Les politiques néo-libérales dépouillent et privatisent depuis longtemps hôpitaux et services de santé, avec les conséquences terribles que l’on subit à présent...
Pour les Ehpad c’est encore pire. Les personnels vivent la peur au ventre et encaissent des scènes parfois atroces, ils-elles font tout leur possible, mais sans assez de personnels, sans moyens ni matériels adaptés ni formations ou qualifications adéquates...
Dans les Ehpad comme partout, ce fut le règne de la rentabilité, du business de "’l’or blanc", de la précarité des emplois, de l’économie de tout pour que l’Etat soit satisfait et les actionnaires rapaces gavés.
Au prix de la détresse insoutenable des personnes âgées dépendantes et fragiles, et de leurs familles.
Voici quelques articles édifiants sur la situation actuelle, puis d’autres articles qui, comme pour les hôpitaux, dénonçaient depuis plusieurs années ces scandales révoltants, sans effets autre que la continuation des mêmes politiques criminelles (la situation est semblable dans le domaine des questions écologiques et climatiques...) :
- Dans les Ehpad décimés par le Coronavirus, « c’est un cauchemar collectif » - Alors qu’au moins 884 personnes sont décédées à cause du Covid-19 dans ces établissements, les directeurs sont désemparés et les soignants ont peur de propager la mort.
- Rhône-Alpes : 92 décès recensés dans les Ehpad, les personnels également touchés par la maladie
- L’exécutif se prépare à une « tragédie » dans les Ehpad - Le nombre de décès dus au Covid-19 est largement sous-estimé. Dans les maisons de retraite, où il n’y a pas encore de décompte officiel, la situation est dramatique. L’exécutif anticipe les risques de saturation des chambres mortuaires.
- Des moyens décents pour la santé : l’appel d’une famille - Nous avons reçu un appel d’une famille, elle souhaite que ce message résonne. « Nos parents meurent ou sont en train de mourir par cohortes dans les Éhpad.
- Covid-19 : 570 décès dans les EHPAD du Grand-Est - Hier, l’agence nationale de santé (ASR) du Grand-Est communiquait les chiffres des victimes du COVID-19 pour chaque départements. 570 morts sont à compter parmi les résidents des EHPAD de la région.
- Le gouvernement autorise le rivotril pour les patients atteints gravement du Covid19 - Ce qui se passe en France est grave et rien ne semble arrêter la fuite en avant de l’inacceptable face à cette crise sanitaire de tous les superlatifs. On apprend que le gouvernement autorise désormais l’injection de rivotril par un décret passé sous silence qui date du 28 mars dernier. Une substance utilisée en dernier recours pour les patients en détresse respiratoire liée au covid19.
- Grève dans les Ehpad en 2018
⚫ LEURS PROFITS, NOS MORTS
– Les maisons de retraites ont caché des décès –
Le gouvernement a dévoilé les chiffres hier : près de 900 personnes sont mortes du Coronavirus dans des EHPAD ces derniers jours. Le personnel des établissement accueillant les personnes agées dépendantes a été confronté à une pénurie de moyens, notamment de masques et de gants.
Dans un établissement détenu par l’entreprise Korian à Mougins, on dénombre au moins 19 morts liés au Covid19. 19 décès qui ont été volontairement cachés par la direction qui n’a pas alerté les familles ! Ce sont des voisins qui ont tiré la sonnette d’alarme, le groupe cachait les faits depuis 15 jours.
Korian est groupe qui précarise son personnel et refuse de mettre plus de 3 couches par jours aux résidents. Un groupe dont la PDG touche 70 000 euros par mois ! La patronne se vantait sur une chaine privée de réaliser toujours plus de profits sur le dos des personnes agées et de leurs familles.
La réalité extrêmement sombre du capitalisme moderne.
(post de Nantes Révoltée)
🇫🇷29 morts dans un EHPAD à Mougins (06) : Ultimatum du maire
« De jour en jour, le nombre de personnes touchées a augmenté ainsi que le nombre de morts, maintenant on en est à 29. C’est quelque chose d’apocalyptique, c’est une hécatombe », a dit à l’AFP le dr Richard Galy, médecin généraliste et maire de cette ville de la Côte d’Azur depuis 2001.
« A la suite de la réunion de crise de ce jour dont il n’est sorti aucune décision concrète, je ne peux plus faire confiance ni à Korian (propriétaire de cet établissement pour personnes âgées dépendantes) ni à l’ARS (Agence régionale de santé) dans la gestion de cette tragique situation où chaque minute compte », a-t-il ajouté dans un communiqué intitulé « coup de gueule du maire ».
« Ça fait quasiment deux semaines que je demande de tester tout le monde (...) Nous sommes le 3 avril et aujourd’hui il semblerait que la moitié du personnel soit testée mais les résidents toujours pas », a-t-il poursuivi en ajoutant : « C’est un ultimatum : d’ici à lundi matin, il faut que tout le personnel et tous les résidents soient testés, et des travaux réalisés pour isoler de manière hermétique le bloc sain du bloc malade ».
« Si ce n’est pas possible, je demanderai la réquisition de l’hôtel pour sauvegarder les personnes qui sont pour l’instant en bonne santé car à mon avis, elles n’ont aucune chance de s’en sortir en restant dans l’établissement, c’est dramatique », a-t-il protesté.
AFP
⚫️ HORREUR : CACHER DES MORTS POUR GAGNER DU FRIC ⚫️
Ce n’est qu’un exemple parmi trop de cas en France. A Mougins, l’EHPAD Korian compte au moins 19 morts liés au Covid19. 19 décès qui ont été volontairement cachés par la direction qui n’a pas alerté les familles ! Ce sont des voisins qui ont alerté, le groupe cachait les faits depuis 15 jours.
Un groupe qui refuse de mettre plus de 3 couches par jours aux résidents, et dont la PDG touche 70 000 euros par mois ! Et quand on voit son discours sur un plateau TV, on comprend que la gestion d’un EHPAD n’est qu’une façon de faire du fric, beaucoup de fric.
Voici un montage qui permet de comprendre le discours officiel de cette directrice de l’établissement en question, et la réalité, très dure, des employés de ces EHPAD.
(Post et VIDEO sur Cerveaux non disponibles)
Retour vers le passé
Comme pour les hôpitaux, les alertes et cris d’alarme avant l’épidémie coronavirus n’ont pas manqué concernant les Ehpad et autres maisons de retraite :
- 2019 : « Les actionnaires sont mieux traités que les pensionnaires » - Vieillesse en détresse dans les Ehpad - Familles et professionnels estiment que le plan sur le vieillissement et la dépendance préparé par le gouvernement n’est pas à la hauteur de l’évolution démographique de la France. La préservation de la dignité des personnes âgées représente un défi quotidien pour les salariés — très présents dans le mouvement des « gilets jaunes » —, tandis que le coût de l’hébergement en maison de retraite devient inabordable pour beaucoup.
- 2018 : Les soignants s’insurgent - Maisons de retraite : « Je suis dans une usine d’abattage qui broie l’humanité » - Dans le public comme le privé, les témoignages d’infirmier.e.s et d’aides-soignant.e.s en maison de retraite continuent de se multiplier, dénonçant la maltraitance des patients et leurs conditions de travail désastreuses. Sur les réseaux sociaux, dans les médias, on voit fleurir les messages de rage et d’indignation. Mis en cause, entre autres : le manque de personnel et de moyens qui empêche les soignants de traiter dignement les personnes âgées et mènent au burn-out ceux qui n’éprouvent plus que honte à exercer leur métier.
- 2018 : Grève dans les Ehpad, il était temps ! - Un retour sur la grève dans les Ehpad à travers le récit d’une expérience collective vécue à Boulogne-sur-mer.
- 2018 : “Envoyé spécial” sur les Ehpad : le groupe Orpéa a tenté en vain d’interdire la diffusion de l’enquête
- 2016 : Dans les maisons de retraite, manque de moyens et conditions de travail dégradées rendent la situation « explosive » - « On marche sur la tête ! », alerte une aide-soignante. Tandis que les baby-boomers quittent le monde du travail et que la population vieillit, les réductions budgétaires dans les maisons de retraite déstabilisent le travail des personnels. Les repas, les soins, l’hygiène, de même que les activités proposées aux personnes âgées subissent de plein fouet ces politiques d’austérité – quand il s’agit du public – ou de « préservation des marges » – lorsqu’il s’agit du privé. Pour quelles conséquences ? Une pression devenue insupportable pour les soignants, et des conditions d’accueil à la limite – voire au delà – de la maltraitance pour les résidents. Témoignages sur une situation explosive.
- 2017 : LES VIEUX, À LA DÉCHARGE ! - « On les gave, on les regarde même pas ». Il a fallu 117 jours de grève pour que les médias s’intéressent au sort des « personnes dépendantes » dans l’EHPAD « les Opalines » dans le Jura. Maltraitance ? Non, c’est le traitement normal. Une douche par semaine, parfois une douche par mois, alors que « le vieux » est un des placements les plus juteux.
Ce que nous savons, c’est que le bénéfice est le nerf de la guerre. Nos groupes maintiennent leurs marges opérationnelles en jouant sur les CDD. Les directions réduisent aussi de plus en plus les coûts sur l’entretien, le matériel – comme les gants – et la cuisine. On fait baisser les coûts en cantine, avec une dégradation des produits et des rations. Face à cette situation, nous n’avons pas de soutien des tutelles. Car moins elles donnent, mieux elles se portent.
Les autorités tentent de mettre le dossier de la dépendance dans un tiroir. Mais un jour, il va exploser », alertent Albert Papadacci et Guillaume Gobet. « On nous fait des grands plans “Alzheimer“, des plans “canicule“, mais il n’y a pas les moyens pour les mettre en œuvre, pointe Anne. C’est de la maltraitance institutionnelle. De l’argent, si on veut, il y en a. C’est une question de volonté.
quinze minutes pour la toilette, l’habillement, le petit déjeuner et les médicaments d’un résident réveillé aux aurores ; à midi, une seule aide-soignante pour faire manger six personnes ; le soir, un coucher effectué en trois minutes quarante. « On ne les met pas au lit, on les jette », commente l’une des grévistes (2). Puis des équipes de télévision se succèdent sur place. La ministre de la santé, Mme Agnès Buzyn, est interpellée à l’Assemblée nationale. Ceux qui n’ont pas encore été confrontés à cette situation dans leur famille découvrent le traitement affligeant réservé aux personnes âgées dépendantes et aux salariés qui s’occupent d’elles.
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