Fake news : on sait combien puissant est internet pour manipuler l’opinion. Dans la Drôme, on a recours à des moyens plus bio pour manipuler l’électeur : la bonne vieille rumeur !
Ainsi, se murmure-t-il à Crest et alentours, jusque dans la voix de certains élus de 3CPS que si le centre aquatique se construisait, il deviendrait une nouvelle ZAD. Que le chantier serait incendié ! Qu’on s’en prendrait même à la vie des travailleurs. De quoi faire pencher à droite, bien à droite le vote au jour décisif. Qui donc peut avoir intérêt à propager une telle rumeur ?
Et quel politicien serait assez fou pour bâtir un machin qui suscite une telle colère démocratique ? Où serait le crime, sinon dans une obstination frisant la déraison ?
Maintenant, il ne s’agit plus de rumeur, mais de témoignage, qu’il faut à ce stade maintenir anonyme.
L’échange a lieu lors de l’avant dernier carnaval, qui vit force déploiement de CRS. Un citoyen fort respectable s’adresse au capitaine de gendarmerie.
Mis en confiance l’officier s’interroge à haute voix :
« Mais que faisons-nous là ? On a vu des bambins jeter des confettis. Est-ce qu’on va casser du gamin ? Que faisons-nous, alors que nous avons tant à faire ? Peut-être demain serons-nous à Martigues devant des gars de la CGT, après demain devant des agriculteurs.
Et avec eux ça castagne vraiment. Et pourtant, devant eux, on nous demande de ne rien faire.
Que faisons-nous là ? On nous avait dit qu’il y aurait des casseurs, des terroristes. Mais tout est parfaitement bon enfant. Où sont les casseurs, où sont les terroristes ? Mes gars m’ont même demandé d’enlever leurs casques pour aller les poser dans les camions. »
- « Mais qui a fait venir les CRS », interroge notre témoin ?
- « M. Mariton », répond sans hésitation l’officier.