Le régime Macron et les médias imposent des thématiques de l’extrême droite : immigration, Islam, sécurité

Pour tenter de noyer/masquer les révoltes sociales et de diviser les opprimés

mercredi 16 octobre 2019, par Camille Z.

LATION, FASCISMEDIATIQUE, FICHAGE : ISLAMOPHOBIE D’ÉTAT

- Les voyants sont au rouge. Résistons au retour du pétainisme - un post de Nantes Révoltée

Les images ont fait le tour du monde. La scène se déroule vendredi 11 octobre à Dijon. Un élu d’extrême droite, Julien Odoul, prend plaisir à humilier une mère de famille dans l’enceinte de la mairie, une jeune maman portant le voile, et qui accompagne une classe de jeunes enfants en sortie scolaire. L’élu Lepeniste assène, sans aucune humanité : « Nous sommes dans un bâtiment public, nous sommes dans une enceinte démocratique. Madame a tout le loisir de garder son voile chez elle, dans la rue, mais pas ici, pas aujourd’hui. » Il veut expulser une femme qui rend service, qui accompagne une classe. L’expulser parce que musulmane. Cette mère, digne, sourire poli, prend son fils en larmes dans ses bras. Elle réconforte l’enfant qui ne comprend pas que sa mère soit ainsi exclue, pointée du doigt. Déshumanisée.

Deux jours plus tard, c’est l’université de Cergy-Pontoise qui demande à son personnel de « faire remonter les signaux faibles » de détection de radicalisation d’étudiants. Le but ? Repérer les personnes de confession musulmane. Parmi ces signaux : « l’arrêt de consommation de boissons alcoolisées », « l’arrêt d’utilisation des réseaux sociaux », « le port de la barbe sans moustache » ou encore « l’intérêt soudain pour l’actualité nationale et internationale ». Le fascisme c’est cela : ficher des hommes et des femmes pour leur appartenance ethnique, religieuse, ou politique. Ficher sur la base de suspicion, de pratiques. Ici, la haine des musulmans fait bégayer l’histoire.

Plus tôt, c’est le ministre de l’éducation nationale qui reprend exactement les mots de l’extrême droite. A la télévision, Blanquer parle de « prosélytisme » et du « communautarisme » à propos des mères musulmanes qui donnent de leurs temps pour les sorties scolaires. Avant d’ajouter : « Le voile n’est pas souhaitable dans notre société. » Le ministre de Macron ira jusqu’à dire qu’il faut surveiller les enfants qui ne se tiennent pas la main, car il s’agit, selon les psychopathes qui nous gouvernent, de signes de « radicalisation ». Le fascisme est là. Surveiller des enfants, classer leur comportement, les suspecter.

Si le racisme et l’islamophobie sont désormais assumées au plus haut sommet de l’État, c’est parce que les médias préparent minutieusement le terrain depuis de longues années. Élus et chroniqueurs d’extrême droite occupent matin midi et soirs les chaînes de télévisions. Des théoriciens ouvertement racistes sont invités sur les radios. Les sujets anxiogènes et sécuritaires occupent tout l’espace. Hier encore, un journaliste éructait sur un plateau télé : « je hais l’Islam ». D’autres avaient prôné la guerre civile dans les mêmes studios. Les médias ont littéralement intoxiqué les esprits de millions d’habitants de ce pays. Ils portent, avec les élus, l’entière responsabilité du fascisme qui s’installe.

L’atmosphère est irrespirable. Le gouvernement parle de « signaux faibles ». De la mise en place d’une société de « vigilance ». En d’autres termes, tout le monde doit surveiller tout le monde. Chacun doit suspecter son voisin, sur fond de haine des musulmans. Orwell est là. C’est une société de peur et de délation que Macron installe durablement. Le pétainisme est de retour.

Le fascisme naît des révolution manquée. Quand le social recul, le racisme avance. Après avoir anéanti les mobilisations sociales par la force, Macron impose dans le champ politique les thématiques de l’extrême droite : immigration, Islam, sécurité. Pour mieux maquiller la violence sociale qu’il inflige à toues et tous. Face à l’installation d’un régime verrouillé, qui combine racisme, répression, et destructions sociales, l’urgence de mobilisations massives contre le racisme, l’islamophobie et le capitalisme n’a jamais été aussi criante.

A lire :

Résistons au retour du pétainisme en France : racisme, autoritarisme, régime policier

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