L’harmattan ( comprenne qui voudra )
Oublie les armes et sèche tes larmesMa douce, ma tendre .Les chiens sont passésIls n’ont rien laissé…La violence et le malheur du mondeont poussé leur hurlement immonde.Quand ils ont aboyé la colère et la hainetu t’es cachée dans une armure de laine.L’harmattan a trop soufflé ; quand il a cessé,il a laissé ton cœur dévasté et glacé.Le vent a tout balayé. La place est livideIl ne te reste plus qu’un regard vide.Tu as tourné la tête et tu as vu le silence,la poussière fumante, et ta vie en somnolence…Une grimace, un haussement de l’épaule,ton cœur qui se décroche et puis l’envol.Alors il a fallu tout quitter, partir,s’écorcher l’âme et les pieds, souffrir.Sur les chemins et les routes cabosséesils ont marché, salis, miséreux harassés.Séparés sans adieu, ils ont rejoint ce lieu,où il ne reste plus qu’à attendre Dieu.Dans les tentes et les baraques en boisIls ont logé leurs âmes aux abois.L’harmattan est revenu encore une foisPortes fermées, plus ici, on n’entre pas !Elle est debout, elle regarde autour d’elle,Gorge serrée, que fais tu gazelle ?Tu pleures ta jeunesse qui gèle,et tu entends tes larmes qui craquellent.