- Monologue du virus - un texte incisif pour saisir l’opportunité d’une bifurcation radicale, l’an 01 version 21e siècle ?
- On arrête tout, on réfléchit, et c’est pas triste !
A lire et partager : Monologue du virus - « Je suis venu mettre à l’arrêt la machine dont vous ne trouviez pas le frein d’urgence. » - Faites taire, chers humains, tous vos ridicules appels à la guerre. Baissez les regards de vengeance que vous portez sur moi. Éteignez le halo de terreur dont vous entourez mon nom. Nous autres, virus, depuis le fond bactériel du monde, sommes le véritable continuum de la vie sur Terre. Sans nous, vous n’auriez jamais vu le jour, non plus que la première cellule.
Synopsis du film l’an 01, de 1973 :
Un mardi, à quinze heures, la population, lasse de la toute-puissance du capitalisme et des contraintes d’un mode de vie entièrement dévolu au profit et à la production, décide de déposer les armes de la guerre industrielle. Le mot d’ordre est lancé : « On arrête tout, on réfléchit », et les travailleurs de tous les corps de métier confondus abandonnent leurs occupations professionnelles pour, dans la rue, commencer une nouvelle vie. Bon enfant, ils chantent, flânent, s’aiment et se nourrissent des légumes qu’ils font pousser sur les trottoirs. Fermes, pourtant, ils bannissent la propriété, valeur suprême des nantis et des hommes d’affaires qu’ils décrient avec tant d’ardeur. Lesquels, affolés par la paralysie générale, se suicident en masse, tandis que s’étend à l’Amérique, à l’Afrique et au monde entier le mouvement de rébellion pacifique...
Et si on transformait cette sorte d’an 01 (la vie « normale » s’arrête) forcé et anxiogène en un AN 01 choisi, assumé, approfondi, libérateur, salvateur ? Un AN 01 version 21e siècle ?
Puisque la vie sociale et économique va, de gré ou de force, s’arrêter, ralentir fortement à cause de l’épidémie au Coronavirus, profitons-en pour continuer le mouvement, pour réfléchir, et ensuite pour laisser s’écrouler ce dont on ne veut plus, pour faire vivre et croître ce qu’on désire vraiment, pour muter dans une autre direction.
Le virus détruit temporairement la normalité, cette normalité étant le problème, libérons-nous pour de bon du problème, définitivement.
Une fois l’épidémie tassée, au lieu de retourner à cette normalité mortifère qui engraisse les riches, affame les pauvres, nourrit le capitalisme destructeur de tout, asservit aux régimes autoritaires, renforce la domination étatique, ses flics et ses dispositifs de surveillance, perpétue cette civilisation industrielle omnicidaire qui détruit humains, climat, nature, animaux, sols, forêts, eau, air, écosystèmes, espèces..., au lieu de retourner s’enchaîner au soutien suicidaire à ce système cancéreux et viral, achevons-le, construisons autre chose, vivons, crions à plein poumon, libérons-nous !
Profitons de notre confinement pour attiser les germes de la révolte, d’une rébellion irrépressible et durable qui éclatera tel un bourgeon de printemps.
Il n’y aura pas de retour à la normale car la normalité était le problème
PS : l’article sur Lundi.am, le Monologue du virus, a suscité une réaction critique, voir ici, et mes remarques.