Si les populations avaient pleinement conscience des énormes menaces climatiques et écologiques, la moitié des gens seraient dans la rue plusieurs jours par semaine, les assemblées se multiplieraient, les émeutes et les sabotages également, on chercherait activement dans tous les domaines à construire des sociétés vivables et soutenables, on bloquerait les aéroports, les portes containers, les usines pétrochimiques et les projets inutiles, les médias parleraient tous les jours à la une des catastrophes climatiques et écologiques, les gouvernements seraient destitués, les Bourses s’effondreraient, etc.
Mais pour l’instant la grande majorité des gens préfèrent ne pas voir la réalité, préfèrent ne pas chercher à agir vraiment pour changer la donne, ou préfèrent laisser faire d’autres à leur place quand ils ont conscience de ce qu’il faudrait faire.
Peu s’engagent, pour diverses raisons :
- peur de la répression étatique
- flemme
- habitudes et routines
- peur de perdre du confort et d’avancer vers du nouveau
- endormissement du aux merdias et les régimes au Pouvoir
- faux espoirs dus aux « solutions » et réformes mises en avant par les merdias et les régimes au Pouvoir
- les difficultés de la survie quotidienne individualisée à outrance dans ces sociétés mortifères accaparent l’énergie et le temps
- beaucoup de personnes préfèrent les illusions promises par la technologie ou les mensonges des climato-sceptiques et autres marchands de rêves
Mais ces peurs, bourrages de crânes, engourdissement, individualisme et égoïsme à courte vue pourraient être balayés très rapidement par la peur panique due à la compréhension de ce qui est en train de se passer sur Terre.
Après des phases de sidération et d’accablement, une saine et rationnelle terreur face à la terrible réalité est salutaire. Cette terreur tripale, notre survie étant en jeu, permettrait de vite évacuer tous les mirages et de chercher à agir utilement.
- 8 décembre manif pour le climat à Valence, le climat mérite l’insurrection, justice sociale et écologique
Voir la nouvelle édifiante « La nef des fous », qui s’applique très bien au sujet, qui montre qu’il y a des priorités malgré tout.
Les données sont simples
Les destructions climatiques et écologiques créées par le capitalisme et la civilisation industrielle vont rendre cette planète invivable pour la plupart des espèces vivantes, dont la nôtre, si on laisse le système en place continuer.
On ne peut pas résister longtemps si le climat part en live et si les bases de la vie sont détruites (air, sols, eaux, pollinisation, forêts...). Les bunkers et les technologies ne pourront pas grand chose, et pas longtemps.
Si le capitalisme, la Croissance, le productivisme, l’agriculture industrielle, la course au profit, la compétition, le culte de la consommation, l’impératif de cette sorte d’économie de produire et vendre toujours plus continue, l’humanité disparaîtra, entraînant avec elle la plupart des animaux et végétaux.
Si on se contente de petites réformes, de capitalisme vert, de mieux trier nos déchets, de voitures électriques, d’énergies renouvelables qui servent à produire plus, on n’arrêtera en rien l’autodestruction en cours, bien au contraire.
Si on laisse faire les gouvernements et si on se contente de les interpeller par des marches et des pétitions, faites toute de suite une croix sur la survie de vos petits enfants et des autres animaux, ils ne pourront vivre dans une planète où les bases de la vie seront détruites.
Il est vain de chercher à convaincre des sociopathes extrémistes, qu’ils soient dirigeants politiques ou économiques, on doit impérativement et rapidement les virer tous et arrêter le système auto-destructeur qu’ils veulent faire durer le plus longtemps possible par divers stratagèmes suicidaires.
Pour des références, analyses plus poussées, voies pour résister, et faits, voir : Références sur la situation du monde et les résistances possibles - Articles et vidéos sur : destruction du climat et des espèces, résistances efficaces, alternatives soutenables, effondrements...
A LIRE :
- On arrête tout - Les auteurs de cette tribune prônent un « changement radical » et immédiat, seul à même de permettre un futur vivable « pour nous, nos enfants et nos petits enfants ». Ils proposent qu’on « arrête tout » le 16 mars.
- Appel de l’assemblée écologiste de Rennes 2 : Nous appelons tous les écologistes et les territoires en lutte à converger sur Paris le 16 mars et à former un cortège anticapitaliste au sein de la marche pour le climat !
- Nouveau cri d’alerte : Appel de chercheurs à la grève climatique mondiale des Lycéens et Collégiens du 15 mars…
- De la nécessité de la fin d’un monde…
- Ultimatum - Attendre aura été notre seule erreur, depuis toujours. Et nous convaincre d’attendre, tout l’art des gouvernants
- Valence 8 décembre : A bas le capitalisme et toutes nos civilisations industrielles
Pourquoi ?
C’est simple : le CO2 et le méthane s’accumulent dans l’atmosphère, leurs effets se font sentir plus tard.
Donc si on attend d’être face aux plus graves problèmes dus à ces gaz, c’est trop tard car ils sont là et on ne pourra pas les enlever (malgré les délires futuristes envisagés parfois).
D’autre part, le climat a toute chance de s’emballer une fois passé un certain seuil de CO2 présent. C’est à dire que passé ce seuil le climat dérive tout seul, via des rétroactions, vers une planète invivable, et on ne peut plus rien faire pour l’arrêter.
De même, des espèces animales ou végétales ne peuvent être recréées.
Des sols détruits, rendus stériles, ne peuvent pas se reconstituer rapidement.
De plus en plus de scientifiques nous disent que les choses s’accélèrent, que c’est pire encore que ce qui était envisagé, qu’il nous reste peut-être 2 ans (5 ans, 10 ans maxi, c’est dire comme ça urge !) pour arrêter très fortement les émissions de CO2 (de 70-80%) et espérer empêcher l’auto-emballement mortel du climat.
Bien sûr, quoi qu’on fasse le monde vivant subira de graves problèmes dus aux destructions faites et au CO2 déjà émis, mais on pourrait arriver à s’en tirer sans trop trop de casse (de morts, de famines et de catastrophes).
Mais si on laisse faire le système en place, si on laisse faire les Macron, Trump, Borsalino, Erdogan et tous les autres, si on laisse se continuer le capitalisme et la civilisation industrielle, alors la 2e guerre mondiale aura été du pipi de chat à côté des horreurs qui vont se produire pour tous les êtres vivants avant la fin du siècle !
Pour x raisons, les humains ont l’habitude de réagir seulement face au péril imminent, ils attendent d’être concrètement face au danger.
Ca marche en partie pour les guerres, les crises sociales, les catastrophes naturelles ordinaires, mais face à l’emballement mortel du climat, ce sera trop tard, on ne pourra pas faire grand chose à part retarder notre anéantissement total.
On doit à tout prix changer de regard et de manières d’agir.
voir aussi une vision de la civilisation en images : Paysages industriels : comment la civilisation défigure la planète (Edward Burtynsky)
Mais alors que faire !?
Si on veut survivre, si on veut que nos enfants et les autres animaux puissent survivre, on n’a pas le choix, il n’y a pas 36 solutions, nous devons urgemment et en même temps :
- Arrêter au plus vite et détruire le capitalisme et la civilisation industrielle, quelles que soient les difficultés et les conséquences pénibles (crises financières et économiques, pénuries éventuelles, répression, effondrements, chômage accru...). Ce sera toujours nettement moins grave et plus supportable que le cataclysme généralisé qui est en cours. D’autre part, pour la plupart des pauvres et exclus, ça permettrait d’améliorer assez vite leur situation.
- Construire immédiatement et concrètement d’autres sociétés, autonomes, démocratiques, ancrées localement, viable et soutenables, solidaires avec toustes. Ce pour deux raisons : avoir un plan B pour remplacer ce qu’on détruit au point 1., émettre de moins en moins de gaz à effet de serre et arrêter de détruire les écosystèmes.
Dans tous les cas, il faudra éviter les fascismes et les guerres en faisant marcher la solidarité, l’auto-organisation, le partage, l’intelligence collective.
Mais comprenez bien que les risques de fascismes et de guerres seront beaucoup plus importants si on laisse continuer le système en place.
Ce qui est bien, si on suit ces deux points, c’est que ça permettrait de résoudre en dans le même mouvement nombre de dramatiques questions sociales et politiques insolubles dans la civilisation actuelle, d’améliorer le sort de nombreux humains et de préserver animaux et végétaux.
On pourrait en finir avec les formes antidémocratiques en france et ailleurs, en finir avec les inégalités sociales et l’accaparement des richesses par quelques uns, etc.
Autres articles et liens utiles :
- Se réarmer pour agir et résister collectivement - Outils de communication - (ré)-apprendre l’autonomie d’action et d’organisation, l’autodéfense et l’offensive, la stratégie et la solidarité...
- Articles à télécharger, imprimer et diffuser sur Un temps actif motivé par la résistance active aux destructions écologiques et climatiques
- Deep Green Resistance
- Partage-le
- Editions Libre
- Faire l’autruche au lieu d’affronter la réalité et limiter le désastre
Même des youtubeurs médiatisés commencent à se poser de bonnes questions :
"Sincèrement, on s’est planté. L’inconfort précède le changement, et cette discussion que j’ai eue avec Félicien (Biais Vert) est fortement inconfortable et absolument NÉCESSAIRE. Je dis depuis 5 ans qu’on a 5 à 10 ans pour éviter le pire. Après 5 années de défaites (comment appeler autrement les victoires symboliques minimes que nous avons arrachées ?) et avec les appels alarmistes des scientifiques, on devrait être en train de paniquer, de revoir radicalement notre copie, de chercher des chemins de traverse. Il n’en est rien. Cette vidéo est la discussion que je souhaite que nous ayons, collectivement. On ne veut pas culpabiliser qui que ce soit, mais bien nous encourager collectivement à faire mieux. Je suis sûr que beaucoup d’entre vous vont se dire “oui, c’est bien gentil, mais du coup on fait quoi ?!!!” La semaine prochaine, on vous proposera notre plan ! En attendant parlez-en autour de vous !"
L’optimisme, le positivisme, les fausses solutions et les illusions sont suicidaires et criminels !
Dans ce cadre, se laisser aller au chacun pour soi, aux petits éco-gestes individuels, se complaire dans l’optimisme de principe, se préoccuper avant tout de sa réussite sociale et de ses loisirs, le "soyons positifs", les fausses "solutions" vendues par les Etats et le capitalisme vert, le "profitons tant qu’on peut", les illusions du développement durable et le replis dans la cambrousse en mode bio sont des options suicidaires.
Car ces voies ne font que poursuivre le système en le relookant, et faire l’autruche ou fuir les problèmes dans un petit "refuge" perso ou collectif ne va pas les résoudre par magie.
D’autre part, des théories sur l’effondrement nous disent qu’il suffit de se préparer et d’attendre, nul besoin de forcer la Machine à s’arrêter, car les limites physiques des ressources vont déclencher prochainement des effondrements plus ou moins profonds du système en place.
Mais comme le capitalisme va tout faire pour s’accrocher et durer, quitte à muter, et qu’il pompera jusque à la dernière goutte, ces effondrements risquent fort d’intervenir trop tard (par rapport au gravissime risque d’emballement incontrôlable du climat et par rapport aux destructions d’écosystèmes et d’animaux).
On doit plutôt faire s’effondrer nous-mêmes le capitalisme et la civilisation industrielle.
En revanche, les transformations radicales des systèmes de production recommandées souvent par les collapsologues et autres décroissants sont pertinentes (low tech, permaculture, produire localement, démocraties locales, collaborations, multiplier les liens et coopérations dans chaque territoire, augmenter qualité de vie et richesses culturelles à la place de la consommation et du vide, se donner d’autres récits, d’autres mythes porteurs de sociétés viables...).
On verra, "espérons" peut-être que bientôt de graves crises financières et de grosses catastrophes écologiques mettent des coups d’arrêts à la folie meurtrière et nous incitent/obligent à changer complètement de direction à temps...
Pratiquons la résistance collective, l’auto-éducation populaire, les assemblées locales démocratiques, l’insurrection de masse, les actions offensives, la construction de réseaux d’échanges hors capitalisme, la transformation des habitats, le développement de la permaculture, etc.
Dans cette voie, il y a de quoi faire pour tout le monde, pour toutes les compétences et toutes les énergies.
Mars 2019 : début de la résistance ?
Il est annoncé une grande grève pour le climat vers le 15-16 mars, des jeunes manifestent dans quelques pays (Belgique, Australie, à Paris ça commence).
C’est un petit début, faisons tout pour l’amplifier, pour que ça rejoigne les gilets jaunes, pour que ce soit le début d’une révolte d’ampleur qui ne se contentera plus de faire des marches non-violentes, d’interpeller les dirigeants, de signer des pétitions et de réclamer des énergies renouvelables industrielles.
La Bourse ou la Vie ?
Quelques liens et citations édifiantes en rapport
Ces temps-ci, la neutralité n’existe pas — ne pas prendre position signifie soutenir et assister les exploiteurs et les meurtriers. Ne soyons ni les outils ni les bouffons du système.
Au fur et à mesure que la machine devenait plus active et plus humaine, reproduisant les propriétés biologiques de l’œil et de l’oreille, les êtres humains qui s’en servaient comme d’un moyen de fuite tendaient à devenir plus passifs et plus mécaniques.
http://partage-le.com/2015/03/artistes-presentez-armes-stephanie-mcmillan-derrick-jensen/
http://partage-le.com/2016/08/la-technologie-comme-domination-par-miguel-amoros/
"[...] L’écrivain et activiste écologique Derrick Jensen compare cette aversion profonde envers la vie sans la civilisation industrielle aux symptômes de l’addiction. « Nous sommes devenus si dépendants de ce système qui nous tue et nous exploite qu’il nous est presque impossible d’imaginer vivre sans lui… une des principales raisons pour lesquelles tant d’entre nous ne veulent pas gagner cette guerre – ou même reconnaitre qu’elle est en cours – est que nous tirons matériellement profits de ses pillages. Je ne sais vraiment pas combien d’entre nous seraient prêts à abandonner les automobiles, les téléphones portables, les douches chaudes, les lumières électriques, les supermarchés et les magasins de vêtements. Mais la réalité c’est que le système qui permet ces choses, qui nous offre ces avancées technologiques et notre identité de civilisés, nous tue, et plus important, tue la planète ». [...]"
http://partage-le.com/2016/07/loptimisme-et-lapocalypse-par-sebastien-carew-reid/
"Le progrès, ce sont des ours polaires qui nagent des centaines de kilomètres entre les petits îlots de glace en train de fondre, jusqu’à n’en plus pouvoir. Le progrès, ce sont les armes nucléaires, l’uranium appauvri, et les « drones » pilotés depuis un bureau en Floride pour tuer des gens au Pakistan. Le progrès, c’est la capacité pour de moins en moins de gens de contrôler de plus en plus de gens, et de détruire de plus en plus le monde. Le progrès est un dieu. Le progrès est Dieu. Le progrès, c’est la destruction du monde." [...]
http://partage-le.com/2016/05/accros-au-progres-par-derrick-jensen/
Extrait :
La plupart des personnes rationnelles ayant un minimum de connaissance scientifiques admettent que la situation est dramatique. Du changement climatique à l’extinction de masse des espèces, de l’élevage industriel aux violations des droits humains, les symptômes devraient être manifestes aux yeux de ceux qui sont assez courageux pour les garder ouverts. La plupart reconnaissent aussi que quelques décennies de plus de « business-as-usual » nous condamneraient à un futur apocalyptique.
Étant donné notre répulsion commune pour la peine, la misère et la mort – et à juste titre – ces réalisations devraient nous fournir suffisamment de motivation pour que nous mettions un terme immédiat et permanent à cette course au chaos. Malheureusement, ce n’est manifestement pas le cas. Et non seulement nos mouvements écologistes actuels échouent-ils à empêcher l’accélération de la vitesse de la destruction, mais en examinant les choses de plus près, il est clair que le business-as-usual continue tranquillement. Que se passe-t-il donc ? Nous avons les faits, des montagnes de preuves scientifiques avérées et de puissants outils de raison à notre disposition – mettre en place une stratégie efficace et permanente de sauvetage de la planète devrait être la partie facile.
Notre premier problème est que la majorité de nos solutions et stratégies actuelles ne s’attaquent pas à ni ne reconnaissent la cause radicale de nos problèmes – la civilisation industrielle. N’ayant pas pour cible la cause profonde du problème, tous ces efforts sont manifestement voués à l’échec, ou, au mieux, ne sont que du palliatif (des solutions de fortunes, temporaires).
Notre second problème est que notre incapacité perpétuelle à reconnaitre et à mettre en place la seule solution réaliste que nous ayons ne relève ni de la raison ni de la logique, et est profondément ancrée dans la partie animale de nos cerveaux. Nous sommes, après tout, des créatures biologiques faillibles, esclaves des processus de sélection naturelle à l’origine de nos comportements de survie au fur et à mesure de millions d’années. Ainsi, les mécanismes intriqués de protection ou d’auto-illusionnement sont à blâmer. Le fait que notre mode de vie requière des morts et une destruction systématique – et pour cette raison, qu’il doive être démantelé – est simplement trop lourd à gérer, et les hormones de stress déclenchent alors une réponse biologique fondamentale visant à restaurer la tranquillité mentale à tout prix. Conséquence ? Nous nous accrochons aux faux espoirs rassurants selon lesquels les technologies « vertes », les changements dans nos habitudes de consommateurs, ou le bon parti politique nous sauveront un jour, d’une façon ou d’une autre.
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