Quelques liens pour comprendre la menace ici et ailleurs, puis quelques observations percutantes.
- 2019 : Drôme : la sécheresse vide les rivières, le cri d’alarme des pêcheurs - « Les nappes ne se rechargent pas. Les prélèvements sont supérieurs à la ressource » : le constat est implacable et alarmant pour la Fédération de la Pêche de la Drôme qui tire la sonnette d’alarme sur le manque d’eau. En ce début d’été ils publient une pétition pour exiger plus de mesures.
- 2020 : Drôme - Alerte à la sécheresse ! - La baisse des cours d’eau entraîne le placement en alerte de la plaine de Valence, du sud Drôme et maintenant de la Valloire. Encore plus préoccupant : la Galaure, la Drôme des Collines et la rivière Drôme passent en alerte renforcée ! - Oui, la sécheresse est une des causes de cette situation mais la principale cause est le manque d’anticipation et de gestion de la ressource en eau des services de l’Etat. Il n’est plus possible de prélever plus que la ressource ne le permet. Faudra-t-il attendre que l’eau ne coule plus au robinet pour prendre les mesures qui s’imposent ?
- La rivière Drôme en assec total à hauteur de Livron. - Photo : fédération de pêche 26
- Quand les Vosges flamberont comme une torche australienne - La sécheresse récurrente menace les forêts françaises. En particulier les plantations des Vosges qui pourraient brûler comme les forêts d’eucalyptus en Australie ou les plantations en Californie. La France est-elle préparée à ce traumatisme majeur ?
- La Californie ravagée par les incendies, 240.000 personnes évacuées… - « Le changement climatique est une réalité, dit le gouverneur. Si vous n’y croyez pas, venez en Californie » - En Californie, en proie à certains des pires incendies de son histoire, près de 240.000 personnes ont été forcées d’évacuer leur domicile. Ces incendies ont été déclenchés par une dizaine de milliers d’éclairs, alimentés par des températures records et une faible humidité. Selon les autorités, au moins cinq personnes auraient perdu la vie.
- « Les mégafeux deviennent de plus en plus intenses, fréquents et redoutables » - Californie, Brésil, Argentine… les ravages des feux battent de nouveaux records du fait du changement climatique : températures élevées et sécheresse. En brûlant, les forêts accentuent encore le réchauffement mondial en émettant du CO2 et en réduisant leur capacité à absorber les gaz à effet de serre, comme l’explique Jean-Baptiste Filippi dans cet entretien. (...) Ces derniers mois, une myriade de feux ont été observés à travers le monde. Un arbre sur cinq est parti en fumée et trois milliards d’animaux ont été victimes des flammes en Australie. En avril, des feux ont dévasté 20 % de la forêt dans le nord de la Thaïlande. Actuellement, le delta du Paraná, en Argentine, la zone humide du Pantanal, au Brésil, la Californie, ou encore le sud de la France sont en proie aux flammes. 2020 est-elle une année exceptionnelle en matière d’incendies ?
- En Argentine, sécheresse et agrobusiness incendient les forêts - Malgré l’hiver austral, l’Argentine brûle. La région de Córdoba lutte contre de multiples foyers d’incendie, les rives du delta du Paraná se consument depuis le début du mois. La sécheresse est en cause, mais l’origine humaine des feux éveille les préoccupations de l’opinion publique.
- Le Groenland a perdu 532 milliards de tonnes de glace en 2019, un record - Cette donnée, révélée par une étude, inquiète notamment pour l’avenir des villes côtières du monde entier. (...) Notre société sera à jamais considérée comme celle qui a déclenché cette diminution de la glace continentale, a-t-il déclaré. Ce n’est pas seulement quatre ans, ou 10 ans ou 100 ans, cela va se poursuivre pendant très longtemps et nous n’en voyons que le début
- Les forêts françaises flamberont comme une torche australienne ou californienne
Extraits :
Les incendies sont plus fréquents et intenses, et ne permettent plus à la nature de se régénérer.
En France, près de 7 millions d’hectares de forêt sont menacés par d’incendies, dont 4,2 millions en région méditerranéenne et 1,2 million en Aquitaine, soit 13 % du territoire. Auxquels il va falloir rajouter les menaces pesant sur les forêts monospécifiques de résineux des Vosges en très mauvaise santé. Selon le rapport d’une mission interministérielle, publié en 2010, les surfaces sensibles aux feux de forêt pourraient augmenter de 30 % à l’échéance 2040 et de 50 % à l’échéance 2050. Quasiment l’ensemble du pays pourrait être concerné à l’horizon 2100.
Mais le changement climatique ne prépare pas seulement un terreau favorable aux incendies, il favorise plus largement la fréquence d’évènements extrêmes. Il est par exemple possible que le fleuve Paraná déborde l’an prochain… On est vraiment face à une perturbation globale. Pour revenir aux feux, l’ennui est aussi qu’avec la hausse des températures et les changements dans la pluviométrie, des incendies peuvent désormais démarrer dans des endroits où nous n’avions pas l’habitude d’en voir, et où l’on n’y est pas forcément préparé. En Europe, on a de plus en plus de feux d’hiver. À Fontainebleau (Seine-et-Marne), ça a beau nous paraître impensable, mais en cas d’énorme sécheresse, il est tout à fait possible qu’un incendie se déclare.
Comment les incendies contribuent-ils de leur côté à aggraver le changement climatique ?
Ils provoquent de grandes quantités d’émissions de gaz à effet de serre. Le programme de surveillance européen de la Terre, Copernicus, estime qu’ils représentaient entre 6 et 8 gigatonnes de CO2 émises en 2019. En comparaison, le Global carbon project a estimé à 43,1 gigatonnes la quantité de CO2 émise en 2019 par les activités humaines. L’autre effet est que l’efficacité des forêts en tant que puits de carbone diminue si elles n’ont plus le temps de se régénérer.
Les feux ravageront la Drôme également
Ici dans la Drôme on ne sera pas du tout épargnés, surtout si on laisse se poursuivre la trajectoire suicidaire actuelle, portée par quasiment tous les élus, agriculteurs industriels et entrepreneurs capitalistes.
Exemple caricatural à Crest : le maire d’un autre âge Mr Hervé Mariton ne jure toujours que par la croissance du tourisme et de l’activité économique, avec toujours davantage de villas et lotissements en béton, de zones industrielles, de parkings, de destruction de terres par bétonnage... Son environnementalisme forcé n’est que communicationnel et homéopathique.
Suite à la manif à Crest récemment contre l’ASPAS et ses réserves (où se trouvait Mr Mariton), remarquons que ce ne sont pas les associations comme l’ASPAS qui font ce qu’elles peuvent qu’il faudrait incriminer, mais plutôt le bétonnage de terres agricoles, les monocultures d’arbres, la croissance économique, l’agriculture industrielle favorisée au détriment des petits paysans, etc.
Les méga-feux qui s’étendent ne sont qu’un des nombreux et monstrueux ravages causés depuis trop longtemps par la civilisation industrielle, son capitalisme, son productivisme et son étatisme.
Il y aura aussi les tornades, les innondations, les pandémies, les pénuries, les pollutions industrielles, les régimes autoritaires, etc.
Tant qu’on ne fera pas en sorte de bifurquer radicalement et rapidement, forcément contre le système en place et ses représentants/défenseurs, ces catastrophes s’accentueront et se multiplieront, pour former un cataclysme mondial auto-alimenté et totalement hors de tout contrôle qui menera sans doute à la destruction de la plupart des espèces, dont possiblement la nôtre. Et ce seront comme toujours les plus exploités, les exclus, comme pendant la pandémie de Coronavirus, qui morfleront en premier et davantage dans cette « société » inégalitaire et brutale vouée à la marchandise et au totalitarisme économique. Mais les riches ne seront pas épargnés non plus, qu’ils arrêtent de vouloir faire sécession illusoirement dans leur coin, leurs îles et leurs arches, qu’ils rejoignent les résistances à la Mégamachine.
Ca fait des années qu’on le sait, et pourtant on voit toujours trop peu de monde réellement actif pour arrêter réellement les causes profondes des désastres.
Après les sécheresses récurrentes viendront un peu partout en France les incendies géants, les pénuries sérieuses d’eau, puis les pénuries alimentaires.
Dans la Drôme, dans la Vallée de la Drôme, les pourcentages plus élevés qu’ailleurs d’agriculteurs bio et les voies cyclables n’arrêteront rien.
La mégamachine industrielle (élevage concentrationnaire, monocultures gourmandes en eau et en pesticides, entrepots logistiques géants, lotissements tout béton, goudron qui s’étend, zones industrielles Sévéso, tout numérique, 5G, Linky, etc.) poursuit sans encombre son écocide planifié, elle n’est arrêtée en rien par des toits de panneaux photovoltaïques, des vélos électriques et des marchés bio, bien au contraire.
Ces aménagements permettent de se rassurer et de se donner bonne conscience, de continuer la Croissance (qui a besoin de toujours plus d’énergies et de matières premières au final malgré certaines économies), de créer de nouveaux secteurs lucratifs et ils restent destinés à des marchés de niche.
Ici et ailleurs, des minorités consistantes et déterminées, soutenues activement par une part croissante des habitant.e.s vont-elles finir par se lever à temps pour limiter la casse et permettre peut-être une stabilisation des désastres dans des limites à peu près supportables ?
Réponse dans les années qui viennent.
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