On s’étonnera peut-être qu’il ait fallu attendre 50 ans pour que les enregistrements des cours de « l’auteur en sciences humaines le plus cité au monde » - hier encore réservés aux amis du Collège de France - soient enfin restaurés et rendus à l’écoute des nigauds ordinaires. On s’étonnera aussi qu’il ait fallu, pour cela, l’intervention d’un pangolin. Ne s’en étonneront en vérité que lesfonctionnaires médiocres, nuls, imbéciles, pelliculaires, ridicules, râpés, pauvres, impuissants de la république.
Cette plateforme repose sur la technologie IPFS. Chaque enregistrement y est découpé en une multiplicité de petits fragments eux-mêmes éparpillés à travers une multiplicité de serveurs. Cette fragmentation-dispersion de la donnée, rendant inassignable « l’hébergeur » de ces enregistrements, constitue la meilleure défense contre la censure.
Nous pensons aussi que Michel Foucault aurait apprécié le procédé : c’est, après tout, par ce type de dispersion que s’organise l’art de n’être pas tellement gouverné. Sa voix se dupliquera désormais de serveurs en serveurs, de fragments en fragments, comme une épave heureuse. Nous espérons ainsi que cette technologie permettra à la voix de Michel Foucault de vivre éternellement.
Pour des raisons techniques nous publierons un cours par semaine. Actualité oblige, nous inaugurons le lancement de cette plateforme avec la publication de « Naissance de la bio-politique ». Dans ce cours, dispensé entre 1978 et 1979, Michel Foucault analysait « la manière dont on a essayé, depuis le XVIIIe siècle, de rationaliser les problèmes posés à la pratique gouvernementale par les phénomènes propres à un ensemble de vivants constitués en population : santé, hygiène, natalité, longévité, races… »
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