« PLAN MASSIF POUR L’HÔPITAL » : ON NOUS A DÉJÀ FAIT LE COUP EN NOVEMBRE
Hier soir, Macron est venu faire un discours en mode « chef de guerre », comme disent les éditorialistes qui, dans leur délire fiévreux du moment, ont évidement kiffé. Il a annoncé un « plan massif pour l’hôpital », ce qui fait dire à tous les débiles qui peuplent nos écrans qu’il a vraiment fait un gros « virage social » (le 10e depuis qu’il est arrivé au pouvoir du coup).
Sauf que sauf que, le « plan massif pour l’hôpital » on y a déjà eu droit à l’automne dernier. Ce n’était pas pour répondre à une épidémie mais à un mouvement social « contagieux » (avant le Covid-19 les éditocrates utilisaient déjà des métaphores médicales) dans les hôpitaux français.
Evidemment, il ne s’agissait pas d’un « plan massif » mais d’une gesticulation budgétaire de plus. Et c’est ce à quoi nous avons eu droit hier soir, rien de plus.
Et c’est normal, parce que pour qu’un « plan massif » pour l’hôpital public existe, il faudrait que le macronisme se renie totalement. Car comme il n’y « pas d’argent magique » et qu’il faut bien le prendre quelque part, cela impliquerait, de la part de nos chers dirigeants, qu’ils aillent le reprendre là où il a été distribué généreusement depuis 3 ans : dans l’argent public versé sous forme d’exonérations d’impôts sur le capital et les entreprises (ISF, Flat Tax et CICE) et dans les cotisations sociales dont sont exonérées les entreprises pour booster leur « compétitivité ».
On vous expliquait ça en septembre dernier, le gouvernement a mis artificiellement la sécurité sociale et donc l’assurance maladie en déficit pour mieux justifier les coupes à venir, et ce en mettant fin à la compensation par l’Etat de ses exonérations de cotisations sociales pour les entreprises.
Bref, le seul « plan massif pour l’hôpital » qui puisse exister implique nécessairement le départ précipité de Macron, Véran, et toute leur clique pathétique, sans remplacement par les mêmes version de droite ou en de gauche.
(post de Frustration Magazine)
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En complément :
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- Le gouvernement attaque le Code du travail, mais refuse que les riches fassent un effort - Mercredi 25 mars, le gouvernement a adopté en Conseil des ministres pas moins de 25 ordonnances, dont trois bousculent le droit du travail. Celles-ci réforment en profondeur les droits des chômeurs, le temps de travail, les relations entre salariés et employeurs.
Post FB :
“Les nouvelles armes de maintien de l’ordre et de « gestion démocratique des foules » sont responsables de dizaines de mutilations à vie et de blessures graves. Qu’importe ! Le ministère de l’Intérieur vient d’entériner de nouvelles commandes massives : 10 000 grenades de désencerclement par an, qui s’ajoutent aux centaines de lanceurs de balles de défense (LBD) achetés en fin d’année dernière. Plus étonnant, la place Beauvau a acheté 25 millions de cartouches de fusils d’assaut pour les quatre prochaines années. « Allô, place Beauvau ? C’est pour une commande » : enquête sur ces étranges appels d’offres.
Le ministère de l’Intérieur ne cesse d’étoffer son stock d’armes, non létales comme létales. Il avait déjà passé commande, le 23 décembre dernier, de 1280 nouveaux « lanceurs mono-coup » type LBD, principalement pour la gendarmerie, et de 450 LBD semi-automatiques – des « lanceurs multi-coups » (LMC) [1] pour les policiers. La place Beauvau vient successivement d’acheter 40 000 nouvelles grenades à main de désencerclement (GMD) à effet assourdissant, et de lancer un appel d’offres visant à acquérir, sur les quatre prochaines années, 25 millions de... cartouches de fusil d’assaut pour une valeur estimée à 11 millions d’euros [2].”
Source : Le ministère de l’Intérieur commande en masse des munitions pour fusils d’assaut et des grenades de désencerclement - juin 2019
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Lire aussi : « Pour Emmanuel Macron, tout l’enjeu consiste à sauver le capitalisme sanitaire et ses grandes industries » - Après avoir évoqué le retour d’un « État-providence », Emmanuel Macron vient d’annoncer un « plan massif d’investissement pour notre hôpital ». De quoi, enfin, répondre aux revendications des soignants mobilisés depuis plus d’un an à ce sujet ? Rien n’est moins sûr à en croire Pierre-André Juven, sociologue de la santé publique, qui met en garde contre les discours en trompe-l’œil. Entretien.
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