousse toujours à faire plus.
J’aime l’idée d’avoir une maman qui a travaillé toute sa vie, qui connaît la valeur des choses et sait profiter des petits plaisirs de la vie, sans prétention aucune. Un rien la rend joyeuse et il est très facile de la faire sourire. Un café en terrasse, un rayon de soleil sur son visage, un petit message de son chéri et la voila la femme la plus heureuse au monde. On peut la faire rire avec la même blague…Parce-que oui, tout comme moi ma mère a une mémoire de poisson rouge. Mon frère lui raconte la même blagounette depuis 15 ans et elle rigole toujours avec le même entrain.J’aimerais parfois me satisfaire de tant de simplicité.
Elle est aussi forte que sensible. Ma mère, c’est une italienne au sang chaud qu’il ne faut pas embêter…Du moins ne pas embêter les gens qu’elles aiment. Je me retrouve un peu en elle. Telle une lionne, je serai capable de tuer pour protéger ma famille. A l’inverse, c’est une vraie émotive devant un film à l’eau de rose. Avec des mots nous pouvons aussi très facilement lui faire la peine…Encore une fois on retrouve son côté maman-enfant où c’est à nous de la protéger avec nos paroles.
Et sinon ma mère aime : que je lui coupe la frange, écouter à longueur de journée les chansons de son chéri, le thé, les bouquets de fleurs des champs, Amélie Poulain, son carré de chocolat noir à l’orange, ses crackers avec son surimi le soir, les robes et les motifs petits pois, les moineaux et Vincent Dedienne.
Ma mère n’aime pas : qu’on lui touche les chevilles, les goudigoudis aux genoux, les boules quiès (ça fait du bruit dans mes oreilles, je cite), la lenteur des fonctionnaires, Claude François, le sucre en morceau dans le café (ça enlève la mousse), l’odeur de la vanille et la glace pistache.