Le Daubé et France Bleu ont écrit sur l’attaque d’extrême droite qu’a subie le café associatif l’HYDRE à Crest le 14 mai 2020.
France Bleu, qui à ma connaissance n’a pas contacté l’HYDRE pour se renseigner, a publié des photos de la gendarmerie nationale.
Et dans leur article le rapprochement avec les tags à Espenel sur des murs du monument célébrant les morts de la résistance semble venir directement de la gendarmerie également.
D’ailleurs on retrouve le même procédé dans le Daubé. Ces médias seraient-ils « des médias de préfecture » ?
Parler de « vendetta » (France Bleu) ou de « réponse de l’extrême droite » (Daubé) semble quand même assez délirant étant donné que la résistance en 39-45 était beaucoup le fait de communistes, de juifs, d’anarchistes, et qu’ils s’opposaient tous à des régimes fascistes (Vichy et les nazis). Bref, l’extrême droite et les groupuscules fascisants ne peuvent qu’être hostiles à la résistance française et aux résistants, et donc on ne voit pas bien pourquoi ils voudraient se « venger » d’une supposée atteinte par tags à leurs ennemis jurés !
Ou alors l’extrême droite tenterait de récupérer la résistance française à son profit, comme elle le fait dans d’autres domaines pour tenter de se rehausser et de noyer tout dans le confusionnisme ?
La « thèse » des flics reprise servilement par les journaleux de préfecture ne repose que sur la similitude dans l’utilisation de peinture.
- La liberté c’est l’esclavage, la sécurité c’est la liberté
- L’état d’urgence dit sanitaire, l’état d’urgence anti-terroriste, climatique ou économique, permet à l’Etat et au système capitaliste d’avoir tout pouvoir pour accentuer la domination sur les masses, lesquelles sont prêtes à accepter tout totalitarisme pour pouvoir survivre sans rien changer dans une grande prison.
Une stratégie policière pour dénigrer toute forme de gauche contestataire
En voyant cette insistance à mettre en rapport avec l’Hydre l’affaire des tags à Espenel, je penche donc plutôt pour une stratégie policière venant des autorités hiérarchiques pour essayer :
- de rendre responsables les groupes de gauche ou assimilés des attaques de l’extrême droite qui les visent (la victime devient alors coupable)
- de réduire l’HYDRE à un lieu d’extrême gauche, afin de faire peur et de l’isoler du reste des habitant.e.s (diviser pour mieux régner)
- de réduire ces attaques à des vendettas entre groupes politiques décris comme extrémistes
- de justifier par avance davantage de surveillance des courants contestataires de gauche (pour empêcher la supposée « vendetta » créée de toute pièce)
- d’endoctriner les masses par la répétition que « l’extrême gauche est comme l’extrême droite, que les extrêmes se rejoignent, etc. » Un discours vicieux que l’on voit sans cesse dans les merdias du Pouvoir et des milliardaires
- de faire oublier le contexte de plus en plus policier et autoritaire imposé par le gouvernement et les lobbys capitalistes qui favorise et encourage l’extrême droite à agir et à se montrer davantage
Comme l’extrême droite, l’Etat et ses polices jouent sur la confusion pour égarer les possibles rebellions.
Rappelons aussi que les idées et votes d’extrême droite sont très présents dans les rangs des policiers et gendarmes (voir aussi sur le Figaro, pour faire bonne mesure).
Ce qui pourrait peut-être aussi expliquer en partie cette propension des flics souvent observée à taper plus facilement sur les gauches contestataires que sur l’extrême droite.
L’extrême droite étant avec raison consensuellement vue dans de larges couches de la population comme un courant raciste, néfaste, pro-dictatures, autoritaire, viriliste, prompt aux ratonnades de simples militants, personnes de couleur et homos, les merdias et les flics rabâchent une supposée équivalence avec les gauches contestataires pour faire peur, pour ramener les gens vers les courants plus réformistes, pour dénigrer toute perspective révolutionnaire émancipatrice.
Les pouvoirs veulent garder les troupeaux sous leur coupe en rabâchant sans cesse que : « extrême droite et extrême gauche se rejoignent dans la violence, ce sont des frères ennemis qui s’affrontent de manière rituelle, comme deux bandes », « Ne sombrez pas dans les extrêmes, ne militez par avec eux, votez pour la droite ou la gauche de gouvernement, ou mieux, le centre, soyez raisonnables et pragmatiques, restez de bons citoyens bien sages qui ne remettent en cause ni l’Etat ni le capitalisme ».
- Pour l’Etat et le système capitaliste, l’idéal de société humaine est la fourmillière bien réglée
Bien sûr, ce sont surtout les gauches contestataires (radicales, révolutionnaires, libertaires...) qui sont visées, car l’extrême droite gêne bien moins les pouvoirs.
Celle-ci fourni même un repoussoir très utile, un monstre bien noir qui permet de blanchir par contraste les horreurs quotidiennes et le plus souvent légales produites par les gouvernements et la civilisation capitaliste. Durant les élections, une extrême droite au second tour est un atout génial, c’est l’assurance de l’emporter (2017 Macron, élection de Chirac en 2002).
Et puis, si la contestation sociale de gauche ou anarchiste augmente de trop, alors les Pouvoirs n’hésitent pas à avoir recours à l’extrême droite, pour aider à la répression, et aussi pour prendre le pouvoir et assurer l’Ordre au service des oligarchies. Car même si l’extrême droite peut présenter quelques inconvénients pour les Pouvoirs, elle est nettement plus proche de leurs idées (on le voit particulièrement bien avec Macron, voir liens en PS, et cet article : pour le gouvernement et les fascistes, le réel n’existe pas), et elle ne remettra pas beaucoup en cause le capitalisme et ses fondements. Avec l’extrême droite au pouvoir les riches pourront continuer à s’enrichir, le business pourra continuer, voir s’amplifier grâce à une poigne de fer encore plus féroce contre les contestations de gauche qui arrivent encore parfois à perturber un peu les affaires.
Ainsi, l’extrême droite n’est que le petit arbre pourri qui cache la grande forêt vénéneuse des pratiques policières standards, d’autoritarisme totalitaire de l’Etat et du monde capitaliste.
Sans les jeux politiciens, sans les inégalités et détresses sociales produites en série par le capitalisme, sans la destruction de l’autonomie par l’Etat et le monde marchand, l’extrême droite resterait à l’état de scorie, de poussières sans effets ni importance.
Pour compléter le tableau, on remarque qu’une certaine « gauche », des personnes qui anciennement étaient de gauche ou se donnent des airs, n’hésitent pas à taper très fort sur les gauches contestataires, faisant le jeu des flics, des courants les plus conservateurs et des extrêmes droites.
Plutôt que de soutenir les contestations émancipatrices, ces personnes préfèrent s’allier avec les mouvements autoritaires, tout en traitant les gauches radicales/anarchistes/révolutionnaires de courants « fascisants » (voir un exemple récent avec Claude Veyret au bas de cet article paru sur Médias Citoyens Diois - Claude Veyret s’était déjà illustré en ce sens lors de l’occupation de la mairie de Die en soutien à la ZAD de Notre Dames Les Landes)
D’un fait divers on arrive à des considérations sur les stratégies des merdias, des notables et de leurs polices. Tout se tient.
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