Depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, il n’y a pas une couleur politique qui n’ait été fascinée par ce que ce simple dossard porté par des milliers de personnes pouvait mouvoir comme forces, au point de faire vaciller le pouvoir en place. La tentation est grande de tirer le bénéfice de la situation à soi, et tous les bords, qu’ils soient, bleus, rouges, verts ou noirs tentent de tirer à eux la couverture. En vain, quand trop de monde tire de chaque côté, ça fait du sur-place, et tant mieux !
Extraits de l’article Les verts qui veulent jouer aux jaunes :
Réticence des verts lorsqu’il s’agit de mettre des gilets jaunes pour se fondre dans un mouvement multiforme et dont la richesse réside entièrement dans un gilet jaune qui rebat les cartes politiques et sociales, qui transcende les classes et les milieux. Sauf quand il s’agit d’afficher son logo sur le gilet lorsqu’on rejoint des Gilets Jaunes qui bloquent l’usine de Monsanto. Les verts se voient avec la « justice climatique » (l’anticapitalisme n’est plus un concept très vendeur) comme le point de jonction de tous les sujets qui préoccupent les Gilets Jaunes, alors que ce sont bien les Gilets Jaunes qui en premier lieu soulèvent toutes les questions qui préoccupent les verts, rouges, bleus et tout le reste de la palette de politiciens qui se crêpent le chignon à longueur de temps.
- Rennes 19 janvier
La vérité c’est que derriière le vernis bien-pensant des climato-concernés il y a toute une classe moyenne effarouchée par les violences qui regarde le gilet jaune avec crainte et se détourne d’une solidarité fondamentale face à l répression d’une intensité inédite de ceux qui, majoritairement, sont déjà les parias le reste du temps. Les pauvres qui sont réprimés et sanctionnés dans les tribunaux, dans les commissariats, dans les pôles-emplois, dans les CAF dans tous les aspects de leur vie sociale.
Alors moi qui ai passé le Gilet jaune, ami vert, je te le dis : avant de demander aux autres de te rejoindre, prends déjà la peine de te joindre à eux, faire partie d’eux, autour du braséro à la tombée de la nuit fraîche et humide, dans la fumée piquante des manifestations houleuses qui chantent et tempêtent comme aucun premier mai ou cortège militant ne l’a fait depuis trop longtemps. Comme tu le dis « changeons le système pas le climat » et depuis quelques semaines je n’ai jamais eu autant le sentiment de marcher dans la bonne direction que dans la fureur des rues !
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