Sur Paris-luttes, on trouve cet article intéressant :
L’abject « Monologue du Virus » - « Le monologue du virus », publié sur lundimatin a déjà beaucoup circulé. Ce texte nous invite à accueillir le coronavirus comme le Messie venant nous sortir de notre servitude volontaire et de notre apathie quotidienne. Mais dans ce monologue abject, il est oublié (ou dénié) que tout le monde n’a pas le luxe de se demander s’il faut concevoir le temps de la pandémie comme des vacances ou bien comme l’occasion de cultiver son jardin et l’art de se saluer.
Extrait :
prenons la mesure de la situation : pour l’État et le capital, la pandémie est aussi l’opportunité d’opérer brutalement un passage à un régime beaucoup plus autoritaire. Le véritable problème ce n’est pas l’apathie que provoque la société de masse, l’apathie qui désole tant les auteurs du Monologue du Virus, le problème c’est l’exploitation de masse tenue d’une main de fer par les capitalistes, l’État et sa police. Faut-il rappeler les chiffres de la répression du mouvement GJ ?
Nous ne croyons donc pas au Monologue du Virus rédempteur, ni à l’Appel du Parti imaginaire ou encore aux Prophéties du Comité Invisible, nous ne voulons pas profiter du désastre engendré par la pandémie pour créer des écovillages ou des formes de vie suffisamment dignes aux yeux du Virus Rédempteur. Comme nous venons de le dire, pour le moment nous assistons à un renforcement du pouvoir, qui ne s’effondrera pas de lui-même — et qui s’accommode très bien de la désertion rurale de ceux qui en ont les moyens, ou de quelque énigmatique geste pseudo poétique de l’infime.
En relisant « le Monologue du Virus », je suis assez d’accord avec cet article sur Paris-luttes, même si je serais moins sévère, en considérant que ce Monologue est un texte littéraire jouant avec le point de vue du virus.
Ce « Monologue du virus » dit que « les-humains » sont responsables, ce qui est faux et injuste. Car en effet, des tas de gens se sont battus et se battent partout dans le monde contre la civilisation capitaliste, souvent au péril de leurs vies. D’autre part c’est oublier les peuples premiers, les indigènes dans les forêts profondes, les aborigènes, qui vivent différemment, dans une autre culture, qui elle ne détruit pas ou bien peu le vivant.
Pour autant, des formes de servitudes volontaires existent, pas partout, pas tout le temps, pas chez tout le monde, mais ça fait partie d’une réalité problématique, où le désir de domination des puissants rencontre et suscite le désir de n’être responsable de rien, de se laisser porter, présent parfois chez une partie des populations, notamment dans des catégories sociales intermédiaires qui ne se considèrent pas comme exploitées, ou qui ne se rendent pas compte qu’elles le sont.
Le nier comme le fait cet article de Paris-luttes (« les exploités ne le sont jamais de leur plein gré, la servitude volontaire n’existe pas ») est tout aussi hors sol que de laisser entendre que « les-humains » dans leur ensemble sont responsables et/ou complices de la domination et de la destruction opérée partout par le capitalisme et sa civilisation industrielle.
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