Le journal Le Crestois évoquait début octobre le « Plan de Transition Ecologique (PTE) de la communauté de commune du Crestois et Pays de Saillans (CCCPS) ».
Un document totalement inconnu des profanes faisant partie de la longue liste des rapport et diagnostics, obligatoires ou pas, fabriqués régulièrement par les institutions en place.
Ce PTE est à télécharger sur CCCPS : orientations du Plan de Transition Ecologique PTE, ou sinon ici :
Ce document intègre entre autre une sorte de synthèse partielle d’un questionnaire en ligne de 2021. Un questionnaire (excluant de surcroit, exit les non équipés en numérique ou pas à l’aise avec) qui ne peut pas remplacer de véritables débats publics fréquents et ouverts.
(en plus on sait pas comment ni par qui les données de ce questionnaire ont été traitées)
On ne trouve pas dans ce document PTE d’analyses des problèmes systémiques, et donc de propositions d’amorce de changement de société localement.
Il s’agit surtout d’une sorte d’état des lieux passé à la moulinette du vocabulaire à la mode.
On voit surtout une accumulation de plans et de projets, mais pas d’actions pour rompre franchement avec le modèle qui dévaste la nature et perturbe le climat tout en augmentant la précarité.
On peut éventuellement y trouver des chiffres et informations intéressantes.
Toujours rien de concret pour amorcer un début de démocratie réelle
Dans ce PTE, toujours pas de propositions consistantes pour instaurer un début de démocratie réelle localement.
Pourtant ce document PTE reconnaît un manque de démocratie et une forte attente des habitants à ce niveau, mais continue ensuite tranquillement dans la même voie « oligarchique », extrait :
« Pour aider les élus à la définition de la stratégie (des objectifs prioritaires et des actions), des ateliers thématiques pourraient être organisés avec des intervenants locaux comme des associations environnementales, des partenaires de la CCCPS comme le SMRD et le SYTRAD ou des organismes travaillant sur la question de l’agriculture comme Terre de Liens qui est basée à Crest. Ces ateliers seraient composés d’élus et d’agents de la CCCPS. »
Donc, des ateliers auraient (conditionnel) lieu avec les habituels élus + des employés. Et ces ateliers inviteraient à parler des personnes issues de quelques organismes, dont certains (comme le SMRD et le SYTRAD) sont déjà des organismes trustés par des élus et autres.
Toujours les mêmes qui décident et qui cumulent tous les postes de pouvoir.
Toujours des décisions prises dans de petits cénacles.
Leur « démocratie » consistent à tenir les habitants le plus loin possible des cercles de décisions, à juste reccueillir leurs avis, et à les envoyer pérodiquement aux urnes pour choisir plus ou moins les mêmes.
On tourne en rond dans l’oligarchie et la démocratie réelle reste un mirage très lointain, un produit d’appel, un machin qu’on évoque et invoque pour se donner bonne figure et laisser croire aux naïfs que tout va bien.
Les dits « citoyens » sont juste consultés de loin via un formulaire s’ils ont internet et savent manier un navigateur web correctement. A la rigueur ils peuvent faire de la figuration dans les conseils municipaux ou les CLE (Commission Locale de l’Eau).
Il faut dire que les médias et l’éducation nationale ont bien appris aux « citoyens » à se décharger de toutes les décisions politiques sur les élus et le libre marché et ses entreprises. Et il y a aussi pas mal de prétendus « citoyens » qui ne souhaitent d’ailleurs surtout pas participer aux décisions politiques et à ses débats. Et puis il y a ceux qui n’ont pas le temps ou qui sont trop écrasés par la précarité.
Toujours rien de concret pour amorcer un début de sortie du système capitaliste
Rien hélas dans ce PTE pour commencer à s’affranchir du système social capitaliste.
Bien au contraire, l’économie de marché et ses infrastructures sont constamment valorisées.
On voit surtout des aménagements du même système, des économies d’énergies.
Mais rien pour produire/distribuer de manière « décroissante » et autrement.
Il est question surtout des responsabilités individuelles et de l’évolution « des comportements », mais le modèle économique, social et politique n’est pas interrogé, alors que pas mal de choses pourraient se faire localement pour changer DE société, tout ne dépend pas d’une échelle plus large.
Conclusion
Ce PTE reste enlisé dans une vision libérale (les gestes individuels, le développement économique) et dans un pilotage oligarchique.
Ce PTE des élus et de leurs employés est donc condamné à produire des voeux pieux et des mesures totalement insuffisantes, qu’il s’agisse de stopper ce qui cause les catastrophes écologiques et le réchauffement climatique ou qu’il s’agisse d’essayer de s’y adapter tant que c’est encore possible.
Les ruptures radicales nécessaires et urgentes ne viendront pas des élus/insitutions, ni non plus d’un empilement des écogestes et des initiatives individuelles qui restent inscrites dans le même modèle social.
C’est quand un nombre consistant de personnes auront la volonté de s’allier pour agir collectivement en rupture avec le modèle en place que les choses pourraient commencer à changer réellement dans un sens écologique et social.
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