Le gouvernement français applique scrupuleusement les doctrines de la civilisation industrielle et du capitalisme de manière tout à fait efficace et cohérente, avec une grande compétence au service de sa mission, et une persévérance calculée tout à fait remarquable.
À la gauche qui blâme le néolibéralisme ou l’incurie des dirigeants ou du gouvernement, il faudrait encore rappeler un point essentiel, « une thèse qui est bien ancienne, mais qui est toujours oubliée et qu’il faut rénover sans cesse, c’est que l’organisation industrielle, comme la "post-industrielle", comme la société technicienne ou informatisée, ne sont pas des systèmes destinés à produire ni des biens de consommation ni du bien-être, ni une amélioration de la vie des gens, mais uniquement à produire du profit » (Ellul). Du profit et de la puissance (technologique).
Le pouvoir n’est pas « incompétent ». Il fait ce qu’il est conçu pour faire. Une autre société de masse, technologique et industrielle mais socialiste, durable, démocratique et bonne pour la santé, ce n’est pas beaucoup moins absurde qu’un « autre capitalisme », social, « respectueux des personnes », etc.
(citation d’un post FB de Nicolas Casaux)
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- Image issue de la célèbre BD le Transperceneige
En réalité, le gouvernement fait ce qu’il est programmé pour faire, ce que l’oligarchie, le système en place et les puissances capitalistes attendent de lui. C’est pour imposer ces décisions là que les lobbys capitalistes et les classes bourgeoises soutiennent le gouvernement et ont soutenu l’élection de macron.
Le gouvernement français ne commet pas d’erreurs ni de dérives, il est parfaitement compétent et sérieux dans la mission qui est la sienne : poursuivre la civilisation industrielle et le capitalisme quoi qu’il en coûte, changer ce qu’il est nécessaire de changer pour que rien ne change, privatiser, libéraliser, précariser, détruire les statuts professionnels protecteurs, réduire globalement les prestations sociales, économiser sur le matériel des soignant.e.s, favoriser l’élevage industriel et les grands projets inutiles, privatiser les retraites, détruire les services publics, imposer le règne de la rentabilité et du « lean management » partout, faire du greenwashing pour donner le change aux écolos naïfs et créer de nouveaux business rentables pour les nouveaux capitalistes, pomper l’argent public au profit des grands groupes, détruire les restes de solidarité, monter les diverses classes sociales les unes contre les autres, mater les foules par la répression et le contrôle, confiner les gens mais pas les profits, remplacer l’action sociale par la prison et les flics, abrutir les gens par des médias de merde, etc, etc.
Arrêtons svp de reprocher au gouvernement de mal faire son travail. En réalité, il faut merveilleusement bien son job. Oubliez les gentilles déclarations et promesses marketing (démocratie, liberté, égalité, fraternité, solidarité...), sa mission réelle n’est pas de mettre en oeuvre des politiques en faveur des peuples et de l’ensemble du vivant, non, son travail est de poursuivre la civilisation capitaliste et de servir le pouvoir des puissants.
Les quelques éventuelles réelles erreurs ou ratages conjoncturels des oligarques ne sont pas grand chose par rapport à leurs orientations criminelles assumées, lesquelles ne sont rien par rapport aux choix structurels néfastes réitérés de longue date.
Aussi, faire tomber quelques têtes, coller quelques procès bien mérités à certains ministres, lapider un président, changer de gouvernement ou de constitution ne touchera pas le coeur du problème, les désastres de toute nature perdureront et s’aggraveront.
Les éventuelles contritions ou mesures sociales prises par le gouvernement ne seront que de la poudre de perlimpinpin destinée à faire oublier l’essentiel et à permettre à la méga-machine de continuer à tout annihiler.
La solution ne réside pas à juste améliorer les digues (services publics, Etat dit « providence »). La solution logique, la seule tenable, consiste à empêcher les tsunamis de se lever et de grandir.
Fort heureusement, les tsunamis auxquels nous avons (et auront de plus en plus) à faire face ne sont pas du tout dus à des phénomènes naturels incontrôlables (tremblements de terre de la tectonique des plaques), ils sont intégralement et mécaniquement causés par la folie intrinsèque et irréformable de notre civilisation industrielle et capitaliste, par les décisions planifiées de l’économie de marché et des politiques qui les accompagnent, lesquelles sont portées par des minorités de riches et d’oligarques, de technocrates et de tyrans. Avec des tas de demi-riches et de gens de Cour qui soutiennent, en profitent et aident à écraser les peuples.
(SUITE)
Changer quelques pièces du grand bulldozer qui défonce le monde vivant ou le repeindre ne change pas la nature criminelle de sa mission et l’étendue de ses ravages sociaux, climatiques et écologiques.
De même, relocaliser certaines productions, suspendre le versement de bénéfices à des actionnaires, distribuer des aides financières d’urgence, reporter des loyers, interdire temporairement des licenciements, bricoler un revenu minimum ou un salaire à vie ne change pas la nature profondément vampirique et suicidaire de la civilisation capitaliste.
Même si ces réformes pourraient utilement soulager un peu la précarité de manière temporaire (car d’autres crises et catastrophes suivront, pires), elles ont surtout pour objectif d’essayer d’éviter de vraies révoltes et de maintenir à peu près à flot le Titanic.
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Au lieu de relooker le bulldozer en « vert », de mettre des pièces « bio » à la méga-machine, au lieu de pomper les cales comme des damnés pour retarder le naufrage du Titanic, achevons-les tout en construisant autre chose, un beau radeau de sauvetage. Laissons brûler les monstres mécaniques, laissons couler les rafiots pourris qui nous entraînent avec eux dans les abîmes.
Préservons l’essentiel, de quoi manger, des services publics autogérés, des biens communs et des toits pour toutes, pour le reste la solidarité et l’invention sociale trouveront des solutions.
Il est temps d’effectuer un tri drastique entre ce qui est à garder, à choyer, et ce qui est à démolir, de se rendre compte que la civilisation industrielle n’est pas LA seule société possible, mais juste une voie parmi d’autres, une voie noire et sans issue dont il faudrait se détourner au plus vite, une machine destructrice irréformable.
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