Vendredi 19 oct, 40 personnes ont répondu présentes à cette première réunion publique autour de la résistance active locale aux destructions écologiques et climatiques.
L’exposition de tableaux en lien avec les thèmes a plu.
Le stand d’articles sélectionnés et de livres sur la critique du capitalisme vert, l’écologie en résistance et de réflexions sur l’idéologie exclusive de la non-violence a plu également.
Retrouvez la plupart de ces livres et références sur cette page
Ci contre, téléchargez les PDF d’une sélection d’articles à imprimer et partager autour de vous, et une bibliographie
Vous pouvez aussi télécharger tous ces PDF d’un coup par ce lien
Retrouvez de nombreux textes et références sur Partage-Le (Critique socio-écologique radicale), Editions Libre et Deep Green Resistance France
A 19h30, nous avons projeté en introduction un diaporama de photos d’espèces menacées ou en voie de disparition.
Nous avons rappelé qu’il faut diviser au moins par 3 nos émissions de CO2 d’ici 2050 si on veut éviter des emballements encore plus catastrophiques du climat (voir dernier rapport du GIEC). C’est à dire qu’il faudrait diviser déjà par deux très très vite, immédiatement idéalement.
Nous avons aussi situé ce combat contre les émissions de CO2 dans le cadre plus large de la résistance à cette civilisation industrielle écocidaire et au monde capitaliste qui détruisent et asservissent tout, qui pourraient rendre la planète invivable si on laisse faire.
Les présent.e.s étaient bien d’accord sur le fait que ni les gouvernements ni les capitalistes ne feront quelque chose de positif.
Après quelques explications sur la soirée, nous avons projeté cette vidéo où un texte de l’écologiste américain Derrick Jensen (publié dans les livres « Ecologie en résistance » des Editions-libre) est lu :
Comment diminuer fortement et rapidement les émissions de CO2 ?
Par des actions/tactiques individuelles de baisse de notre consommation et émissions de CO2, par des actions/tactiques collectives : le "lobby" des vivants ! (humains et non)
Et surtout par des actions/tactiques collectives de neutralisation des émissions (stopper les "usines à CO2") ! Les 3 sont nécessaires et complémentaires. Un des objectifs de ce soir est de réfléchir à faire vivre et grandir cette complémentarité et diversité des tactiques, concrètement sur notre vallée.
Cependant, comme on nous bassine sans cesse dans les médias, sur les sites écologiques comme l’ADEME etc, avec des conseils en matière d’actions individuelles, afin de mieux cacher les vrais responsables, on se focalisera ce soir sur les actions/tactiques collectives.
Quelles types d’actions/tactiques collectives ?
Les actions de "lobbying" du vivant restent en général pacifiques, c’est surtout de la conscientisation et de la communication.
Les actions de neutralisation, sont nécessairement plus « coups de poing », puisque leur but est d’arrêter, ou fortement ralentir, concrètement et rapidement les émissions de CO2 et autres polluants, et/ou d’arrêter les structures qui détruisent directement le vivant.
Se pose alors la délicate question du degré de « violence » et/ou d’illégalité de ces actions. Pour cela, repositionnons tout de suite ce qui est « violent » et ce qui ne l’est pas : est-ce que détruire une machine responsable d’émissions de CO2 ou d’autres polluants peut être mis dans la même catégorie (« action violente ») qu’un attentat sur des personnes ? Peut-on parler de « violence » sur des objets ? La destruction de matériel n’est-elle pas assimilée dans notre culture idéologique capitaliste à de la violence du fait de la sacro-sainte « propriété privée » ? Mais des industries polluantes dangereuses ne devraient-elles pas échapper à la protection de la propriété privée car elles engagent toute la communauté des vivants sur Terre ? En outre, où est la vraie violence dans cette affaire : les activistes qui neutralisent les machines ou les machines et leurs propriétaires qui poursuivent le sabotage de la planète et le génocide humain avec ?
Nous avons proposé de débattre de cela 5 min (non-violence/violence, illégalité/légal, diversité des tactiques...), chacun.e avec son voisin de derrière.
Pour poursuivre la réflexion, vous pourrez lire notamment :
- Livre « Comment la non-violence protège l’Etat », Essai sur l’inefficacité des mouvements sociaux (Peter Gelderloos)
- L’échec de la non-violence
- Seule une insurrection des sociétés civiles peut nous permettre d’éviter le pire
- Quelques remarques sur l’idéologie de la non-violence (par Jérémie Bonheure)
Projection de deux vidéos
S’en est suivi un rapide brainstorming sur les notions retenues, nouvelles, importantes, voici :
Une petite pause repas/apéro a été la bienvenue avant de continuer cette soirée plutôt dense.
Jeu de rôle
Les présent.e.s ont été scindé en 3 groupes pour une mise en situation fictive.
Dans chaque groupe, les personnes se partageaient les rôles suivant :
- forces de répression étatiques et médias capitalistes
- activistes de terrain utilisant diverses méthodes
- pacifistes qui les soutiennent
- communication et aides juridiques
- lanceureuses d’alertes
Aidés par quelques graphiques sur les entreprises et secteurs les plus polluants, chaque groupe a choisit un secteur (construction, agriculture ou transport) et a imaginé des actions locales pour arrêter/gêner les structures les plus destructrices présentes dans la région, et ce sans pouvoir utiliser les manifestations ou les simples distributions de tracts.
Nous insistions sur la complémentarité des différents rôles, sur la nécessaire solidarité entre les divers pôles d’action.
Les participant.e.s ont bien aimé, ils ne s’arrêtaient pas malgré l’heure tardive !
A la fin, chaque groupe a fait un compte rendu rapide avec ses idées clés, problématiques rencontrées, questionnements.
Les présent.e.s n’étaient pas choqués par l’idée qu’il faudrait à présent passer à des actions plus offensives dans le cadre de réseaux solidaires ou chacun fait le choix conscient d’un mode d’action plus ou moins subversif, tout en bénéficiant du soutien de principe du « réseau » : soutien logistique, juridique, médiatique etc...
La suite
Nous voulons faire d’autres soirées du même type (aides bienvenues), mais pas tout de suite car on a d’autres engagements dans les semaines qui viennent.
Nous avons aussi évoqué l’envie d’organiser divers ateliers pour se « réarmer » collectivement : utilisation des médias, pratiques des outils internet, techniques d’actions offensives et/ou de désobéissance civile, modes d’organisation, savoir écouter la Terre, auto-défense juridique... (aides et compétences bienvenues)
Le système en place, l’individualisme consumériste et la mise en concurrence partout nous ont rendu impuissant.e.s, peureux.ses et isolé.e.s, il ne tient qu’à nous d’agir ensemble, de (re)devenir solidaires, d’augmenter nos savoirs et savoirs faire, d’augmenter notre puissance d’agir et de résistance.
Si d’autres volontaires veulent aider à organiser et promouvoir des ateliers et soirées de débat/action, contactez-nous.
Il faudra aussi se revoir entre motivé.e.s, cogiter à notre mode d’organisation et commencer à envisager des stratégies et actions de résistance possibles.
Conclusion
Ce premier événement de ce type dans la région est une réussite, à refaire.
Ca permet de regrouper des personnes motivées, de faire connaître des analyses et stratégies encore peu connues, de sortir de l’isolement et de l’impuissance, de sortir du déni et de la résignation. Idéal pour celleux qui ne veulent plus gober les médias officiels et sont prêt.e.s à se battre.
N’hésitez pas à faire des événements similaires dans votre région !