Jean-Marie Le Pen est mort ! Bon débarras, mais le néofascisme s’étend « par le haut »

L’inversion du réel est à présent une norme constatée tous les jours dans les médias dominants

mercredi 8 janvier 2025

Le vieux fasciste, antisémite, tortionnaire, misogyne et raciste Jean-Marie Le Pen est mort, mais ses idées nauséabondes ont infusé hélas au delà de son parti : bloc bourgeois, macronistes, élites médiatiques et patronales, politicards, policiers et gendarmes... se sont laissés trop souvent largement contaminés.
Avec « ’l’arc républicain » de 2024 incluant le RN (FN) et la diabolisation constante de la gauche LFI, l’inversion du réel est à présent une norme constatée tous les jours dans les médias dominants.
Le poisson pourrit par la tête, le néofascisme infuse « par en haut », tant l’extrême droite est largement préférée à la gauche par la plupart des grands capitalistes, bourgeois, éditocrates et technocrates.
En l’absence d’alternatives radicales puissantes du côté de la gauche, le néofascisme généralisé, c’est l’évolution « naturelle », spontanée, du technocapitalisme et de l’étatisme dès que la situation devient trop tendue pour la domination, la stabilité du système en place et les profits.

Le Pen est mort, ses idées sont toujours là

Jean-Marie Le Pen est mort ce 7 janvier 2025, à l’âge de 96 ans. On pensait que ce serait un jour de fête, mais est-ce vraiment réjouissant ?

Jean-Marie Le Pen est mort ! Bon débarras, mais le néofascisme s’étend « par le haut »

Le vieux fasciste s’est éteint paisiblement à un âge très avancé, alors que le parti qu’il a fondé est au sommet de sa puissance, et sans jamais avoir été jugé pour ses crimes. Il est mort, mais ses idées restent bien vivantes.

D’ailleurs, tous les médias rendent déjà hommage à cet infatigable politicien d’extrême droite. Les plus modérés parlent de ses « dérapages », alors qu’il s’agissait d’une idéologie parfaitement assumée, et les plus réactionnaires décrivent sa vie comme une belle aventure qui a « marqué la Cinquième République ». Revenons sur son parcours.

Né dans une famille bretonne, étudiant à Paris après-guerre, il participe dès sa jeunesse aux bagarres contre les militants de gauche et milite auprès de l’Action Française, groupuscule antisémite et pétainiste. Dans l’armée, il s’engage dans les deux grandes guerres coloniales du moment : il arrive en Indochine en 1954, comme sous-lieutenant dans un bataillon de parachutistes, puis en Algérie en 1957. Deux guerres perdues par la France, mais qui ont causé des rivières de larmes et de sang. Entre les deux, il est élu député de la liste d’extrême droite de Pierre Poujade.

En 1957, Jean-Marie Le Pen reste 3 mois en Algérie, pendant lesquels sa mission est de se « rendre au domicile de “suspects”, accompagné d’une escouade de parachutistes ». Il pratique la torture et l’enlèvement d’indépendantistes algériens, ou supposés comme tels. Au domicile d’un homme arrêté, il oublie son poignard : un couteau des Jeunesses Hitlériennes retrouvé par l’enfant de la famille. Sur le fourreau de ce poignard, le propriétaire a fait graver son nom. On peut lire : « J. M. Le Pen, 1er REP ». Après-guerre, il assume « Je n’ai rien à cacher. J’ai torturé parce qu’il fallait le faire ». Ce sont les mots de Jean-Marie Le Pen en 1962. Par la suite, il prendra soin de nier ses actes.

En 1963, Le Pen lance avec ses amis d’extrême droite la Société d’études et de relations publiques – SERP – qui deviendra une maison de disque. Il s’agit d’abord de promouvoir la colonisation, avec quatre disques sur la guerre d’Algérie, puis en 1965, d’une série d’albums valorisant l’histoire du IIIe Reich : on y entend des discours d’Hitler et de hauts dirigeants nazis, ainsi que des chants de propagande et des ambiances de meetings. La SERP produit aussi un album sur Philippe Pétain, avec des enregistrements des discours du collabo, et la plaidoirie de son avocat après guerre, lui-même étant un copain de Le Pen.

À cette date, il est relativement inconnu. Mais il a l’idée de génie de fédérer les différentes tendances de l’extrême droite française qui se faisaient alors la guerre. Le Front National est créé le 5 octobre 1972, lors d’une réunion privée réunissant 70 personnes. Leur symbole ? Une flamme tricolore copiée sur le logo du MSI, un mouvement de nostalgiques de Mussolini en Italie. À l’époque, le FN est un obscur groupuscule composé de quelques dizaines de membres. Un parti confidentiel réunissant des néo-nazis, d’anciens collaborationnistes, des SS, des colonialistes et des criminels de guerre.

Parmi les fondateurs, Pierre Bousquet, ancien de la division SS Charlemagne, fidèle parmi les fidèles à Hitler, ou Roger Holeindre, de l’OAS, Organisation Armée Secrète, groupe terroriste qui voulait maintenir l’Algérie française, qui a tué près de 3000 personnes et tenté d’assassiner De Gaulle.

Ce micro-parti va s’imposer progressivement dans les années 1980, à mesure que les espoirs de changement portés par la gauche disparaissent, avant d’imposer toutes ses idées dans la classe politique. « L’insécurité » va devenir une obsession nationale et la police une nouvelle religion d’État.

Dans les années 1980, c’est François Mitterrand lui-même, président socialiste et ancien militant d’extrême droite, qui demande à la chaîne Antenne 2 de donner la parole à Jean-Marie Le Pen, que personne ne connaît. Son objectif est de « diviser » la droite, espérant ainsi gagner les élections. Et le pire, c’est que ça marche (au début).

En 1981, le Front National compte moins de 300 adhérents et recueille 0,18% des suffrages. En 1988, Jean-Marie Le Pen fait 14,38% des voix. En 2002, il crée la surprise en s’imposant au second tour, profitant de l’effondrement et des trahisons du Parti Socialiste. Le monstre s’est retourné contre les traitres.

En 2022, le parti arrive pour la troisième fois au second tour d’une élection présidentielle. En 2024, il dispose de dizaines de députés, et l’extrême droite monopolise les antennes de télévisions. En 2025, c’est le RN qui détient véritablement le pouvoir en France, impose ses thèmes, et gagne la bataille idéologique. Mais cela n’aura qu’un temps.

Jean-Marie Le Pen est mort paisiblement, ses victimes n’ont pas eu cette chance. Faisons en sorte que ses idées le suivent en enfer.

- source, avec liens : https://contre-attaque.net/2025/01/07/le-pen-est-mort-ses-idees-sont-toujours-la/

MACRON, BAYROU, LR : LA RELÈVE DE JEAN-MARIE LE PEN

- Voir aussi : MACRON, BAYROU, LR : LA RELÈVE DE JEAN-MARIE LE PEN - Jean-Marie Le Pen, une des plus importantes figures de l’extrême droite française au XXe siècle, est mort ce lundi 7 janvier 2025 à l’âge de 96 ans. Cette nouvelle nous a laissé, à Frustration, assez indifférents. Elle nous a semblé, pour l’essentiel, un non-sujet, un non-événement : Jean-Marie Le Pen était un politicien fini, exclu du Rassemblement national, sans aucun mandat. Une partie de la militance anti-raciste a même semblé agacée devant les images de liesse diffusées sur les chaines d’infos en continue : on y voit des jeunes gens sabrer le champagne en criant “il est mort ! il est mort”. Mais pourquoi cette scène laisserait-elle un goût amer alors que Le Pen était, effectivement, une vieille ordure ? C’est que cette fête qui semble célébrer une victoire a un arrière-goût de défaite, d’une certaine façon : elle pue même un peu la loose. En effet, Jean-Marie Le Pen est mort “de sa belle mort” à un âge que beaucoup aimeraient atteindre, dans une certaine opulence en laissant derrière lui le parti qu’il a fondé comme une des formations politiques les plus puissantes de France, dominant complètement les gouvernements qui se succèdent depuis la dernière dissolution.
La dure réalité c’est que Jean-Marie Le Pen est bien mort mais que le Jean-Marie Lepénisme se porte mieux que jamais, et que son engeance ne se limite pas au RN.
(...) Jean-Marie Le Pen, bourreau assumé des algériens, fût la face grotesque, ignoble, caricaturale, d’un colonialisme français lui toujours bien vivant, incarné aujourd’hui par le macronisme en décomposition. (...) Jean-Marie Le Pen fut aussi un des importateurs en France de l’idéologie néolibérale de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan, c’est-à-dire un programme de destruction de l’Etat social, de guerre de classes contre les pauvres au profit du patronat, de la bourgeoisie et du capital (...)
Jean-Marie Le Pen est mort, mais son héritage continue de hanter et de pourrir notre pays. Sa disparition révèle l’hégémonie des idées qu’il a portées. Racisme anti-immigrés, colonialisme et ultralibéralisme : autant de piliers du lepénisme qui, loin de disparaître avec lui, se sont enracinés profondément dans la politique française, sous des formes parfois encore plus insidieuses. Le « non-événement » de sa mort contraste avec la réalité des politiques actuelles, réelles, qui prolongent et amplifient ses obsessions. Qu’il s’agisse des lois anti-immigrés, des pratiques fascisantes du pouvoir, des violences coloniales ou de la mise à mal des solidarités sociales, les combats du lepénisme se poursuivent aujourd’hui sous d’autres noms et d’autres visages. La vraie question n’est donc pas de savoir si l’on doit célébrer ou ignorer la mort de Jean-Marie Le Pen, mais de voir que son idéologie est quant à elle bien vivante. Elle survit et prospère, portée par des héritiers de plus en plus nombreux et puissants. (...)

Jean-Marie Le Pen est mort ! Bon débarras, mais le néofascisme s’étend « par le haut »

Célébrer la fin d’un tortionnaire fasciste est une option non négociable.

Alors que ce 7 janvier, les médias annoncent la mort de Jean Marie Le Pen, un élan spontané survient dans plusieurs villes de France.
En à peine une après midi, des rassemblements spontanés s’organisent afin de fêter l’événement.
Loin du happening virtuel, ce sont bel et bien des foules qui se retrouvent sur les places publiques, à l’image de l’envie qu’il se passe quelque chose dans une période où le mouvement social est en berne. Et où le fascisme est partout, y compris au pouvoir.

- La suite :

Jean-Marie Le Pen est mort ! Bon débarras, mais le néofascisme s’étend « par le haut »
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Jean-Marie Le Pen est mort ! Bon débarras, mais le néofascisme s’étend « par le haut »

N’en déplaise au bloc bourgeois et son allié fasciste, la mort de Jean Marie Le Pen est à célébrer à la hauteur de l’horreur de ce personnage et de ce qu’il apportait comme haine dans tout le pays.

Merci à celles et ceux qui ne l’ont pas oublié et l’ont fêté ce soir à Paris et partout en France.

Jean-Marie Le Pen est mort ! Bon débarras, mais le néofascisme s’étend « par le haut »

DES HOMMAGES A LE PEN AU DELA DE L’EXTREME DROITE
SYMBOLE D’UN RACISME INSTALLE AU PLUS HAUT NIVEAU DU PAYS

Passé le bonheur de voir la figure la plus importante du racisme en France passer l’arme à gauche, nous ne pouvons que constater avec effroi à quel point la mort de Le Pen a été traitée par le monde politique et médiatique de façon particulièrement bienveillante. On ne se rend pas compte du délire mais si Le Pen était mort il y a 20 ans, seule l’extrême droite lui aurait rendu hommage. Or sa mort en 2025 a déclenché un salve d’hommages assez inquiétante et révélatrice de la fascisation de notre société. Petit passage en revue.

Jean-Marie Le Pen est mort ! Bon débarras, mais le néofascisme s’étend « par le haut »
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(posts de CND)


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