Voici un article qui démolit le mantra de la « neutralité carbone » et en montre toute la nocivité. Puis quelques remarques.
NEUTRALITÉ CARBONE : L’ARNAQUE DU SIÈCLE
Tout semble montrer que le concept de neutralité carbone n’a qu’un seul objectif : mettre à profit les "opportunités" que représentent le changement climatique et le désastre écologique afin de maintenir en état de marche la société industrielle le plus longtemps possible. Comment ? En ouvrant, grâce au progrès scientifique et technique (mesure du carbone, capture du carbone, stockage du carbone, agrocarburants, etc.), de nouvelles perspectives de croissance économique. La société industrielle se nourrit des désastres sociaux et écologiques depuis plusieurs siècles, et elle continuera de le faire si rien n’est fait pour la stopper. Selon toute logique, le pétrole, le gaz et le charbon ne seront jamais abandonnés sans démanteler le système industriel dans TOUS les pays industrialisés. Malheureusement, il se pourrait qu’une entreprise aussi ambitieuse nécessite de déclencher des conflits locaux (et peut-être mondiaux). Là encore, il est temps d’arrêter de se bercer d’illusions et de se montrer à la hauteur des enjeux.
Pour décrypter le sujet, voici un long texte composé de plusieurs parties :
Qu’est-ce que la neutralité carbone ?
Le carbone, cheval de Troie de l’appropriation capitaliste de la nature
Une révolution industrielle et financière « décarbonée »
Empreinte carbone : l’illusion du contrôle
La décarbonation menace déjà la biodiversité
La ville neutre en carbone, une autre fumisterie
Neutralité carbone : l’arnaque du siècle - Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, et pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C, les 195 pays signataires de l’Accord de Paris se sont fixé comme objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Nous n’allons pas revenir ici sur l’aberration qui consiste à « lutter contre le changement climatique », ce qui revient à s’attaquer aux symptômes et non à la racine du mal – la société industrielle et l’extraction démentielle de matières premières et d’énergie qui sous-tend son existence. Le concept de neutralité carbone a été d’une aide précieuse pour détourner le mouvement écologiste – historiquement décroissant, en faveur de la paysannerie et s’opposant aux industriels autant qu’à l’État – afin de limiter le cadre des débats au changement climatique, à la question énergétique et à la décarbonation de l’économie.
- La neutralité carbone, très efficace pour anesthésier l’écologie politique et ouvrir de nouvelles opportunités business au techno-monde
- Plus de 50% des émissions viennent des infrastructures de base nécessaires au techno-monde
Remarques
On pourrait aussi ajouter l’effet rebond :
Ecologie : l’effet rebond casse les rêves du solutionnisme technologique
Comme le capitalisme est obligé de croître et de produire toujours plus pour survivre en augmentant le volume d’argent, il utilise forcément toutes les énergies disponibles et donc il ne peut, au niveau planétaire, qu’aggraver son "empreinte carbone". Ce faisant il aggrave aussi les destructions des sols, des eaux douces et du vivant en général.
Et aussi
- Le mur énergétique du capital, livre de Sandrine Aumercier, Ed. Crises et Critique
- Il n’y a aucune solution à la crise énergétique, obligé de considérer le problème tout autrement
- Les Illusions renouvelables - Énergie et pouvoir : une histoire, de José Ardillo, Ed. L’échappée
« Étrange ironie. On constate aujourd’hui que l’essor de ce modèle fondé sur la micro-électronique et l’informatique, loin de permettre une sortie par le haut du capitalisme industriel, lui a au contraire permis de prendre une ampleur inégalée. Loin de conduire à une sortie du travail à la chaîne, cette nouvelle étape lui donne au contraire une impulsion inouïe : sur toute la surface du globe, les usines se multiplient pour produire puces électroniques, i-Pad et autres i-Phone « développés » par les chercheurs et les entrepreneurs de toutes les Silicon Valley du monde. L’observateur des technopoles est, à bien des égards, du « bon côté » de la division internationale du travail : il y a longtemps qu’on ne produit plus de puces de silicium dans la baie de San Francisco et que la mine de Mountain Pass, en Californie, ne lui fournit plus de terres rares. En partie invisibilisées par cette conversion des anciennes puissances industrielles à la soi-disant « économie immatérielle », l’exploitation et la pollution intrinsèques à ce modèle n’ont jamais été aussi générales et aussi démesurées. »
Celia Izoard
Revue Z n°9 "L’utopie des technopoles radieuses"
▶️https://sciences-critiques.fr/pourquoi-et-comment-critiquer-la-technologie-aujourdhui-2/
▶️https://ladernierelettre.fr/revue-z/
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