Alors que les températures connaissent cette année encore des records et que les émissions de C02 continuent d’augmenter, TOTAL, les banques et les Etats continuent de lancer et soutenir d’énormes projets d’extractions de combustibles fossiles :
Les « bombes carbone » menacent la lutte contre le réchauffement climatique - L’enquête que publient « Le Monde » et d’autres médias internationaux à partir du travail de deux ONG françaises sur 422 mégaprojets d’extraction de combustibles fossiles met en lumière la dissonance cognitive des Etats, qui continuent d’autoriser ces exploitations tout en disant engagés dans la transition énergétique. (...) la multinationale française TotalEnergies, qui arrive en deuxième position en nombre de « bombes carbone » dans ce classement, derrière le chinois China Energy et devant le saoudien Saudi Aramco. (...)
En réalité il n’y a pas de dissonance cognitive des Etats : la pseudo transition énergétique est un enfumage, et les Etats savent bien que les énergies fossiles restent indispensables à la civilisation industrielle qu’ils défendent jusqu’à la mort (de la biosphère et de la plupart de ses habitants) et dont ils font partie.
- TOTALénergies : champion des « bombes carbone » qui détruisent notre avenir
Ni le nucléaire ni les énergies alternatives dites renouvelables ne peuvent remplacer les énergies fossiles et suffire à alimenter la croissante boulimie énergétique du système techno-industriel. Surtout dans un délai court (ça aurait du être fait avant hier), qui seul pourrait éviter aux catastrophes climato-écologiques de s’emballer, de franchir des seuils et de devenir totalement incontrôlables.
Et les économies d’énergies ou « l’efficatité énergétique » ne changent rien, elles permettent juste à d’autres secteurs, très gourmands, de pouvoir croître et continuer en absorbant les énergies libérées par les sobriétés et améliorations de process. Sans parler de l’effet rebond (...quand une voiture consomme moins, on roule davantage).
Le système techno-industriel ne peut pas remplacer l’énorme quantité de machines et véhicules fonctionnant aux fossiles en un clin d’oeil, ça lui coûterait trop cher aussi. Et puis le gaz et le pétrole sont concentrés et pratiques.
Le schéma ci-dessus montre qu’entre 1990 et 2035 le mix énergétique mondial varie peu (2014).
La proportion en % de pétrole et le charbon diminuent un peu, au profit du gaz, mais l’ensemble des énergies fossiles utilisées augmente en quantité pour suivre la demande mondiale croissante en énergies.
Les autres énergies gardent une proportion à peu près stable, les énergies type éoliennes et photovoltaïques (essentiellement) passent de 0 à 4%.
Peut-être qu’une version plus récente de ces chiffres aurait des proportions légèrement différentes, mais ça ne changerait rien à la tendance de fond.
Ni les Etats ni le système industriel productiviste ne peuvent se passer des énergies fossiles dans les temps et proportions requis, et comme ils ne veulent pas disparaître pour laisser une chance à la biosphère, ils préfèrent foncer dans le mur en répétant les mantras de l’innovation, de la sobriété et de la décarbonation.
Au final, ils nous invitent à nous « adapter » aux désastres qu’ils ont planifié sans scrupules ni pitié. En réalité, l’adaptation sera très limitée, vu son coût croissant, surtout pour les pauvres d’ici et d’ailleurs.
Ce n’est pas la sinistre clownerie à venir de COP 28 à Dubai présidée par un magnat lobbyiste du secteur pétrolier, Sultan Ahmed Al Jaber, qui va changer la donne !
Et puis les types d’énergies utilisées sont loin d’être le seul problème. Avec les « nouvelles technologies » l’extractivisme et ses désastres écologiques/sociaux augmentent. L’urbanisation et les machines s’étendent. C’est la civilisation industrielle le problème, pas son « mix énergétique ».
Comme « solution », il ne reste donc que l’auto-défense radicale visant le démantèlement rapide de la civilisation industrielle.
Ci-dessous, des chiffres un peu différents, mais une même tendance (selon BP, en 2015) :
- TOTALénergies : champion des « bombes carbone » qui détruisent notre avenir
- des chiffres de BP en 2015
« Les émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à la consommation d’énergie devraient augmenter de 25% entre 2013 et 2035 selon BP. Malgré un ralentissement de cette croissance, le niveau des émissions serait dans ces conditions bien supérieur au niveau recommandé par la communauté scientifique mondiale. »