Après quelques essais auparavant à St Donat et entre Crest et l’écosite de Eurre, la navette automatisée Beti veut s’implanter en test à la gare de Valence TGV à partir de lundi 10 mars 2025.
Alors que presque tout le monde semble louer la mobilité de la droite à la gauche, il y a quand même matière à s’interroger sur ces véhicules « autonomes » ultra-technologiques bardés d’informatique et de capteurs, et sur la sacralisation de « la-mobilité ».
Tout d’abord deux posts de communication officielle :
#mobilité| 🚗 La mobilité du futur arrive dans la Drôme avec les navettes autonomes 🚀
Thierry Devimeux , le Préfet de la Drôme a assisté à l’inauguration du service de Navettes Automatisées à Haut Niveau de Service (NAHNS) sur le site de Rovaltain, à Alixan, en présence de nombreux acteurs du secteur.
➡️ Du 10 mars au 18 avril 2025 les navettes Beti vont relier les parking à la gare de Valence TGV dans le cadre d’une expérimentation
➡️ Une étape importante dans le déploiement de de ces véhicules qui répondent à un besoin crucial de mobilité dans des territoires ruraux souvent confrontés à une pénurie de conducteurs. Ce service innovant, fruit d’une collaboration avec plusieurs partenaires, pourrait révolutionner le transport public en Drôme, en reliant des zones non desservies et en offrant une alternative écologique et pratique.
Le Préfet a salué cette initiative, soulignant son importance pour la mobilité rurale, et a réaffirmé l’engagement de l’État pour soutenir les projets de mobilité innovante.
Le consortium auquel appartient Beti a déjà été accompagné dans le cadre de #France2030 à hauteur d’1,7 millions d’euros
La mise en service des navettes autonomes s’inscrit dans une vision plus large du développement de véhicules autonomes, une priorité pour le gouvernement dans le cadre de la transition énergétique et de la modernisation des infrastructures. 🌍🚗
#Mobilité #Innovation #Autonomie #Drôme #Transport #Futur
https://www.facebook.com/NavetteAutonomeBeti
http://www.navette-autonome.fr/
(post du Préfet de la Drôme)
Une navette automatisée Beti à la gare de Valence TGV
Une navette automatisée à haut niveau de service sera mise en place dès le 10 mars sur le site de la gare de Valence TGV. Elle fera des liaisons entre la gare, certains parkings et des entreprises.
Feriez-vous confiance à Beti ? Cette petite navette sans chauffeur ressemble à une rame de tramway. Pas de tableau de bord, ni de volant, elle roule, s’arrête, double et évite les obstacles toute seule ! Deux de ces navettes automatisées à haut niveau de service entreront en service le 10 mars sur le site de Rovaltain, là où se trouve la gare de Valence TGV. Et c’est une première en Europe explique Benjamin Beaudet, il est le directeur général de Beti, qui est une filiale de Bertolami, « ce sont des systèmes qu’on retrouve en Asie et aux Etats-Unis en terme de vitesse et de gestion des événements sur la route. C’est complètement innovant et ça nous montre que la mobilité automatisée aujourd’hui c’est une réalité ! » Ces navettes électriques peuvent en effet rouler jusqu’à 40 km/h !
Pour l’instant, deux navettes vont être mise en service, elles feront une boucle de 3,3 km entre la gare, certains parkings et des entreprises. Elles peuvent accueillir jusqu’à huit passagers. Dans un premier temps, elles seront gratuites le temps d’une « phase d’apprentissage » avant de peut être devenir payantes. Au cours de cette première phase, les navettes circuleront de 9h à 17h mais le nombre de rotations et les horaires définitifs ne sont pas encore connus, ils sont amenés à évoluer.
(source)
Beti de Bertolami, une machine techno-numérique écoresponsable, est-ce bien sérieux ?
Parce que Beti est un transport en commun et qu’elle est électrifiée, cette mini-navette serait écoresponsable, écologique ?
Les mines, les chaînes logistiques mondialisées et les multiples usines ayant servi à fabriquer les composants de Beti n’ont rien d’écoresponsables...
Et les énergies pour fabriquer et transporter toutes ces pièces à travers la planète ?
Et les terres rares de ses dispositifs informatiques ?
Dépendre de chaînes logistiques mondialisées reposant sur un système de production capitaliste et hiérarchisé est-il responsable, désirable ?
Est-il écoresponsable d’encourager la mobilité à tout crin des travailleurs pour mieux alimenter la machine capitaliste qui ravage le monde ?
Beti est encore moins écoresponsable que la plupart des véhicules routiers.
Bertolami (et sans doute son centre de supervision à distance des navettes "autonomes) est situé 30 AVENUE GAMBETTA, 26260 SAINT-DONAT-SUR-L’HERBASSE
Bertolami a aussi des agences à Valence et Romans : https://www.voyages-bertolami.fr/coordonnees/agence
La fililale Beti est dirigé par Yannick BERTOLAMI, Benjamin BEAUDET et Fabien BERTOLAMI (en 2018) via TRAVELMOVE (même adresse que Bertolami)
La mobilité consumériste est nécessaire au capitalisme, ou la vie sociale riche et les voyages non-touristiques ?
La mobilité occupe une place centrale dans les pratiques, les attentes et les imaginaires contemporains, et sur une palette si diverse de registres qu’elle devient fédératrice d’un sentiment de changement de société. En témoignent par exemple le goût des jeunes pour les « villes qui bougent », l’explosion des prothèses nomades et des « solutions mobilité » de l’industrie des NTIC, la croissance d’un tourisme international qui rend toute destination accessible au moins acculturé, le rêve éveillé d’un marché du travail plus flexible par de nombreux employeurs, la flexibilité des personnalités d’individus « hors sol », ou d’ « individus trajectoires » (Ehrenberg, 1995), engagés dans des relations éphémères (Aubert, 2004), etc.
(source)
Les pratiques de mobilité humaine sont très variables suivant les époques, les cultures et mode de société.
Des paysans des montagnes étaient très sédentaires, tandis que des peuples autochtones étaient nomades ou voyagaient souvent sur de longues distances à pied.
Des habitants de banlieues ne bougent guère de leur quartier ghettoisé tandis que des cadres dynamiques sont sans arrêt entre deux avions et deux TGV pour le boulot, puis partent à l’autre bout du monde en avion pour des vacances ou un week-end détente.
A présent, le système en place promeut des « solutions » technologiques permettant de continuer et faire supporter le modèle de société en vigueur.
Tout dispositif favorisant et simplifiant « la mobilité » serait positif, désirable ?
Mais « la mobilité », terme rabâché partout, n’est pas forcément un concept neutre ou intouchable.
La mobilité de qui, comment, pour quoi faire, dans quel cadre social ?
Suivre les besoins de mobilité du modèle de société en vigueur, ou choisir collectivement quelles mobilités correspondent à un modèle soutenable, désirable et désiré ?
« La mobilité" va de pair avec les concepts de progrès, elle fait partie de l’attirail obligé de la civilisation industrielle, du travail du mordernisme qui fait de la mobilité une vertue, en opposition à l’immobilité, associée à l’obscurantisme et au conservatisme. »La mobilité" c’est le mouvemement, c’est forcément la vie, l’ouverture ?
Doit-on vraiment accepter et désirer la mobilité pendulaire des travailleurs qui matin et soir s’épuisent dans de longs trajets en voiture ou en transports en commun pour aller faire tourner la machine capitaliste ?
Forcément une bonne idée d’être hyper mobile, vu que ça nécessite des infrastructures et des machines qui détruisent la biosphère ?
Etre mobile et détruire les paysages pour aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte que là où elle a déjà été détruite par l’hyper mobilité et le système industriel associé ?
Une mobilité « douce » dans une société « dure » est-elle possible/souhaitable ?
Ne serait-il pas plus souhaitable de viser des sociétés avec une grande autonomie locale, avec des lieux de vie agréables et pratiques, où (quasi) tout l’essentiel est à portée de marche à pied ou de vélo ?
Mais l’Etat-capitalisme, la mégamachine, préfèrent/nécessitent une urbanisation par zonage, une spécialisation des zones productives étalée sur toute la planète, avec circulation effrénée des marchandises et des travailleurs, et ravage/pillage de la planète en prime.
En réalité, la promotion de la mobilité masque l’énorme immobilisme politique, la régression sociale, la stagnation dans les cercles vicieux de la quête du pouvoir, de la valeur et de la puissance, le fixisme dans un modèle auto-destructeur, l’enlisement dans les ornières du néo-fascisme... On observe une « société de progrès » qui « avance » (s’embourbe) en piétinant des montagnes de cadavres en tout genre.
Une mobilité de hamster en cage où les corps immobiles ont les yeux rivés aux images changeantes de leurs tout petits écrans mobiles, une mobilité qui rend tous les lieux visités et photographiés identiques et morts.
C’est une mobilité à la vitesse de l’éclair qui évite de voir les dégâts commis par « le train du progrès », une mobilité aveugle tendue vers un horizon vide et sans avenir.
Alors envoyons Beti et son monde à la casse, on pourra à la rigueur s’en servir de poulailler d’appoint.