La voiture est depuis longtemps une grave calimité aux multiples nuisances, mais c’est une telle poule aux oeufs d’or pour toutes sortes d’industriels et pour le capitalisme qu’il s’agit maintenant de l’électrifier pour relancer les ventes et polluer moins les centres villes des pays riches. L’habitude, les nécessités d’un monde capitaliste « trépidant » et les fantasmes de « mobilité » servent de justifications à ce big business.
Prochaine étape de l’innovation technologique indispensable à la poursuite de quelques soubresauts flasques de croissance : les robots taxis et autres robots véhicules autonomes.
Les films nous habituent déjà à ces passagers joviaux et clean qui bullent dans un cocon roulant piloté par des algorithmes à l’aide de nombreux capteurs. Bien entendu, les multiples impacts nuisibles des chaînes techno-industrielles (où les assembleurs/vendeurs finaux ne parviennent même pas à reconstituer et tracer leurs fournisseurs et sous-traitants mondialisés) nécessaires à la fabrication et au fonctionnement de ce type de robot high tech ne sont pas évoqués.
En revanche, Etats et entreprises concernées nous abreuvent d’innovations de progrès, de développement durable, de soi-disant bénéfices économiques, sociaux et environnementaux, même l’inclusivité sert à justifier de telles machines roulantes :
- Les robotaxis chinois sont-ils l’avenir de la mobilité ? - Le véhicule autonome poursuit sa course. Avec l’apprentissage profond et la fusion des données, l’intelligence artificielle a permis un nouveau bond en avant dans la conception de véhicules routiers pouvant circuler sans conducteur. Depuis 2012, une centaine de milliards d’euros en recherche et développement ont été investis dans l’autonomie de conduite, presque exclusivement en Chine et aux États-Unis. Les premiers bénéficiaires sont les robotaxis, mais tous les types de véhicules sont concernés : navettes et bus, poids lourds, droïdes de livraison, nettoyeurs de voirie, etc. Aux yeux des investisseurs comme des autorités publiques, les avantages des robotaxis seraient massifs : la mobilité se fait inclusive, accessible aux personnes âgées, handicapées ou sans permis ; la sécurité routière est renforcée ; les coûts du transport sont réduits et l’usager récupère le temps de conduite. La porte s’ouvrirait ainsi à une nette diminution du nombre des véhicules possédés par les particuliers. À condition de maîtriser la hausse de la demande de circulation, le déploiement des robotaxis serait donc bénéfique sur les plans économiques, sociaux et environnementaux.
- La voiture sans chauffeur, bientôt une réalité - Le véhicule autonome devient réalité. Ce nouvel objet numérique pourrait à la fois modifier la chaîne de valeur de la filière automobile, susciter de nouveaux modèles économiques et transformer radicalement nos habitudes de mobilité. (...) Souvent abordé sous l’angle strictement technologique, le véhicule autonome doit aussi se lire comme une manifestation de la transition numérique à l’œuvre dans les transports. On retrouve ici les mêmes facteurs qui ont contribué hier à transformer la téléphonie mobile ou les médias : les effets de réseau jouent à plein, la quête du système d’exploitation fait figure d’enjeu central, des usages innovants laissent présager de nouveaux modèles économiques.
- Planification des robotaxis et autres robots véhicules sans chauffeurs
D’anciens articles de notre cru sur ces sujets :
- Navette autonome Beti en essai à la gare Valence TGV : la mobilité n’est pas un concept neutre, ni sacré - Beti de Bertolami, une innovation technologique qui détruit le monde à petit feu
- La mobilité permanente : évolution positive ou nouvel enfermement contribuant aux désastres ? - Ce qui nuit à tous profite néanmoins à chacun personnellement
Avec les véhicules robots plus ou moins autonomes, nous aurons la joie suprême de rouler à vive allure vers les cataclysmes, mais dans un cocon confort garni d’écrans smarts et en laissant le soin de conduire à des logiciels.
Avec le système capitaliste, il n’y a pas de chauffeurs aux commandes, juste une machine froide et impersonnelle qui déroule ses exigences tel un char d’assaut.
Les véhicules robots autonomes symbolisent et approfondissent cette absence de chauffeurs aux commandes.