Nous, collectif de citoyen.ne.s, occupons depuis le 17 mars, tour à tour le théâtre Des Aires, le cinéma le Pestel et à nouveau le théâtre depuis le 10 mai.
Nous, collectif de citoyen.ne.s, occupé.e.s à vivre ensemble, à réfléchir en Assemblée Populaire, à jouer de la musique sur les balcons au marché, à projeter des films de lutte marseillaise, à penser nos revendications maintenant, à cuisiner tous les jours, à rencontrer des personnes que l’on ne connaissait que de vue, à transmettre des savoirs zapatistes, à sortir dans la forêt pour enrichir nos connaissances botaniques, à nous organiser en autogestion, à aider les plus démuni.e.s grâce à notre caisse de solidarité, à manifester avec le Collectif La Tulipe Sauvage pour préserver les terres agricoles, à déconstruire le système de domination capitalo-patriarcale, à tracter des informations sur la réforme chômage, à s’inscrire dans un mouvement de lutte nationale, à défiler dans les
habits de la gratiferia, à rencontrer les occupant.e.s d’autres villes…
Cette occupation s’inscrit dans un mouvement national avec plus de 100 lieux culturels occupés depuis le 4 mars. Fin avril, à Villeurbanne, les représentant-e-s de 57 lieux se sont réunis et ont acté l’organisation du mouvement et un socle de revendications communes.
Alors que se profile la réouverture des lieux de culture, nos revendications demeurent. La vie ne peut pas reprendre normalement comme si de rien n’était alors qu’avec l’application de la réforme de l’assurance chômage à partir du 1er juillet, 1,15 millions de chômeurs vont voir leur allocation diminuer, alors que fin août beaucoup d’intermittent.e.s du spectacle ne seront plus indemnisé.e.s, alors que de nombreuses structures culturelles et associatives sont en grande difficulté. Et tant d’autres précarités à venir…
Nous demandons donc vivement aux élu.e.s et aux directions de structures culturelles qu’iels agissent à nos côtés concrètement jusqu’à mise en oeuvre de toutes nos revendications :
- Retrait pur et simple de la réforme de l’assurance-chômage. L’abrogation de cette réforme est une priorité car c’est le témoignage concret de la mise en place d’une violence d’état et d’une politique d’austérité plus large.
- Une prolongation de l’année blanche, son élargissement à tous les travailleur.e.s précaires, extras et saisonnier.e.s entre autres, qui subissent les effets, à la fois de la crise et des politiques patronales, ainsi qu’une baisse du seuil d’heures minimum d’accès à l’indemnisation chômage pour les primo-entrant.e.s ou intermittent.e.s en rupture de droits.
- De toute urgence, des mesures pour garantir l’accès à toutes les travailleuses et travailleurs à l’emploi discontinu et autrices et auteurs aux congés maternité et maladie indemnisés.
- Une reprise du secteur culturel passant par un plan massif de soutien à l’emploi, en concertation avec les organisations représentatives des salarié.e.s et précaires.
- Des moyens pour garantir les droits sociaux – retraite, formation, médecine du travail, congés payés, etc. – dont les caisses sont menacées par l’arrêt des cotisations.
- La gratuité d’accès à la culture pour tous les précaires.
Nous, occupantes et occupants sommes déterminé.e.s à obtenir satisfaction sur l’intégralité de nos revendications. Celles-ci s’enracinent dans la conviction profonde que les droits sociaux doivent être maintenus, renforcés et devenir des droits sociaux attachés à la personne, au bénéfice de tou.te.s, indépendamment de l’âge ou du parcours professionnel. De même l’évolution des conditions de travail et de salaires doit obéir à un objectif de transformations sociales et écologiques.
Chacun.e doit être considéré.e sans distinction, ni discrimination aucune. Toutes les formes d’inégalités et oppressions systémiques doivent être combattues radicalement et sans relâche.
Nous sommes solidaires de tous les théâtres occupés déjà évacués, attaqués ou menacés et continuerons notre lutte contre la société de surveillance, contre les lois liberticides et anti-sociales, jusqu’à l’arrêt des violences d’état.
Rejoignez-nous, apprenons à vivre collectivement, organisons-nous localement.
Construisons ensemble et maintenant un lieu d’éducation populaire et de ressources autogéré !
Projections, discussions, répétitions, ateliers : l’occupation est ce que nous en faisons.
Assemblées populaires tous les mardis, jeudis et dimanches à 10h, agoras mercredis à 14h, au théâtre Des Aires à Die.
Séances Cinéma militant les jeudis à 18h au Pestel (https://ricochets.cc/Projection-le-Verrou-par-le-collectif-d-occupation-cinema-de-Die.html).
Manifestation de convergence Samedi 22 mai à 13h à Die.