Antimilitarisme : l’Espagne résiste au militarisme, sabotages en France et en Allemagne

Guerre à toutes les guerres et à tous les États !

mardi 1er juillet 2025

Alors que les régimes autoritaires de France et d’Allemagne, soutenus par la presque totalité de la classe politicienne, se lancent à fond dans l’économie de guerre, le réarmement et la militarisation des esprits, en Espagne le gouvernement refuse au contraire cette logique mortifère.
Alors que la plupart des partis et syndicats français ferment leur gueule, sont en dessous de tout et méprisent les peuples, des sabotages et actions directes ont lieu régulièrement contre l’industrie de la guerre et son monde criminel.
A quand le retour de mouvements antimilitaristes puissants et d’une conscience rebelle et internationaliste agissante ?

Antimilitarisme : l’Espagne résiste au militarisme, sabotages en France et en Allemagne

Militarisme : l’Espagne refuse la fuite en avant guerrière demandée par Trump à l’OTAN

Contrairement à la France, l’Espagne ne s’aplatit pas face à la domination Étasunienne. Contrairement à la France, l’Espagne n’est pas complice du gouvernement israélien et ne soutient pas son génocide. Contrairement à la France, il reste une gauche antimilitariste en Espagne. Comme quoi, c’est possible.

Exemple ces derniers jours : le 25 juin, le sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) avait lieu à La Haye aux Pays-Bas. Pour rappel, l’OTAN c’est l’énorme machine militaire créée pendant la guerre froide pour lutter contre l’URSS. L’OTAN, c’est la force militaire du bloc occidental, qui n’a pas hésité à mettre en place des réseaux d’extrême droite en Europe de l’Ouest, usant de méthodes terroristes et prêts à organiser des coups d’État pour empêcher une éventuelle arrivée au pouvoir de la gauche dans l’un des pays membres. L’OTAN est un outil de domination impériale piloté par les USA sur le reste du monde. En principe, cette organisation n’a plus de raison d’être depuis la chute du bloc de l’Est en 1989. Pourtant, elle n’a jamais été aussi puissante.

C’est donc lors du sommet de l’OTAN que les USA ont exercé leur chantage à tous les États membres : consacrer 5% de leur PIB pour l’armée ou subir des sanctions.

Cette somme est totalement délirante. Par exemple, les USA dépensent déjà 1000 milliards de dollars par an dans leur armée, ce qui représente 3,7% de leurs PIB. S’il fallait encore l’augmenter, ce serait une somme phénoménale, sachant que les USA dépensent déjà 3 fois plus que la Chine et 7 fois plus que la Russie pour leur système militaire. En France, 5% du PIB, cela représenterait 150 milliards d’euros par an pour l’armée, une somme titanesque, beaucoup plus élevée que les dépenses totales du Ministère de l’Éducation, le plus important du pays.

À quoi pourraient bien servir de tels budgets militaires ? L’histoire nous montre que les pays qui se militarisent à outrance et achètent des armes finissent toujours par s’en servir…

Ainsi, sur 32 pays membres de l’OTAN, tous se sont soumis au chantage trumpiste. Tous sauf l’Espagne. Le Premier Ministre espagnol a refusé d’augmenter le budget militaire, et Yolanda Diaz, la Ministre du Travail, a déclaré : « L’Espagne n’est pas une vassale de Trump ! […] Les Espagnols doivent savoir que les 5% pour l’OTAN représenteraient 85 milliards d’euros pour notre politique de défense, ce serait beaucoup plus que pour l’éducation. Nous avons dit non ».

L’Espagne est, selon les estimations, le pays membre de l’OTAN ayant consacré la plus faible part de son PIB à la défense en 2024, avec un taux d’environ 1,28%. Il faut dire que le pays a subi un coup d’État fasciste suivi d’une guerre civile atroce puis 40 ans de dictature militaire. Pas de quoi faire aimer les uniformes. Selon un sondage paru en mars dernier, seuls 27,7% des espagnols considèrent qu’il faut dépenser « plus » pour l’armée, le taux le plus bas de l’Union Européenne.

Yolanda Diaz est issue des rangs communistes, d’une famille ouvrière, et avec une conscience internationaliste toujours vivante. En mai 2024, alors que l’Espagne reconnaissait l’État de Palestine, elle saluait cette décision mais ajoutait : « Nous ne pouvons pas nous arrêter là. La Palestine sera libre du fleuve à la mer », dénonçant un « génocide du peuple palestinien ».

La secrétaire générale du parti de gauche Podemos vient également d’affirmer : « Fuck OTAN ; Fuck Trump » et le grand parti indépendantiste catalan s’est félicité : « Énerver un fasciste néolibéral est un objectif politique en soi ». En mars, le Premier Ministre Pedro Sanchez déclarait : « Je n’aime pas le mot de réarmement, il ne me plaît pas du tout. Nous devons parler d’une autre manière à nos citoyens ». Au même moment, Macron et ses sbires répétaient sans cesse le mot « réarmement » militaire, mais aussi moral, civique et démographique dans tous leurs discours. Le contraste est saisissant.

Imaginez un parti de centre-gauche et ses alliés tenir des propos contre les crédits militaires en France ! Qui réclame encore une sortie de l’OTAN dans le spectre politique ? Ces positions sont inimaginables tant l’anti-impérialisme et l’anti-militarisme ont disparu du débat.

Même les écologistes, dont le mouvement était historiquement anti-guerre, veulent désormais réarmer le pays. Alors que la France est le deuxième exportateur d’armes du monde, l’absence de mobilisation de masse contre le militarisme est inquiétante, et le silence des grandes organisations, syndicats et partis sur le sujet est une honte.

Pour sa désobéissance au diktat militariste, l’Espagne pourrait bien subir des représailles exemplaires. Donald Trump, a menacé de « détruire » l’économie espagnole pour se venger de son gouvernement.

- source, et liens : https://contre-attaque.net/2025/06/30/militarisme-lespagne-refuse-la-fuite-en-avant-guerriere-demandee-par-trump-a-lotan/

- Récents sabotages anti-guerres en France et Allemagne :

Antimilitarisme : l’Espagne résiste au militarisme, sabotages en France et en Allemagne

Colombelles : incendies volontaires au campus technologique Effiscience

Communiqué publié sur lille.indymedia.org le 25 juin 2025, à propos de l’incendie de deux armoires de fibre optique au campus Effiscience.

En cette fin de semaine marquée par l’élargissement des champs de la guerre au moyen-orient, et par la tenue du Salon du Bourget de Paris, nous avons décidé de perturber l’activité du pôle d’innovation technologique Effiscience à Colombelles, qui regroupe en un même « campus » bon nombre d’entreprises du complexe militaro-industriel : Safran Data Systems, Sotraban, NXP semiconductors, Telit Wireless Solution, Nucleopolis, CLARA, Probent Technology, Atos & Bull technologies, Eff’Innov Technologies…

Dans la nuit du 22 au 23 juin, nous avons mis le feu à deux armoires de fibre optique situées rue du Bocage, sur le site. Les flammes commençaient à se dresser quand nous avons quitté les lieux. On peut imaginer que la connexion à internet sera difficile dans la zone demain matin.

Les images spectaculaires des bombardements à des milliers de kilomètres ne doivent pas nous faire oublier que c’est ici, dans des centres de recherche et de production, que les armes sont fabriquées. S’offusquer des massacres est une chose (primordiale), agir en est une autre, rendue nécessaire par la brutalité des évènements et par la volonté de transformer radicalement les bases sociales sur lesquelles se fondent guerres, frontières, génocides.

Il s’agit aussi de mettre en évidence la réalité économique de la guerre, vaste bataille entre États ou proto-Etats pour l’accaparement des ressources et des territoires, source d’enrichissement pour le capital, prétexte magnifique pour la course à l’innovation technologique et le développement de l’industrie. Lutter contre la guerre est pour nous indissociable d’une lutte contre le capitalisme dans son ensemble.

Apogée des rapports brutaux et de l’organisation hiérarchique des sociétés, la guerre et ses réseaux doivent aussi être combattus pour l’ordre social qu’ils perpétuent. La guerre militaire est un des meilleurs moyens pour les chefs de diriger la colère qui existe à l’intérieur de leurs propres « rangs » vers la figure d’un ennemi déshumanisé, à grand renfort de récits nationalistes ou religieux.

Par conséquent, il faut en finir avec une illusion qui persiste : celle qu’il faudrait obéir à des chefs pour faire la guerre à la guerre. Le fond des stratégies militaires et autoritaires, pour les têtes pensantes qui les établissent, consiste toujours à commander des foules de personnes. Il faudrait donc accepter d’aller se battre sans connaître l’ensemble de la stratégie que d’autres ont pensé à notre place. Et voilà que nous devenons des soldats emmenés dans des charniers pour faire un quelconque coup tactique (que ce soit une diversion militaire ou un coup de communication). Cette idée est pour nous fondamentalement problématique, et les histoires des « révolutions » montrent que ces chefs finissent toujours par trahir la révolution des foules anonymes au profit de leur position de pouvoir. Ceux et celles qui jouent au jeu de l’État finissent toujours par s’en faire les pantins.

A contrario de cette tendance, c’est d’une intransigeance avec tout ce qui fait le militarisme dont nous avons besoin. Cette ambition implique une critique radicale de la hiérarchie et de la représentation politique.

Ceci étant dit, il faut alors accepter le saut dans l’inconnu. La solution ne viendra pas de gens « au dessus de nous », et dans une telle perspective, il convient d’accepter qu’il faut d’abord compter sur soi-même pour mettre fin aux guerres. En ce sens, notre action vise à montrer que l’industrie de la guerre est à portée de main, silencieuse mais pas invisible. A nous de la mettre sous le feu des projecteurs… et le feu tout court !

Solidarité avec celles et ceux sous les bombes,
Solidarité avec les personnes en exil,
Guerre à toutes les guerres et à tous les États !

Des irrécupérables

- source : Colombelles : incendies volontaires au campus technologique Effiscience

Antimilitarisme : l’Espagne résiste au militarisme, sabotages en France et en Allemagne

Allemagne : série d’attaques incendiaires contre la guerre

Les États européens se militarisent, la guerre est dans les discours et dans les têtes, mais partout, des corps se dressent contre cette course vers la mort. En Allemagne, le gouvernement de droite radicale veut développer « l’armée la plus puissante d’Europe ».

Le gouvernement allemand réfléchit au rétablissement du service militaire obligatoire, il a instauré une Journée des anciens combattants, il militarise les esprits et débloque des sommes colossales pour la guerre : un fonds de plus de 500 milliards d’euros destiné aux investissements dits de « sécurité », et le budget annuel de la défense va passer de 63 milliards par an en 2025 à 160 milliards pour 2030.

L’Allemagne est aussi en train de restructurer toute son industrie civile – frappée par une crise profonde – vers l’industrie militaire. Une usine automobile a par exemple été convertie en usine d’armement. C’est dans ce contexte que plusieurs sabotages ont eu lieu ces derniers jours.

- Des camionnettes de « profiteurs de guerre » incendiées

La nuit du lundi au mardi 17 juin à Berlin, trente-six camionnettes de la multinationale Amazon et de l’entreprise allemande Telekom sont parties en fumée, à quelques minutes d’intervalle autour de 3 heures du matin.

Un communiqué revendique cette attaque antimilitariste : « Ni les grillages, ni les caméras n’ont réussi à empêcher les antimilitaristes d’attaquer ces deux collabos de l’armée. Les deux entreprises profitent énormément de la militarisation généralisée et des guerres qui s’étendent. C’est pourquoi il est juste de les saboter » explique le texte.

Les incendiaires dénoncent « l’ouverture de l’Amazon-Tower » à Berlin et la « participation active à la guerre et au génocide » de ce géant de la tech. « Les serveurs et les Cloud Services d’Amazon sont utilisés par les Forces de Défense Israéliennes (IDF) pour stocker les énormes quantités de données issues de la surveillance de masse de la population palestinienne. Avec sa filiale, Amazons Web Systems (AWS), Amazon est l’un des partenaires de l’armée israélienne ».

Depuis 2021, les géants de la tech permettent en effet à l’armée coloniale d’utiliser leurs serveurs, « cela signifie que l’anéantissement et la famine à Gaza qui se déroulent sous nos yeux, le déplacement forcé planifié de l’ensemble de la population, ainsi que le massacre et la mutilation, basés sur IA, de centaines de milliers de personnes, dont beaucoup d’enfants, sont calculés et sauvegardés sur les serveurs d’Amazon Web Services. La guerre, la militarisation, le génocide et la politique génocidaire et impérialiste se fondent aujourd’hui sur la haute technologie ».

La deuxième entreprise, Telekom, a été visée parce qu’elle réalise des profits « en tant que fournisseur informatique des autorités frontalières, de la police et des services de renseignements, sur la guerre contre les réfugié-e-s aux frontières extérieures de l’Europe et sur la militarisation croissante à l’intérieur ». La firme est aussi partenaire de l’entreprise Starlink « du techno-facho Elon Musk. T-Systems » explique le communiqué.

- Des camions de l’armée partent en fumée

Les médias allemands ont révélé cette attaque incendiaire le 23 juin : six camions de l’armée allemande brûlés à Erfurt, dans la région de Thuringe. Il s’agit de véhicules de transport de troupes. Le gouvernement dénonce une « attaque contre la démocratie » et même un sabotage organisé par la Russie, comme si la population n’avait pas de raison de s’inquiéter de la remilitarisation accélérée d’un pays qui a déclenché deux guerres mondiales et un génocide au siècle dernier.

Début juin, 5 autres camions de l’armée avaient brûlé à Soltau en Basse-Saxe : même mode opératoire, et un texte de revendication très clair avait été diffusé, critiquant le réarmement et la militarisation des esprits en Allemagne : « La condition préalable à un climat dans lequel toutes ces horreurs peuvent être considérées comme inévitables et sans alternative, est la déshumanisation des personnes contraintes de souffrir de la guerre, du génocide et des déplacements forcés […] Ces flammes sont pour celles et ceux qui luttent contre leur déshumanisation et pour leur survie. Pour toutes celles et ceux qui veulent rêver et combattre pour un autre monde solidaire, sans État […] Au cours des prochaines années, l’armée fédérale sera omniprésente dans nos vies et redeviendra un acteur essentiel du formatage autoritaire et patriarcal de la société. Attaquons-la à tous les niveaux ! »

- source, avec des liens : https://contre-attaque.net/2025/06/29/allemagne-serie-dattaques-incendiaires-contre-la-guerre/


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