Ce vendredi 15 mai 2020 au matin, des bénévoles du café associatif l’HYDRE ont découvert des dégradations et des menaces sur la devanture du café rue de la République : 3 vitrines brisées et des inscriptions menaçantes.
- Crest : le café associatif l’HYDRE attaqué par l’extrême droite
- 3 vitrines brisées et des tags menaçants
Il s’agit très clairement d’une attaque faite par des nervis d’extrême droite.
En effet, les inscriptions « mort aux rouges » et « Anti AFA » (anti anti-fascistes) ne trompent pas sur l’appartenance des auteurs aux courants fascistes ou fascisants.
Les appels à la baston (tag « où tu veux quand tu veux ») confirment l’orientation viriliste typique de ces courants connus pour tuer ou blesser des militant.e.s de gauche et des personnes ayant un type physique jugé par eux par assez « blanc ».
L’HYDRE reçoit des événements très variés, mais ce café est sans doute considéré par l’extrême droite comme un « repaire » de personnes et collectifs de gauche, et attaqué pour cette raison.
Pendant le confinement, contre les vitrines de l’HYDRE, pas mal d’affichages d’articles critiques sur le gouvernement et le capitalisme ont été apposées, peut-être que c’est aussi cet espace d’expression libre et contestataire que l’extrême droite a voulu attaquer également.
L’extrême droite est comme les flics et le macronisme, elle n’aime guère la contestation de gauche et l’expression engagée. On se souvient des multiples censures de banderoles en Drôme et ailleurs par la « police politique » de l’Etat durant le « confinement », voir :
- Censure et pression des autorités contre de simples banderoles à Luc-en-Diois - Les cortèges de fenêtres ne plaisent pas à tout le monde
- Quand à Die on censure et réprime au nom de l’écologie - Coup de pression policier sur ordre du maire suite à la pose de banderoles
Ultra-capitalisme, police et extrême droite, comme toujours, se rejoignent dans l’autoritarisme et la répression. Rien de nouveau hélas.
- Crest : le café associatif l’HYDRE attaqué par l’extrême droite - vue des 3 vitrines brisées
Cette attaque révoltante contre un lieu culturel ou politique « de gauche », qu’on observe habituellement plutôt dans de grandes villes (des librairies ou des lieux anarchistes y sont parfois attaqués par l’extrême droite), n’est malheureusement pas tellement surprenante.
En effet, ça fait des années que les gouvernements et les merdias distillent une politique de la peur, répressive et liberticide, des lois et actes anti-exilé.e.s, une répression effrénée de toute contestation de l’Ordre dominant.
Depuis, la venue du gouvernement macroniste, le régime policier et autoritaire s’est accentué encore, au point que le macronisme applique souvent les idées de l’extrême droite.
Les autorités vont-elles condamner cette attaque ?
D’habitude, dès qu’un tag contestataire et/ou impertinent apparaît illégalement sur des murs, les autorités (maires, députés...) s’offusquent, sont horrifiés et condamnent (voir récemment les annonces officielles suite au tag à Espenel sur des murs d’un monument dédié à la résistance de la 2e guerre mondiale).
Là pour un acte d’extrême droite plus grave (avec menaces de mort) contre un lieu associatif ouvert à l’expression et à la contestation, les autorités vont-elles réagir avec vigueur ? Les maires et députés de la région vont-ils « être Charlie » au risque d’offusquer une part de leur électorat ?
...Suspense
- Crest : le café associatif l’HYDRE attaqué par l’extrême droite
Avec les régimes policiers et autoritaires portés par les gouvernements successifs, l’extrême droite est comme un pois(s)on dans l’eau noire
Quand on voit les lois anti-immigration, la police en roue libre qui tue et tape toujours autant et impunément dans les quartiers populaires, quand on sait qu’au moins la moitié des membres des forces de l’ordre sont sympathisants de l’extrême droite, quand on voit des policiers insulter des personnes étrangères ou ayant des origines étrangères, les menacer, se réjouir qu’une personne ait failli se noyer, quand on voit les gages que donne Macron aux idées et à des personnalités d’extrême droite (Macron s’est épanché également dans Valeurs Actuelles), quand on constate l’impunité policière généralisée (voir aussi la répression des gilets jaunes avec de nombreuses personnes éborgnées et mutilées) et la justice ultra répressive aux ordres, quand on voit des lycéens mis à genou, torturés et humiliés (Mantes la Jolie 2018), etc. etc., alors il n’est pas étonnant que les courants fascisants se sentent pousser des ailes.
Quand les fachos de tout poils entendent les discours du gouvernement Macron et voient l’action de sa police, ils frétillent, ils jubilent, ils boivent du petit lait.
Pendant l’état d’urgence et l’assignation à résidence surveillée (confinement) imposée par le gouvernement et sa police, les exactions policières n’ont pas cessées.
Pendant la pandémie coronavirus, on a vu apparaître des drones, des hélicoptères en zones naturelles, des couvre feux aberrants, des papiers d’autorisation dérogatoire de circulation rappelant les zones occupées durant la 2e guerre mondiale, des interdictions absurdes ou disproportionnées d’espaces naturels, une nouvelle loi liberticide qui permet à la police de censurer à sa guise internet, des expérimentations de surveillance par Intelligence Artificielle et caméras, des incitations à la délation, des paroles d’élèves surveillées de très près, des flics encore plus en roue libre, de plus en plus de flics devant ou dans les établissements scolaires, etc. etc.
Cette sinistre situation policière, infantilisante, autoritaire doit rappeler à l’extrême droite les années 30 et la montée du nazisme, elle se sent comme un pois(s)on dans l’eau noire du macronisme, elle prospère. L’extrême droite n’a même plus besoin de parvenir au pouvoir officiellement pour que l’Etat, les capitalistes, des flics, des maires et les gouvernements appliquent ses idées en grand.
L’exemple autoritaire et liberticide venant d’en haut, de l’Etat et des autorités, pourquoi l’extrême droite se gênerait ?
Comme toujours, le pire virus c’est le capitalisme et les institutions autoritaires.
Dans le pays, de fortes résistances vont-elles se lever très vite, ou faudra-t-il attendre de nouveaux carnages d’ampleur et des néo-dictatures 2.0 ?
Face aux avancées désastreuses du totalitarisme politique faisant écho au totalitarisme économique déjà bien ancré, un vrai front anticapitaliste et antifasciste (et donc écologique, social et démocratique) va-t-il se lever où les réactions vont en rester aux protestations verbales et à l’émoticon Facebook ?
Les attaques et brutalités d’extrême droite ne sont pas nouvelles, mais leur apparition dans une petite ville de campagne dans un tel contexte n’est pas anodin.
Ne donnons pas trop d’importance à cet incident, mais c’est néanmoins un signe plus qu’inquiétant de l’ambiance délétère actuelle portée depuis des années par les gouvernements et leurs polices, et fortement accentuée par le régime macroniste depuis 2017.
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