On reste d’abord sans voix face aux infâmes brutalités et mutilations policières ordonnées et couvertes sans honte par le régime de Macron et de ses sbires, puis la colère monte...
- Marche des mutilés à Paris le 2 juin 2019
- Celia, 31 ans : « Mon homme a été éborgné le 8 décembre à Bordeaux. J’ai cru le voir mourir dans mes bras. Et aujourd’hui, on a le silence de mort du gouvernement, le silence de la police. Ce n’est pas normal. Il faut que la population se réveille. »
La France est devenue un laboratoire de la militarisation de la police, et de la brutalité du pouvoir
« Ce n’est pas parce qu’une main a été arrachée, parce qu’un œil a été éborgné que la violence est illégale. »
Ce ne sont pas les mots d’un obscur dictateur à l’autre bout du monde. C’est ce que déclare tranquillement, dimanche 2 juin Laurent Nuñez, bras droit de Castaner. L’homme à la tête du ministère de l’intérieur.
Le même Nuñez ajoute, à propos des violences policières inouïes qui se sont abattues sur des dizaines de milliers de manifestants ces derniers mois : « pas de regrets », « pas d’excuses », « pas de mauvaises tactiques ». Il déclare aussi « il est hors de question de revenir sur le Lanceur de Balles de Défense », ces fusils qui tirent des balles en caoutchouc qui ont mutilé à vie des dizaines de Gilets Jaunes.
Laurent Nuñez est le véritable chef de la police française. Christophe Castaner n’est qu’un pitre. Un ancien voyou du sud de la France, un arriviste pathétique issu du Parti Socialiste, qui a retourné sa veste au bon moment. Castaner est un figurant propulsé au ministère de l’Intérieur pour assurer la communication gouvernementale. Le véritable chef de la police, la tête pensante : c’est Nuñez. Le haut fonctionnaire, issu de l’ENA. L’ancien patron de la DGSI, la police politique, celle qui élimine et surveille les opposants.
Ces mots dans la bouche de Laurent Nuñez ont un sens : alors que des centaines de personnes ont été mutilées, défigurées ou tuées ces derniers mois par les policiers, l’Etat donne carte blanche. C’est un message adressé d’abord aux forces de l’ordre : « le gouvernement vous couvre ».
Dans la même interview, le secrétaire d’État déclare que les policiers ont « sauvé la République ». Le Régime n’a tenu que par la répression.
Sur le plan judiciaire, Laurent Nuñez assure une impunité totale aux tireurs : « Le ministère fera systématiquement appel des condamnations. Les policiers bénéficient, quand ils sont dans le cadre de leur fonction de la protection fonctionnelle, du bénéfice d’avocats. Bien évidemment nous allons accompagner ces policiers en procédure (...) Nous irons au bout ».
Qu’est-ce que cela signifie ? Tout simplement que les policiers violents qui pourraient être poursuivis seront protégés automatiquement par l’État, et bénéficieront des meilleurs avocats payés par l’argent public pour se défendre. Alors que les mutilés, déjà fichés dans les hôpitaux, n’auront aucune aide, aucun moyen, aucun soutien pour faire valoir leurs droits fondamentaux.
Le message de Laurent Nuñez est clair : il assume la guerre menée contre une partie de la population. Nous venons d’assister à la répression la plus sanguinaire depuis 50 ans, et le Régime triomphe.
Cette violence d’État, et la façon dont elle est assumée par le gouvernement n’a aucun équivalent en Europe, et peut-être en Occident.
La France est devenue un laboratoire de la militarisation de la police, et de la brutalité du pouvoir. Dans l’indifférence quasi-générale.
- Déclaration de Laurent Nuñez, bras droit de Castaner. L’homme à la tête du ministère de l’intérieur
- « Ce n’est pas parce qu’une main a été arrachée, parce qu’un œil a été éborgné que la violence est illégale. »
"La grande loi, la grande règle de l’État c’est de faire régner l’ordre. Ce n’est pas l’ordre légal qui compte d’abord, c’est l’ordre dans la rue. Il n’y a de contrainte fidèle aux lois, soumise à la justice que lorsque les situations ne sont pas trop difficiles, lorsque les citoyens sont obéissants, lorsque l’ordre règne en fait. Mais sitôt que l’on est en crise et en difficulté, alors l’État se déchaîne, et il fait comme pour Nuremberg, il fabrique des lois spéciales pour justifier son action qui en elle-même est pure violence. Ce sont les « lois d’exception », dans l’« état d’urgence », notions qui existent dans tous les « pays civilisés ». On est en présence d’une apparence de légalité recouvrant une réalité de violence. Et nous retrouvons cette relation de violence à tous les niveaux de la société. Car la relation économique, la relation de classe sont-elles autre chose que des relations de violence ? Il faut vraiment accepter de voir les choses comme elles sont et non comme on les imagine ou comme on les souhaite !" - Jacques Ellul
- Marche des mutilés à Paris le 2 juin 2019
- Antoine, 26 ans, blessé par une grenade GLI-F4 et amputé de sa main droite à Bordeaux, le 8 décembre.
Reportage de Reporterre à Paris
Marche des mutilés : « Le LBD40 est devenu une arme de terreur politique » - Plus de 2.400 blessés, une femme tuée, 23 éborgnés, 5 amputés : le mouvement des Gilets jaunes a été réprimé avec une terrible violence. Dimanche 2 juin, des centaines de personnes ont manifesté à l’appel du collectif des Mutilés, afin de rendre ces crimes visibles.
Extraits :
Dimanche 2 juin 2019, ils étaient un petit millier à répondre présent à l’appel du collectif Les Mutilés pour l’exemple, afin de dénoncer les violences policières et réclamer l’interdiction des armes de la police dites « à létalité réduite », grenades de désencerclement, grenades Gli-F4 et LBD40. De Bastille à Nation sous une chaleur étouffante, ce fut une marche dure, émouvante, mais nécessaire pour prendre conscience des dégâts causés par les armes de la police, dans les chairs comme dans les esprits. Ils s’appellent Dylan, Axel, Laurence, Kaïna, Robin, Vanessa, Patrice, Antoine, Gwendal ou David et chacun a perdu un morceau de lui-même. Des mutilations pas toujours visibles mais bien présentes. Chacun se ballade avec une petite pancarte blanche toute simple. Y figure en quelques mots leur calvaire : « J’ai perdu l’odorat », « borgne = vie de merde », etc.
- Zineb, tuée par les armes de la police à Marseille
- Kaïna : « Les nuits d’angoisse, les insomnies, la souffrance et l’inquiétude des amis, de la famille. Ils ont mis nos vies en pause. »
L’homme à la barbe est partagé entre sa notoriété et sa douleur personnelle : « Comment expliquer qu’un éborgné, personne n’en parle ? Alors que dans le même temps, un énervé en manif qui fait une connerie, on en parle pendant trois jours à la télé. Comment ça se fait que dans un État de droit, on puisse se faire shooter la gueule quand on descend dans la rue revendiquer quelque chose ? A tous les donneurs de leçons qui ne mettent jamais un pied dehors, je les invite à se faire péter un œil. Ça les fera changer ». Et de conclure : « le LBD40 est devenu une arme de terreur politique, qu’est-ce qu’on attend pour l’interdire ? »
- Marche des mutilés à Paris le 2 juin 2019
- Robin Pagès, assis au centre : « Je ne pourrai plus jamais jouer au foot avec mes enfants. »
Remarques personnelles
Message aux membres de LREM : ayez le courage de lire cette page et ces articles !
En soutenant En Marche et sa politique de casse et de répression, vous êtes pleinement complices de ces brutalités, vous faites partie des donneurs d’ordre, vous signez les ordres de la brute Castaner et de ce sinistre Laurent Nuñez, vous tenez la matraque qui éventre des crânes, vous appuyez sur la détente des LDB des flics de la BAC qui volontairement visent la tête des manifestant.e.s.
Ministres LREM, députés LREM et soutiens de LREM, votre attitude et vos choix politiques sont une honte absolue, sont ennemis des droits de l’homme et de la démocratie, sont les fossoyeurs de la dignité humaine.
Je vous crache à la gueule !
En complément :
- Gilets jaunes : les mutilations et violences policières sont ordonnées et/ou couvertes par le gouvernement et la hiérarchie - Pour comprendre les sources des violences policières : faits, histoire, analyses de chercheurs engagés...
- Oui, tout le monde déteste la police - Petit argumentaire, pour expliquer pourquoi nous haïssons le bleu.
- Christophe Castaner, dit la brute, ment aux enfants concernant le LDB ! - En réalité, des policiers visent la tête, et ne tirent pas qu’en situation de défense
- Pire que Macron : tous ses complices qui disent encore « notre démocratie » ! - TOUS ceux qui prétendent encore qu’on vit en démocratie sont complices du tyran et du système autoritaire en place
- La député Célia de Lavergne est ennemie déclarée de la démocratie réelle et des peuples
Affronter ensemble l’ordre capitaliste et faire face à sa police
Post de « Rennes en lutte pour l’environnement », à propos de l’article « Gilets jaunes : Laurent Nuñez n’a « pas de regret » sur la gestion de l’ordre public » :
Tout ceux qui nous gouvernent n’auront aucun scrupule à maintenir l’ordre économique et politique actuel par tous les moyens. A partir du moment où nous sommes susceptibles d’exprimer publiquement et politiquement notre refus, d’une nouvelle taxe, d’une réforme libérale, d’une privatisation, d’un projet industriel et commercial, nous nous exposons à la répression. Celle-ci ne concerne pas que les gilets jaunes. D’autres avant eux ont été tués, blessés, mutilés et éborgnés. D’autres le seront tant que la police pourra sévir en toute impunité.
Il faut percevoir la police pour ce qu’elle est : un obstacle entre deux camps ennemis, entre nous, les citoyens, le peuple, et eux, le gouvernement, les capitalistes. Nos dirigeants s’en servent pour maintenir leurs privilèges et notre exclusion de la participation politique dont ils comptent bien garder le monopole. Ils s’en servent pour se protéger eux et les propriétaires des moyens de production et de distribution..
L’usage d’armes comme le LBD, la GLI F4 et la grenade de désencerclement, en provoquant des blessures sévères, des mutilations et des morts, ne fait que renforcer notre colère. Du strict point de vue d’une logique de pacification sociale et tactiquement parlant, c’est une aberration. Aucun mouvement social qui a subi autant de blessures, de violences et de mépris ne peut décemment s’arrêter.
Le mouvement des gilets jaunes et le mouvement climat sont appelés d’une manière ou d’une autre à converger pour affronter ensemble l’ordre capitaliste et faire face à sa police.
OÙ EN SOMMES NOUS FACE A L’INCOMPÉTENCE DE LA POLITIQUE ?
Un Post de Cerveaux Non Disponibles :
Aujourd’hui, 2 juin, Laurent Nuñez, secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’intérieur annonce qu’il n’est pas question de supprimer le LBD. Que cela soit pour les Gilets Jaunes où dans les quartiers la lecture est la même : Aveu d’une incompétence à régler les problèmes sociaux et préférer la brutalité pour que rien ne change.
La réalité de la politique des gouvernements c’est qu’ils n’ont plus besoin de caresser les classes moyennes dans le sens du poil comme avant. Le choix est guerrier. Comme il l’a toujours été dans les quartiers, comme il l’a toujours été quand ils n’ont plus rien à vendre et quand ils peuvent nous faire acheter de force. L’échiquier est tel que de toute façon la rentabilité est assurée. De gré ou de force. Nous paierons les augmentations le flashball sur la tempe s’il le faut, nous irons au travail la boule au ventre ou serons poussés au suicide s’il le faut. Les grèves, blocages et toutes autres contestations sérieuses seront réprimées brutalement. L’Etat n’apparait alors plus que comme une seule chose : une armée d’occupation.
Jamais nous n’avons voté pour régler les problèmes à coups de flashball, jamais nous n’avons voté pour être en permanence surveillés, que ce soit par les caméras qui pullulent dans nos villes ou par les algorithmes qui décortiquent nos conversations et nos habitudes. Jamais nous n’avons voté pour qu’il n’y ait plus de rétrocontrôle une fois un président élu. Jamais nous n’avons voté pour être éborgné lorsqu’on proteste pour de la justice sociale, de la justice fiscale et de la justice écologique.
Cette politique n’est qu’une vaste capture du vivant et nous sommes comme des animaux dans un zoo. Parqués, contrôlés et réprimés.
Face à cette incompétence, face à cette trahison de l’Etat qui modèle un avenir détestable en osant encore s’appeler démocratie, nous sommes beaucoup à avoir pris acte qu’il n’y avait plus rien à attendre de ce coté. Et à l’heure actuelle, l’Etat est un étouffoir qu’on aimerait voir reculer. C’est pourquoi du plus petit village à la plus grande ville nous nous sommes soulevés pour au final deux choses : Abolir ce pouvoir autoritaire et inventer une nouvelle forme de vie en commun.
Qu’on l’appelle RIC ou assemblée des assemblées, c’est une démocratie directe qu’on est en train de construire. La phase dans laquelle nous sommes pourrait se résumer de la sorte : nous n’avons pas renversé le trône et nous n’avons pas encore construit la nouvelle démocratie. Par contre nous sommes à la tâche. Aujourd’hui peut apparaitre comme un coup de fatigue, nous avons en effet été assommés par les milliers de blessures, d’arrestations et d’emprisonnements. Il y a moins de monde en manif. Par contre nous sommes partout. Si aujourd’hui nous sommes moins visibles c’est que nous sommes un peuple de fourmis, à la tâche dans tous les recoins du territoire. Nous travaillons à la base pour bâtir un monde plus habitable. Respectueux de la nature et de l’humain. Partout les assemblées continuent, les cabanes sont construites, des outils de communications indépendants développés, des actions entreprises, et parfois même une maison du peuple est inaugurée. Nous sommes bien en train de bâtir les bases d’un monde désirable.
Ces 6 mois de luttes ont profondément changé notre rapport au monde et aux autres. Des dizaines de milliers de personnes ne retourneront plus dans leur vie d’avant qui leur apparait désormais comme un tapis roulant de centre commercial où tous les choix sont déjà faits à notre place. Grâce aux Gilets Jaunes, les gens ont retrouvé de leur libre arbitre, ont imaginé des utopies, ont expérimenté l’auto gestion et l’horizontalité, savent qu’on peut vivre sans chef et que ce qu’ils ont fait depuis 6 mois avait d’ailleurs beaucoup plus de poids et responsabilités que n’en n’aura jamais leur patron.
Nous avons livré une bataille contre le pouvoir qui a définitivement révélé son vrai visage, révélé les pires bassesses et brutalités qu’il est prêt a assumer pour préserver les inégalités. Maintenant, c’est le temps de poursuivre ce qu’on fait depuis 6 mois en s’organisant sur les ronds points ou partout ailleurs : Bâtir ! Je me risquerais à une métaphore hasardeuse. Celle de l’extinction des dinosaures : en surface, les Macronosaures, les Trumposaures, les Salviniosaures, les Poutinosaures, les Erdoganosaures, les Bolsonarosaures et plus généralement tous les capitalosaures sont en train de fanfaronner, de se tailler des parts aussi énormes que honteuses du gâteau. Mais ils sont aussi en train de créer les conditions de leur propre cataclysme tout autant écologique que social. Pendant que leurs mains se resserrent sur nos cous, leur météorite arrive. Et nous, nous sommes les petits mammifères oeuvrant en souterrain et qui leur survivront. Modestement, lentement, mais sûrement.
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