Au delà des probables erreurs et manquements criminels des gouvernements, les causes de ce type de pandémie et la violence de son impact sont en réalité à chercher du côté de la civilisation capitaliste et de son idéologie du développement économique.
Examinons ses responsabilités, sommaire :
- Le passage de ce type de virus à l’humain
- La contagion mondiale et accélérée
- La prévention volontairement négligée
- La gestion de crise souvent calamiteuse
- L’économie prime sur la vie
- Le système capitaliste est fragile et instable, sujet aux graves crises économiques
- Conclusion : l’idéologie capitaliste est morte, périmée, obsolète, néfaste, discréditée, terminée
1. Le passage de ce type de virus à l’humain
On sait depuis au moins la fin des années 90 que le fait que des virus nouveaux et dangereux passent aussi facilement des animaux sauvages aux humains est du à la destruction des milieu naturel et de la biodiversité, à la déforestation, l’élevage industriel et la monoculture, l’expansion humaine inconsidérée, la précarité alimentaire, la marchandisation du vivant...
Des articles de scientifiques et cette vidéo démontrent amplement tout ça :
L’homme a abattu toutes les frontières virales. L’épidémie de Covid-19 en est la démonstration : les prévisions scientifiques se réalisent, et l’effondrement de la biodiversité s’accompagne de pandémies plus fréquentes et désastreuses. Parce que la crise sanitaire liée au coronavirus résulte de la catastrophe écologique, Le Média a interrogé différents spécialistes, unanimes concernant les dangers qui nous guettent.
Vidéo avec :
Philippe Sansonetti, microbiologiste et professeur au Collège de France
Cécile Aenishaenslin, Vétérinaire épidémiologiste, Université de Montréal
Jean-François Silvain, Président de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité et membre de la délégation française de l’IPBES
Serge Morand, Ecologue de la santé, CNRS et accueilli au Cirad en Thaïlande
- Coronavirus : « L’agrobusiness est prêt à risquer des millions de morts. » - Le monde est en état de choc à cause du coronavirus. Mais au lieu de lutter contre les causes structurelles de la pandémie, les gouvernement ne tablent que sur des mesures d’urgence. Voici un échange avec le biologiste de l’évolution, Rob Wallace, sur les dangers du Covid-19, la responsabilité du complexe agro-industriel et les solutions durables pour lutter contre les maladies infectieuses.
- Covid19 : Nous avons nous-mêmes déchaîné cette pandémie (par David Quammen)
- Notre destruction de la nature est-elle responsable de la pandémie de Covid-19 ?(par John Vidal)
- Détruire la nature déchaîne des maladies infectieuses (par Katarina Zimmer)
- De l’avènement de la civilisation au coronavirus de Wuhan : trajectoire d’un désastre logique (par Nicolas Casaux)
- Des chauve-souris et des hommes : politiques épidémiques et coronavirus - Les mesures de quarantaine, de confinement, et de surveillance arrivent toujours trop tard. Elles ne font qu’amoindrir des effets déjà actifs et envahissants, mais n’agissent en rien sur les causes du problème. Le Covid-19 est, rappelons-le, une zoonose : une maladie qui s’est transmise des animaux aux humains. C’est précisément dans nos rapports aux animaux qu’il faut chercher la raison de nombreuses crises sanitaires récentes : ESB, SRAS, grippes « aviaire » et « porcine ». Nous avons donc interrogé Frédéric Keck, un anthropologue qui travaille sur les normes de « biosécurité » appliquées aux humains et aux animaux, et sur les formes de prévision qu’elles produisent à l’égard des catastrophes sanitaires et écologiques.
- A LIRE EN PRIORITE : Entretien avec un jeune retraité de la recherche pharmaceutique - « Ce qui préside à la gestion de cette crise sanitaire n’obéit pas à une logique de santé, mais à des impératifs économiques, c’est-à-dire politiques. »
- Comprendre le covid-19 avec un chercheur spécialiste des pathologies respiratoires - « Il est évident qu’un monde capitaliste ne peut que sombrer face à une situation telle que cette pandémie. » - La communication gouvernementale autour du Covid-19 étant ce qu’elle est, calamiteuse, nous avons choisi cette semaine d’aller nous informer directement auprès de quelques spécialistes. En complément de notre entretien avec un jeune retraité de l’industrie pharmaceutique, nous avons discuté avec L., docteur en biologie cellulaire et immunologie, responsable de recherches sur les pathologies respiratoires et la sûreté de nouveaux médicaments pour l’industrie pharmaceutique.
Sans surprise, nous apprenons que santé et économie ne font pas bon ménage. - Le changement climatique va stimuler les pandémies et autres menaces sur la santé - Agents infectieux dont l’aire de nuisance s’étend, fonte du pergélisol libérant des maladies oubliées, moindres défenses immunitaires et extension de la durée des maladies du fait du réchauffement hivernal… le dérèglement climatique va multiplier les menaces pour la santé des êtres humains.
- Contre les pandémies, l’écologie - Même au XXIe siècle, les vieux remèdes apparaissent aux yeux des autorités chinoises comme le meilleur moyen de lutter contre l’épidémie due au coronavirus. Des centaines de millions de personnes subiraient des restrictions dans leurs déplacements. N’est-il pas temps de se demander pourquoi les pandémies se succèdent à un rythme de plus en plus soutenu ?
- Covid19 : Le pangolin-émissaire et l’agro-business. Ou pourquoi le responsable n’est pas celui qu’on croit ? - Le pangolin est-il à l’origine de la catastrophe actuelle ? Loin des explications simplistes, ce texte enfonce le clou et pointe clairement la responsabilité du système économique global, et en particulier sous son aspect agro-industriel. La récurrence des épidémies est mise en lumière à partir d’une perspective historique plus large. A lire !
- Leurs virus, nos morts - Critique des nécrotechnologies et du monde-machine - EN FINIR AVEC LE POUVOIR AUX PYROMANES POMPIERS - OTONS-LEUR LES ALLUMETTES DES MAINS !
On ne peut pas dire qu’on ne savait pas ou que la transmission du coronavirus aux humains est due au hasard ou à la malchance. Des scientifiques de diverses disciplines affirment tous la même chose : l’économie de marché, la civilisation capitaliste, le productivisme et la Croissance sont directement responsables de la transmission accrue de ce type de virus aux humains.
Mais la responsabilité du système en place ne s’arrête pas là...
- Pandémie de Coronavirus : l’économie capitaliste est responsable et coupable à différents niveaux
2. La contagion mondiale et accélérée
Dans le passé, quand un virus dangereux provenant du monde sauvage était transmis à des humains, les risques de pandémies étaient plus faibles. Les humains ne vivant pas de manière concentrée dans de grandes métropoles et ne circulant pas à vitesse supersonique, seul le premier porteur était affecté, sa famille, un village, une région.
Les choses ont commencé à s’aggraver avec les villes insalubres du moyen-âge, les routes commerciales, puis avec la « révolution » industrielle.
A présent, avec l’accélération continue des transports et des voyages, la transmission est planétaire et elle est très rapide.
Avec les avions et les bateaux, des ressortissants provenant de tous les pays se mélangent et se fondent dans des mégalopoles de millions d’individus, où la promiscuité des transports en commun et des rues souvent bondées facilitent la contagion.
Ce problème est en grande partie du aux besoins et incitations de la civilisation industrielle mondialisée. L’économie capitaliste entraîne des échanges accélérés de biens et de personnes.
Les sociétés humaines dopées au pétrole et aux technologies ne se donnent pas de limites, la population croit et s’entasse dans des mégalopoles toujours plus grandes, là où se trouvent les emplois pour survivre, les distractions et les services.
Le capitalisme générant de la précarité et ayant besoin d’inégalités fortes sur fond de chômage de masse (pour que les dominés acceptent les emplois de merde), des millions de gens survivent dans des conditions précaires : logements insalubres, bidonvilles, vie au jour le jour.... Toutes choses qui empêchent des confinements et distanciations sociales adéquates en temps d’épidémie, qui fragilisent la santé des gens, alors que les systèmes de soins sont inexistants ou inaccessibles.
Le tourisme de masse est un secteur important de l’économie, des millions de gens voyagent partout sur la planète en permanence et atteignent en quelques heures d’avion les régions les plus reculées.
L’idéologie du gigantisme métropolitain – teintée de vert – obéit donc à une logique instrumentale de perpétuation du paradigme hypertrophique et du récit développementiste. La croissance exponentielle de la mégapole – bâtiments nouveaux et toujours plus hauts, infrastructures de transport nouvelles et toujours plus rapides, formes de gouvernance nouvelles et toujours plus privatisées – est assurée par le flux irrésistible de populations dans de grandes agglomérations, aux connotations qui ne sont plus vraiment « urbaines ». Et même la solution au problème écologique est liée à la puissance créatrice, elle-même proportionnelle à la puissance technique de la métropole. Afin de s’assurer une bonne place dans la concurrence mondiale, la mégapole concentre la richesse et l’énergie, polarise les mégafonctions, les infrastructures et les services (privatisés).
(source)
Tout ces facteurs ont causé une diffusion très rapide du coronavirus à toute la planète.
C’est le fonctionnement même de la civilisation industrielle qui est structurellement très aggravant.
Etats et lobbys capitalistes ne veulent en aucun cas arrêter ce système mortifère, alors ils vont continuer à imposer des mesures adaptatives superficielles (relocaliser quelques productions, durcir les normes sanitaires...), tout en accroissant surveillance et contrôle : drones, reconnaissance faciale, suivi par GPS, analyses des données des téléphones portables, analyse des températures corporelles à distance, contrôles de santé poussés aux aéroports, droits d’accès variables suivant le statut social et l’état de santé des personnes, hélicoptères survolant des villes la nuit et des montagnes le jour, etc.
Au lieu de vivre en « bonne harmonie » avec le vivant, leur logique absurde et suicidaire est de le mettre à distance, de vivre sous cloche dans des environnements aseptisés, artificiels.
Au lieu de laisser la biodiversité s’épanouir, de comprendre la dynamique de la vie, le système en place voudra nous faire vivre sous surveillance dans des sortes de synthèses improbables entre la galerie marchande virtuelle, la prison et l’hôpital. Ce qui au passage créerait de formidables nouveaux marchés lucratifs (notamment dans le numérique et la vente en ligne, c’est pourquoi le système veut imposer au plus vite la 5G), tandis que vivre sobrement en fraternité avec le vivant ne permettrait pas d’enrichir des actionnaires cupides et autres startupeurs macronisés.
Mais il est évident que les mesures superficielles de la civilisation capitaliste pourront juste au mieux limiter un peu la casse (et encore, quand les désastres vont s’aggraver, elles seront davantage débordées), tout en voulant nous faire subir des régimes de plus en plus autoritaires, monstrueux et policiers.
Seuls des changements structurels et radicaux pourraient préserver un avenir vivable. Mais ils ne viendront pas des systèmes dominants, ce sera aux peuples de les imposer via des luttes fortes et acharnées.
- Ne revenons pas « à la normalité », car c’est précisément le problème - OPINION. La normalité à laquelle nous souhaiterions revenir est précisément la raison pour laquelle nous sommes dans cette situation de crise, écrit Sara Gnoni, activiste et conseillère communale à Lausanne
- Lugubris Lamentatio (par Christophe Thro) - L’homme était devenu le nouvel alphabet de la planète, et sublime hybris, même sa destruction ne pouvait provenir que de lui.
3. La prévention volontairement négligée
En dépit des alertes de longue date faites par des scientifiques et des activistes, malgré les précédentes épidémies (SRAS, grippes « aviaire » et « porcine »...), malgré des plans d’anticipation étatiques élaborés consciencieusement, les gouvernements occidentaux, pourtant riches, n’ont pas voulu mettre en place les moyens permettant d’amortir des pandémies de ce type.
Du fait des contraintes de l’économie de marché et de leur idéologie ultra-libérale, les institutions de la plupart des pays occidentaux ont choisi de réduire la recherche et de l’orienter vers les besoins du Marché, de privatiser les services publics de santé, de les précariser et de réduire leurs moyens humains et matériels.
Ce qui compte c’est alors le flux tendu, la gestion managériale comme une entreprise capitaliste standard, les économies sur tout, la destruction des statuts protecteurs, le dénigrement des grèves et des grévistes, la répression des protestations...
Non seulement de nombreux gouvernements voués au libéralisme économique (c’est le cas de la France depuis longtemps) n’ont pas mis des moyens supplémentaires pour faire face aux risques accrus et connus, mais ils ont démoli consciencieusement les services de soin au point qu’ils ont du mal à remplir même leur mission ordinaire !
Dans les pays dominés, pauvres, et même dans les territoires français d’Outre mer, là c’est un autre problème. L’Etat est encore plus corrompu, laminé, voué à servir les oligarchies locales. Les services de santé sont très réduits, inexistants ou réservés aux riches.
Compléments :
- Réflexions d’une soignante lyonnaise sur la situation actuelle : « Ne nous dites pas que vous ne saviez pas ! »
- Quand la police de Macron gazait et tapait les soignant.e.s qui réclamaient des vrais moyens...
- L’abandon des recherches scientifiques sur les corona virus
L’idéologie capitaliste et ses applications à nos vies a donc volontairement occulté les plans de prévention pour faire des économies d’argent, ...afin d’avoir plus de fric à refiler à leurs partenaires et soutiens parmi les riches et multinationales ?
Même une fois la crise sanitaire présente, ça continue :
4. La gestion de crise souvent calamiteuse
La plupart des gouvernements, prisonniers (volontaires) des marchés et des multinationales, préfèrent privilégier la sauvegarde des intérêts économiques plutôt que la santé des gens.
L’argent publique sert d’abord à engraisser les déjà riches (CICE, ISF, subventions aux projets inutiles...) et à approfondir la répression et ses armements, pas à prendre soin de la population.
Exemples :
- Tests, masques, cliniques, oxygène : un gouvernement de saboteurs - Des mesures auraient dû être prises depuis janvier. Ne l’oublions pas
- Ehpad : des usines sans moyens suffisants transformées avec le coronavirus en piège mortel - Nombreux sont les Ehpad encore plus démunis de tout que les hôpitaux !
- « La gestion coloniale de cette pandémie saute aux yeux ! » Entretien avec Elie Domota - Dans un entretien exclusif, Elie Domota, secrétaire général de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), revient sur la situation sur l’île où 130 cas ont été diagnostiqués positifs au Covid-19, avec un total de 7 décès. N’hésitant pas à qualifier le gouvernement français de « criminel », il démontre sa responsabilité criante dans la crise sanitaire actuelle, faute d’anticipation et de déploiement des moyens nécessaires pour faire face à la pandémie. Il dénonce ainsi une gestion coloniale de la crise sanitaire, que l’envoi d’un porte-hélicoptère dans les eaux antillaises ne saurait camoufler.
Voici une liste non exhaustive de ce qu’on peut reprocher au gouvernement français (et sans doute à nombre d’autres pays occidentaux) :
- Le fait de ne pas avoir envoyé des équipes observer ce que se passait sur place en Chine et autres pays d’Asie, afin de mieux comprendre et d’anticiper ici
- Scandale du manque de masques, même les personnes en première ligne n’en ont pas assez, alors qu’il en faudrait pour tout le monde !
- Voir aussi : Dépister et fabriquer des masques, sinon le confinement n’aura servi à rien
- Impréparation des autorités en janvier-février alors que la ministre de la santé Agnès Buzyn savait en janvier et que plusieurs pays asiatiques ont subi le virus avant nous, et aussi l’Italie, pays voisin !
- Pas de mesures précoces et adaptées concernant la fabrication en urgence de masques, de tests, de matériel médical (respirateur, oxygène), de matériel de protection (blouses, charlottes...) - Même la logistique ne suit pas
- Pas de mesures précoces et adaptées pour les essais de médicaments et notamment pour la chloroquine (essais, fabrication)
- Maintien du 1er tour des municipales (même des militants LREM s’en sont émus), une décision politique irresponsable contraire aux principes de précaution, prise notamment à cause du président du sénat Gérard Larcher
- Mensonges, décisions et déclarations contradictoires du gouvernement, qui reproche ensuite aux français de ne pas prendre assez la mesure du danger
- Pour faire oublier ses décisions criminelles, le gouvernement fait dans la gesticulation sécuritaire et militaire, et culpabilise les individus supposés pas assez obéissants, tout en laissant faire sans trop de contraintes le business de grandes entreprises qui elles mettent souvent réellement en danger les gens en occultant de vraies mesures de sécurité pour les travailleurs.
- Quarantaines foireuses des soldats ayant rapatriés des français depuis la Chine,
- Obligations de travailler pour des secteurs non essentiels (Amazon, BTP...) et de surcroît souvent sans protection
- Non-généralisation des tests, alors que les spécialistes sérieux disent que c’est la base
- Manque d’info et de vrai pédagogie auprès des populations, le gouvernement préfère les drones policiers et les contraventions avec menace de prison
Ces ratages souvent criminels ne sont pas juste des erreurs, de l’arrogance, des manquements, des incompétences, des mauvaises appréciations, ils découlent de la doctrine ultra-libérale, du choix de retarder un maximum les mesures utiles afin d’éviter des dépenses et de préserver le business économique..
5. L’économie prime sur la vie
Ok on a besoin qu’une partie du système économique fonctionne pour pouvoir manger et alimenter les services de santé, mais a-t-on besoin de mettre en danger des personnes pour des chantiers BTP, pour le commerce en ligne d’Amazon, pour fabriquer des voitures ?
A-t-on besoin de renflouer des compagnies aériennes et des activités pétrolières, des secteurs responsables des catastrophes écologiques...?
Si les gouvernements capitalistes n’anticipent pas alors qu’ils savent, s’ils gèrent la crise de cette façon, c’est parce que toujours, pour eux, l’économie prime sur nos vies.
Le gouvernement Macron (et de nombreux autres) n’est pas juste irresponsable, incompétent, maladroit. Il ne fait pas vraiment d’erreurs, en fait il suit sans faille sa logique ultra-capitaliste, la ligne de la primauté de l’économie, des profits des riches, des intérêts des multinationales, avant la vie des gens.
- Des décisions politiques prises pour la répression et l’économie, par pour la santé - Des choix politiques soumis à des impératifs économiques - Plusieurs articles importants qui clarifient de nombreux points
- L’économie ou la vie - « Nous voici donc à la croisée des chemins : soit nous sauvons l’économie, soit nous nous sauvons nous-mêmes ; soit nous sortons de l’économie, soit nous nous laissons enrôler dans la "grande armée de l’ombre" des sacrifiés d’avance. »
Soit nous acceptons de continuer à jouer le rôle sacrificiel des liquidateurs comme à Tchernobyl, soit nous sacrifions collectivement l’économie capitaliste.
300 milliards pour les entreprises, queudale pour les dépistages du COVID19 (malgré les effets positifs du dépistage de masse dans d’autres pays). Ah oui c’est vrai la France n’a pas réussi a négocier avec l’industrie pharmaceutique un prix plus bas que 135€ par diagnostic (12€ prix de production estimé), du coup ben on peut pas dépister...dommage....
La gauche, la droite, le centre : c’est l’économie et la croissance d’abord. Dans une économie mondialisée néolibérale il n’y a pas de différence fondamentale entre les partis. « Il serait désastreux, notamment en situation de crise inédite, qu’on fasse passer sur un mode résigné pour une évidence scientifique ce qui est en fait la conséquence de politiques économiques.
C’est un appel grave et solennel que nous faisons : prenons la mesure de la gravité de la crise qui est devant nous. Mettons de côté les croyances et les dogmes liés au « bon fonctionnement du marché », et mettons tout au service de la sortie de crise. Entrer réellement en guerre contre le virus nécessite d’inverser drastiquement nos priorités et de n’en conserver que trois : la santé, avant tout autre chose, l’approvisionnement, qui permet l’effort sanitaire et garantit une vie décente pour la population confinée, et la protection des personnes qui soignent et qui approvisionnent. Toute notre énergie doit être dirigée vers ces seuls objectifs, par exigence de justice et par souci d’efficacité. Toutes les autres activités ne sont pas seulement inutiles, elles sont dangereuses. Il est urgent de les arrêter.
(source)
6. Le système capitaliste est fragile et instable, sujet aux graves crises économiques
Dans le système actuel, une pandémie de ce type entraîne de gros dégâts économiques et financiers :
- Le coronavirus révèle l’extrême fragilité de la mondialisation néolibérale - Un krach financier dû au coronavirus est fort probable. Plutôt que de se réjouir d’une récession mondiale imposée qui aurait des effets humains dévastateurs, « la crise actuelle peut agir comme un révélateur des fragilités extrêmes de la mondialisation et contribuer à sa condamnation », écrit l’auteur de cette tribune.
- Panique boursière en temps de coronavirus - Jacques Fradin - « Il faut sauver l’économie » - Toujours et encore « l’économie d’abord » - Les demi-mesures du gouvernement des macrons (toujours et encore des Thénardier) n’ont qu’un seul objectif « centriste » : temporiser.
Essayer, autant que faire se peut, de ne pas toucher à l’économie ; ou le moins possible ; ou à reculons, comme le dos au mur, avec toute la mauvaise volonté imaginable.
Pour le dire autrement, un coronavirus n’aurait qu’un impact très limité sur l’économie dans un monde où la finance serait sous contrôle public, où la monnaie serait un bien commun, où la majorité des productions essentielles (y compris énergétiques) serait relocalisée, ou la sobriété matérielle et énergétique supplanterait le consumérisme, et où l’on mettrait fin à la domination économique et politique des multinationales.
En revanche, la crise actuelle peut agir comme un révélateur des fragilités extrêmes de la mondialisation libérale-croissanciste et contribuer à sa condamnation. D’autres crises antérieures n’ont pas suffi pour la mettre en accusation avec suffisamment de poids. Il n’est pas certain qu’on y parvienne avec celle-ci, mais il faut tenter
Non seulement la civilisation capitaliste est reponsable de la naissance de l’épidémie, de sa diffusion mondiale accélérée, de l’absence de plans de préventions et de services publics de santé conséquents, d’une gestion de crise orientée, mais en plus elle est structurellement instable.
Chroniquement sujette aux crises graves, un rien suffit à la faire plonger.
Le coronavirus, comme les subprimes en 2008, est juste un facteur déclencheur. Le ver est en réalité en permanence dans les principes et structures de l’économie de marché elle-même.
Cette instabilité chronique est due aux mécanismes partout admis des marchés financiers, à la rapacité et à la folie de ses agents, à l’impératif d’aller toujours plus vite, à la nécessité de la Croissance et de l’accroissement du PIB, à l’enchaînement à la concurrence et au profit, au fait qu’un nombre réduit de personnes plus ou moins sociopathes détiennent la quasi totalité des pouvoirs économiques (et donc également des pouvoirs politiques), etc.
S’il existe une « main invisible » du marché, elle est tâchée de sang et gantée d’acier.
Cette folie institutionnalisée crée des crises économiques à répétition, lesquelles affectent surtout les déjà précaires, les plus pauvres et même à présent les classes moyennes (chômage, baisse des salaires et des retraites, « austérité », privatisations des ex services publics... - Voir ce qu’à vécu la Grèce malgré un gouvernement dit de gauche). Les plus riches arrivent généralement à s’en tirer sans perdre trop de plumes, tandis qu’une bonne partie d’entre eux profite des crises pour faire des affaires encore plus juteuses.
Et c’est ce système épouvantable que nos gouvernements voudraient sauver, au prix de notre sueur, de nos vies, au prix de la destruction des restes du vivant et du climat, en entraînant des catastrophes écologiques croissantes ??!
7. CONCLUSION : L’idéologie capitaliste est morte, périmée, obsolète, néfaste, discréditée, terminée
Comme on subit encore de plein fouet la crise sanitaire coronavirus et que de nombreuses personnes sont encore sidérées ou en détresse, on ne s’en rend pas encore bien compte, mais de fait la doctrine capitaliste et ses variantes sont mortes avec la pandémie.
DEFINITIVEMENT.
Bien sûr, certains voudront les ranimer de leur cendre, en parlant de « capitalisme à visage humain » (c’était Sarkozy), de « liberté de chacun dans le marché libre et non faussé » (Mr Mariton et tous les libéraux de droite ou de gauche), de « développement durable » (les « écologistes » bourgeois), d’« économie circulaire » (pour que le capitalisme puisse durer davantage), de « croissance verte », d’« écologie industrielle » (les capitalistes friands de formules absurdes pour pouvoir continuer la même chose), de « smart city », de retour à l’Etat-providence, mais leurs délires dangereux ne pourront que se fracasser à la dureté de plus en plus crue du réel et à la conscience de plus en plus éveillée des peuples.
Bien sûr, sur sa lancée, la machine folle de la civilisation capitaliste continuera hélas un temps ses ravages. Cette méga-machine totalitaire est tellement lourde, incrustée dans les têtes et les infrastructures, qu’elle ne pourra malheureusement pas être arrêtée d’un coup.
Beaucoup de personnes, et même parmi ses victimes, voudront encore la défendre, la protéger, et voudront, avec l’aide de l’argent et des flics serviles, freiner sa dislocation salvatrice.
Mais la pandémie au coronavirus, ses prises et de conscience et ses conséquences seront passées par là, montrant crument et brutalement les impasses et la violence de cette civilisation capitaliste.
Peut-être que je suis trop optimiste, mais il me semble que les dégâts vont cette fois ci être trop grands et trop visibles pour que les propagandes merdiatiques et gouvernementales puissent suffisamment occulter les causes du désastre. C’est à toutes les personnes engagées de se relier et de faire passer ces messages autour d’elles.
D’autre part, comme les pays occidentaux sont les principaux moteurs et instigateurs de la civilisation capitaliste, si plusieurs d’entre eux « décrochent », ça pourrait en inspirer d’autres, et porter de nouveaux coups rudes aux idéologies libérales et aux Marchés mondialisés.
Cette fois-ci, les centres industriels mondiaux, les riches, les consommateurs, les travailleurs des classes moyennes, sont touchés directement jusque dans leur chair et leur vie quotidienne.
Auparavant, la plupart des occidentaux arrivaient encore à fermer les yeux, à différer, à oublier, la majeure partie des ravages de la civilisation capitaliste étaient délocalisés dans des pays lointains, elles touchaient surtout des pauvres et/ou des non-blancs, alors on pouvait continuer comme avant sans scrupules et faire l’autruche malgré les déjà nombreuses preuves et alertes. Les désastres sociaux, les activités polluantes et la majeure partie de l’extractivisme dévastateur se déroulaient loin de nos lieux de vie, alors on pouvait passer outre et continuer à produire et consommer sans limites.
On s’attristait quelques instants des animaux sauvages starisés tués par la marche du progrès et de l’économie, puis on continuait à faire tourner la méga-machine qui causait leur destruction.
Mais cette fois-ci, les conséquences de la civilisation industrielle affectent directement nos vies, nos emplois, nos activités économiques, alors on est réveillé par un électrochoc strident, on ouvre les yeux en catastrophe, c’est la panique.
Mais jusqu’où va-t-on ouvrir les yeux ? Ne risque-t-on pas de les refermer aussitôt ?
Va t-on une fois de plus y mettre un bandeau et continuer à obéir aux injonctions de l’Etat et du capitalisme ?
Va t-on continuer à jouer les aveugles au milieu des incendies et des explosions ?
Ou allons-nous enfin agir pour éteindre leurs causes ?
Si l’idéologie capitaliste est morte, alors les personnes et institutions qui le défendent encore sont périmées également. Elles n’ont plus aucune légitimité, ni autorité, ni crédibilité.
On ne leur doit aucun respect ni allégeance. Que les derniers défenseurs et promoteurs de la civilisation capitaliste ferment leur clapet et dégagent tous.
Dorénavant, on ne doit même plus les écouter ni les laisser s’étaler dans les merdias, à part dans la rubrique judiciaire concernant leurs procès, ou dans la rubrique histoire qui en parlera au passé dans des termes similaires à ceux employés pour la peste noire.
A présent, nul besoin d’être écologiste, anticapitaliste militant, anarchiste, communiste pour comprendre que la civilisation capitaliste est néfaste et qu’il faut la stopper pour de bon. Un simple réflexe de survie suffit.
J’en parlais déjà en 2018 : tout le monde devrait être anti-capitaliste - Ce sont les faits qui démontrent l’échec et la barbarie du capitalisme
La voie d’une bifurcation radicale salvatrice est étroite, entre les risques de guerre, de néo-fascisme, de régimes autoritaires renforcés par la surveillance et la répression, entre l’accablement et la résignation séculaire maquillée en sagesse, entre le simple changement de gouvernement ou l’illusion d’un capitalisme à visage humain contrôlé par l’autre monstre qu’est l’Etat.
Mais la voie vers des sociétés vivables est plus ouverte que jamais...
L’idéologie capitaliste est morte, périmée, obsolète, néfaste, définitivement discréditée, terminée. Au lieu de la relever de ses cendres afin qu’elle continue à tout vampiriser, portons-lui le coup de grâce, plantons profondément un pieu dans son coeur glacé.
Pour achever cette hydre séculaire, lui couper quelques têtes ne marchera pas, il faudra être suffisamment nombreux, déterminés, et ne pas trembler pour frapper ses organes vitaux.
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