Nucléaire : « À bout de souffle », la centrale nucléaire de Tricastin va fêter ses 40 ans - La centrale de Tricastin, dans la Drôme, fêtera ses quarante ans le 26 juin. Elle pourrait obtenir un délai de dix ans avant sa fermeture. Abîmée, située sur une zone sismique, elle cristallise les inquiétudes.
- La centrale nucléaire de Tricastin est à bout de souffle
- Comme l’acier des cuves des vieilles centrales, ce techno-monde est corrodé, corrosif, à bout de souffle, prêt à exploser
Le nucléaire, c’est polluant, dangereux et ruineux, mais la civilisation industrielle (l’Etat et le capitalisme) en redemande, elle en a besoin pour alimenter son gigantesque système industriel, sa méga-machine à produire.
Tandis que les communes concernées et les travailleurs du nucléaire ne veulent surtout pas perdre la poule aux oeufs d’or radioactifs. Tant pis pour le reste. On souffrira et on crèvera salement, mais pétés de thunes, c’est l’essentiel.
A un moment, il faudrait arriver à sérieusement remettre en cause le système délétère en place au lieu de le réclamer ou de s’en accomoder parce qu’on a rien d’autre sous la main pour vivre.
Paradoxe insoluble, la plupart des gens, des partis politiques et même des écologistes, critiquent (plus ou moins) les conséquences de ce système, mais continue à chérir les causes : la croissance, le productivisme, l’Etat et sa quête de puissance, le capitalisme, le « progrès » par la technologie et l’innovation techno-scientifique, la création d’emplois tout azimut...
Ils se condamnent ainsi à s’enfoncer dans l’ornière, à répéter les mêmes erreurs, à des désillusions cuisantes.
Il y a aussi les cyniques et égoïstes (après moi le déluge) qui eux savent très bien, mais mentent et continuent.
Après des dizaines d’années de rapports, d’alertes et d’informations critiques, on se demande qui sont les plus dangereux : les cyniques techno-capitalistes avides ou les naïfs et rêveurs à côté de la plaque qui s’imaginent encore pouvoir résoudre ce paradoxe insoluble à coup de « transition écologique », de « croissance verte », d’économie durable, de développement économique propre zéro émission, d’Etat rempart contre le Capital, de formules vagues et de magie auto-réalisatrice façon « coué ».
Les seconds entraînent des foules toutes disposées à les croire derrière leurs fantaisies suicidaires, occultent la réalité et surtout enchaînent dans une voie sans issue au lieu de pousser à la révolte radicale. Ils sont donc à présent plus dangereux que les éternels vampires « business as usual », lesquels s’appuient d’ailleurs sur les propos et actions des naïfs à côté de la plaque pour mieux faire passer la poursuite du techno-monde.
Ce n’est pas seulement toutes les centrales nucléaires qu’on doit stopper, c’est toute la méga-machine qu’elles alimentent, c’est tout le système qui a besoin de ces technologies autoritaires et destructrices.
Sans ça, le désastre continuera, avec ou sans nucléaire, via les anciennes centrales ou de nouveaux EPR, via le pétrole, le charbon, le photovoltaïque et l’éolien industriels.
Car le désastre n’est pas seulement dans le type d’énergie et leur fabrication, mais aussi, et surtout ?, dans ce à quoi servent ces énergies.