L’ex basketteur star Tony Parker veut valoriser une partie de sa fortune à l’aide de gros projets immobiliers touristiques dans le Vercors.
- Hôtel quatre étoiles, skatepark... Dans le Vercors, le mégaprojet de Tony Parker inquiète - Deux gros projets immobiliers, dont un complexe quatre étoiles, sont en préparation à Villard-de-Lans et de Corrençon-en-Vercors. Leur ampleur inquiète les habitants de cette station de ski, rachetée par l’ancien basketteur Tony Parker.
- Un projet de 900 lits à La Côte 2 000 - La commune de Villard-de-Lans et la société exploitante de la station sont tombées d’accord pour un échange de terrains qui devrait permettre la construction d’une unité touristique nouvelle comprenant une résidence touristique et un complexe sportif.
Rien d’opaque dans ce projet, il est limpide qu’il s’agit d’une opération immobilière pour clients plutôt nantis afin de faire augmenter le volume d’argent des détenteurs de capital.
- Stations Villard-de-Lans : gros projets immobiliers de Tony Parker pour continuer à démolir le climat
- Station de Villard de Lans, cote 2000, lieu du projet immobilier de Tony Parker
Pour que l’argent s’acroisse, pour que le couple indissociable capital/travail fonctionne, il faut développer partout où c’est rentable. La montagne et ses espaces nature semble être un bon placement tant les urbains plus ou moins friqués sont fans de grand air et de (pseudo) liberté loin des villes polluées et corsetées.
Même si le ski dans les stations de moyenne montagne va disparaître faute de neige et d’eau pour les canons à « neige » (« grâce » au réchauffement climatique produit par le développement de la civilisation industrielle), les investisseurs addicts veulent miser sur la neige jusqu’au bout, et puis ils prévoient des tas d’activités sans poudreuse pour les 4 saisons afin de prendre le relais et même d’augmenter fréquentation et profits.
Ce qui compte c’est de distraire des clients, de vendre du fun, que la glisse ou la descente se fassent sur neige, sur VTT, en luge sur rail, sur papier chiote plastifié... peu importe après tout du moment que le cash et ses emplois ruissèlent pour les employés et les détenteurs de capitaux, tous unis dans les filets de l’économie de marché.
Le sens de tout ça tout le monde s’en fout.
Le fait que la construction d’énormes bâtiments, leur fonctionnement et la venue de milliers de touristes va générer des pollutions, des émissions de gaz à effet de serre... investisseurs, élus et (futurs) employés s’en contrefoutent.
Tout ce petit monde ne voit que l’intérêt à court terme et la nécessité d’obéir aux règles du capitalisme.
Puisque (presque) personne ne désire vraiment sortir de ce système prédateur et destructeur, il n’y a pas d’autre issue que de continuer la fuite en avant suicidaire tête baissée jusqu’aux clashs. Il suffira d’un peu de verbiage (les élus sont très doués pour cet excercice d’enfumage) pour soulager les consciences et amadouer les foules, du type : zéro artificialisation supplémentaire, bâtiments aux normes HQE, panneaux solaires sur les toits, récupération de l’eau de pluie, peintures sans produits chimiques, navettes électriques, panneaux éducatifs...
Et puis ensuite vous arriverez bien à vous adapter aux désastres, un peu de résilience, de serrage de ceinture et de bonne volonté merde !
Dans le cadre du système social capitaliste, la croissance perpétuelle du volume d’argent, le développement infini et l’aménagement sont une obligation vitale, peu importe les conséquences, peu importe l’existence incontournable d’une planète finie et limitée.
Ce qui compte c’est d’augmenter le volume d’argent, de faire tourner la machine, ce qui, accessoirement, fourni des emplois et donc des revenus aux travailleurs.
N’en déplaise aux sportifs et autres, la nature peut être un des endroits où il nous arrive de jouer, mais la nature n’est pas un terrain de jeux.
La nature sur Terre ce sont des écosystèmes complexes où des tas d’animaux (dont nous) et de végétaux interagissent entre eux et avec des milieux variés. La nature ce sont des habitats, des lieux de relation, d’alimentation, de reproduction, de prédation ou de coopération. Les écosystèmes, en montagne, à la mer ou ailleurs ne sont pas des terrains de jeu.
N’en déplaise aux gamers et autres stars déconnectés de la réalité, la vie n’est pas une grande partie de jeu.
La nature, via les catastrophes climatiques et écologiques fabriquées par la civilisation industrielle, « rappelle(ra) » aux civilisés quelques réalités incontournables. Elle n’est pas un terrain de jeu, ni pour les malades de la sentation forte qui leur donne l’impression d’exister, ni pour les grands malades du capitalisme qui la pompent jusqu’à l’os.
Il semble que Tony Parker joue dans les deux catégories.
Après les drogues dures du jeu et du fric, le retour au réel pourrait être rude. La cure de désintox s’impose d’urgence.
Vous aimez la montagne ? Laissez-la vivre sa vie.
Il n’y a que peu de moyens de subsistance en montagne, et/ou ils sont trop « rudes » ? Alors quittez-la au lieu d’y construire des bulles artificielles éphémères dopées au fric et aux énergies fossiles et autres. Car il faut-faudra que chaque territoire puisse vivre en fonction de ses ressources de manière soutenable, et pas à l’aide d’argent et d’énergies de manière insoutenable. Soit ça se fait maintenant de manière choisie, soit ça se fera plus tard dans la douleur de manière forcée lors des crashs successifs.
Vous avez besoin de nature ? Alors transformez les plaines pourries par l’agriculture industrielle et la bétonisation, démantelez les villes au lieu de vous entasser (et donc de les détruire) dans les derniers « espaces natures ».
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