Non, la démocratie ce n’est pas choisir ses dirigeants, c’est être toutes et tous « co-dirigeants », c’est quand personne en particulier ne dirige.
Les classes dominantes continuent le jeu dangereux qui consiste à faire croire que la France et son système oligarchique représentatif est une démocratie :
Contester la légitimité de l’élection présidentielle, un jeu dangereux - L’abstention et le vote barrage nourrissent l’idée qu’Emmanuel Macron serait trop mal élu pour gouverner. Des discours qui ébranlent les fondements de la démocratie représentative, quand la priorité devrait être de la repenser.
- N’en déplaise aux éditocrates de cour, Macron a été très mal élu, au sein d’un système anti-démocratique illégitime
- 1984 upgrade : L’oligarchie élective c’est LA DÉMOCRATIE
Macron réélu : les chiens de garde sécurisent le périmètre de la « démocratie » - Aussitôt la réélection d’Emmanuel Macron, les poids lourds médiatiques assurent le service après-vente. Dire du président qu’il a été « mal élu » ? C’est « ébranler la légitimité du vote, et par là même les fondements de la démocratie représentative » pour Le Monde. C’est « alimenter une défiance dans les institutions, dans notre système démocratique » pour David Pujadas. Des syndicats qui souhaitent être pris en compte ? « C’est factieux ! » s’indigne Jean-Michel Aphatie. (...) À peine trois jours après le second tour, les tirs de barrage des hauts gradés médiatiques fusent contre toute forme de contestation – que cette dernière prenne la forme de prise de position publique, de campagne électorale (pour les législatives) ou d’organisation collective (syndicale et politique, en vue de la réforme des retraites). De quoi donner un sérieux avant-goût des violences médiatiques à venir…
- N’en déplaise aux éditocrates de cour, Macron a été mal élu au sein d’un système anti-démocratique illégitime
- Macron a été très mal élu, et ce au sein d’un système illégitime et non-démocratique
Une oligarchie élective ne peut pas être une démocratie
N’en déplaise aux éditocrates de cour, Macron a été très mal élu, et ce au sein d’un système anti-démocratique illégitime.
Voici ici les raisons fondamentales de ce fait/constat : Pourquoi la démocratie est impossible dans le système existant ? - en 5 points
Macron a été mal élu car il n’y a pas eu de véritables débats, ses alliés médiatiques ont aidé à propulser l’extrême droite lepéniste au second tour et à marteler non-stop l’idéologie capitaliste, et surtout Macron a reçu 38% des électeurs inscrits, dont environ la moitié ont voté Macron uniquement pour faire barrage à Le Pen. Au sein de ce système oligarchique pourri et très orienté, Macron a donc l’assentiment d’environ 19 % seulement des électeurs inscrits.
Comme beaucoup d’éditocrates, politiciens et intellectuels, Macron persiste à dire que le droit de vote et le « choix » de ses dirigeants suffiraient à caractériser l’existence d’une démocratie.
Ceci est un jeu très dangereux, qui décourage en laissant croire que ce système autoritaire et centralisé est une démocratie, qui dévalorise l’idée et la pratique de la démocratie, qui peut pousser certains desespérés dans les griffes de l’extrême droite.
Sur BFMerde, l’autocrate Macron a sorti sans rire l’ineptie suivante :
« Le vote, c’est un devoir. Beaucoup se sont battus pour qu’on ait ce droit. À 1500 km, 2000 km d’ici, la démocratie est bombardée. La démocratie, ce n’est pas un acquis, un luxe, c’est de choisir vos dirigeants », a-t-il souligné.
Macron réduit les révoltes passées à la volonté d’obtenir un simple droit de vote pour des dirigeants du sérail ayant ensuite carte blanche.
Réduire la démocratie au vote pour des élus surpuissants et intouchables est par nature le contraire de la démocratie.
Car la démocratie, c’est, entre autre, le débat permanent, à la base, via des assemblées populaires et autres, de manière directe et sans intermédiaire, entre un maximulm de personnes d’un territoire (forcément petit), avec prise de décision collective, et éventuellement des personnes mandatées (temporairement, révocables, surveillées) pour porter les décisions prises localement dans d’autres structures.
Macron, ce tyran éborgneur fascisateur, a aussi le culot de vanter le consensus, lui qui a consciensieusement écrasé tout débat et toute opposition pendant 5 ans afin d’imposer son hégémonie ! Qu’est-ce qu’on a aimé le consensus à la Macron, le consensus à coup de lacrymo, de gaz, de LBD en pleine tête, de matraque et de députés croupions.
On a aussi bien apprécié ses longs monologues solitaires durant son « grand débat », ses lois sécuritaires et répressives pour imposer le consensus policier et autoritaire.
Non, le fait d’élire des dirigeants qui ensuite font à peu près ce qu’ils veulent au sein d’un macro-système de masse qui échappe à tout contrôle humain et qui est sous la coupe du capitalisme, ça n’est pas la démocratie, c’est son inverse.
Et on voit avec ces élections à quoi ça aboutit une fois de plus, à une impasse et à des politiques que bien peu désirent vraiment.
Dans ce système fondamentalement non-démocratique, tout élu, tout dirigeant, même de gauche, est illégitime. Le seul parti/élu à la rigueur légitime est celui qui voudrait tenter de faire naître la démocratie en créant les conditions politico-sociales de son exercice, c’est à dire en arrêtant le capitalisme, en sortant de l’Etat, de la société de masse et du système techno-industriel, et aussi en favorisant l’excercice d’assemblées populaires décisionnelles partout à l’échelle locale.
Inutile d’attendre les législatives ou je ne sais quoi pour se saisir de ce problème, ainsi que de tous les autres d’ailleurs, les institutions ne peuvent pas défaire les institutions, elles ne peuvent pas se transformer radicalement de l’intérieur, il faut pour ça une force extérieure, un soulèvement, une révolte générale, un puissant mouvement insurrectionnel.
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