Plusieurs textes autour des catastrophes produites en série et quotidiennement par la civilisation industrielle, les pire n’étant pas forcément les plus spectaculaires.
À BEYROUTH COMME AILLEURS, L’ENNEMI C’EST L’INDUSTRIE, L’ETAT ET LE CAPITALISME (par Armand Farrachi)
« Qu’on les juge à leurs propos, à leurs intentions, à leurs actes ou à leurs résultats, les principaux ennemis de la Terre sont le marché qui ravage et l’État qui consent. Les gouvernements nationaux n’étant le plus souvent que les otages du marché, lui-même aux mains des multinationales, on peut dire qu’en fait d’ennemi, s’il n’en restait qu’un, l’industrie serait celui-là, le plus sale de l’univers. Ses rejets invisibles et polluants se comptent chaque année en millions de tonnes : 89 d’oxyde de soufre, 84 de méthane, 30 d’oxyde d’azote, 26 d’hydrocarbures, 7 d’ammoniaque, 1,2 de CFC. Avec le gaz carbonique, on passe aux milliards de tonnes : 3,5 par an, chiffres vertigineux auxquels manquent pourtant le volume des déchets visibles, les matières radioactives, les métaux lourds, le fumier et l’ordure répandus dans les terres aussi bien que dans les eaux douces et salées, les substances organiques de synthèse, les pollutions normales ou accidentelles, les saccages divers, sans parler des dégâts spirituels, culturels et sociaux, ni de tout ce qu’on ignore encore. Dans une telle puanteur, les odorats les plus subtils peineront à flairer les bonnes intentions. Sous la baguette magique de ce sinistre enchanteur, des pluies acides arrosent des boues rouges. Il est aussi tombé au Japon des averses noires. Ce matin, dans le Jura, à cause d’une fuite d’antigel, de l’eau bleue coulait aux robinets.
- A Beyrouth et ailleurs, l’ennemi des humains et du vivant c’est le système industriel, l’Etat et le capitalisme bleu, brun ou vert
À quand les neiges verdâtres ? Ce phénomène multicolore et nuageux paraîtrait presque abstrait, dans son immensité, s’il ne menaçait concrètement l’ensemble du vivant. Voilà 150 ans que l’industrialisation, sous toutes ses formes, ne fait qu’accélérer l’exploitation des matières et des hommes, oubliant que le but de l’économie est de satisfaire les besoins et non d’épuiser ressources et moyens, comme elle s’y condamne en cherchant la rentabilité du capital investi dans la destruction des matières premières, et en vendant plus cher ce qu’elle a d’abord rendu plus rare. L’intensification a depuis peu exacerbé jusqu’à l’insupportable ce rapport fondé sur la violence. À Bretton Woods, où fut décidée en 1944 la stratégie mondiale des pays développés, s’est tramé le plus formidable complot contre la Terre et ses habitants, dont les pluies de soufre ou les rivières qui moussent nous envoient les signes les moins contestables.
En fait de créer des richesses, le fanatisme industriel ne crée que de la misère, non seulement en appauvrissant directement les populations et en augmentant leur dépendance par l’endettement, mais en épuisant encore ces richesses par de continuelles atteintes aux ressources terrestres. Aucun milieu n’est épargné : lacs, océans, rivières, forêts tropicales ou tempérées, déserts, sols fertiles, marais et tourbières, mangroves, récifs coralliens, estuaires, littoraux, atmosphère, plus rien n’est à l’abri de l’exploitation et du saccage, pas même l’espace sidéral puisque des milliers d’instruments et de déchets franchissent déjà les limites terrestres. De quelque mot qu’il se masque, le seul principe de notre civilisation productiviste est la destruction. Destruction des hommes, des cultures, des peuples, des milieux naturels, destruction même de cette économie qui, emportée par son élan criminel, s’autodétruit et ne trouve à se survivre qu’en détruisant ailleurs.
Au Brésil, une fonderie s’installe en pleine forêt tropicale, dans le but avoué d’en utiliser le bois comme source d’énergie. En vingt ans, ce combustible sera épuisé, la forêt irrémédiablement détruite, les animaux qui l’habitaient disparus, les ressources épuisées, et l’usine n’aura plus qu’à déménager pour continuer ailleurs son œuvre de croissance assassine. Au Costa Rica, le barrage qui inonde toute la réserve des Indiens Boruca, fournit 85 % de son électricité à la société Alcom, pour l’aider à mieux piller son sous-sol. En Inde, on a détruit la vallée sacrée de Narbada, inondé 3 500 km² de forêt et de terres arables, déporté un million de personnes pour construire un barrage qui permettra d’irriguer des terrains infertiles. L’Organisation Mondiale de la Santé a beau estimer chaque année à 25 millions les décès imputables à la consommation d’eau contaminée, le plus gros industriel de Colombie n’en déverse pas moins ses déchets parfumés dans le fleuve où s’alimentent directement 5 millions de riverains. Sur le chemin de la destruction, la mort ne saurait faire obstacle à la croissance économique. »
(Texte tiré de son livre "Les ennemis de la nature").
Nous connaissons tous cet avertissement proverbial — « ne joue pas avec le feu, à jouer avec le feu, on finit par se brûler ». Et pourtant, le jeu avec le feu est au fondement de la civilisation industrielle, de l’industrialisation du monde, de la dynamique du développement technologique. Utiliser des appareils toujours plus puissant, produire et utiliser toujours plus d’énergie. Produire, transporter, entreposer ou utiliser des substances toujours plus nombreuses, notamment synthétiques, dont, pour la plupart, on ne sait rien des effets potentiels, encore moins des effets combinés, ou pire, dont on sait, pour certaines, qu’elles sont potentiellement dangereuses, très dangereuses, mais dont on prétend, avec autant de suffisance que d’inconscience, que l’on peut tout à fait maîtriser les risques que cela implique. Les désastres qui jonchent l’abominable histoire de l’industrialisation du monde nous prouvent le contraire.
À l’origine de son livre "Le mythe de la machine", Lewis Mumford se demandait : « La concomitance d’une puissance et d’une productivité démesurées avec une agressivité, une violence et une capacité de destruction tout aussi démesurées, est-elle purement accidentelle ? » Il répondait, pour faire simple, par la négative. En jouant avec le feu, on se brûle.
Mais si l’industrie, l’industrialisation, est une ennemie, elle n’est elle-même qu’un produit du système économique qui impose et repose, tout comme elle, sur hiérarchies sociales et divisions du travail. C’est-à-dire qu’elle n’est elle-même qu’un produit du capitalisme, lequel ne s’est imposé et ne tient que grâce à l’Etat et à son monopole de la violence.
(post de Nicolas Casaux)
NOURRIR et MOURIR … Ce que BEYROUTH nous rappelle.
Quand une explosion meurtrière nous renvoie à notre explosion démographique. Le drame libanais n’est pas seulement une anecdote tragique. Il nous ramène au cœur de notre histoire, nous renvoie au génie et à l’horreur de l’humanité.
L’explosion de 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium, a dévasté la capitale libanaise. Le nitrate d’ammonium (NH4NO3), sel blanc inodore, est le principal composant des engrais azotés, fondement de notre agriculture industrielle et donc notre surpopulation.
En 1909 le chimiste allemand Fritz Haber fixe l’azote atmosphérique en laboratoire. Son procédé transforme l’azote en ammoniac. La nature est capable de transformer l’azote : une légumineuse géniale comme l’arachide capte l’azote du ciel et le stocke en nodules dans ses racines. Ce miracle naturel, la chimie allemande va réussir à le reproduire. Haber parvient à liquifier l’air pour faire des engrais azotés. Pour qui s’y connait, (c’est-à-dire pas moi) l’équation à l’équilibre est : N2(g) + 3 H2(g) ⇌ 2 NH3(g) + ΔH. Cette équation a semé la mort à Beyrouth. C’est pas l’invention du siècle, non. C’est l’invention la plus capitale de l’histoire Cent ans après l’invention d’Haber, nous sommes huit milliards sur une terre azotée à mort parce que le nitrate d’ammonium a fertilisé nos cultures,le blé, le maïs hybride, la pomme de terre, le fourrage, pour nourrir notre hallucinante croissance. Les engrais comme l’urée et le nitrate d’ammonium, sont la base de notre agriculture industrielle. Ils sont essentiels à l’alimentation de milliards de personnes. Le NH4NO3 a sauvé l’Inde et la Chine de la famine chronique. Le pain qu’on a mangé ce matin vient de là. Mais l’histoire, dès le départ, est tragiquement prémonitoire.
En 1913, BASF (Bayerische Stickstoffwerke AG) et Carl BOSCH (et plus tard IG Farben), ont industrialisé le procédé Haber. A Oppau puis à Leuna, des compresseurs immenses extraient le diazote de l’air, le purifient avant de l’injecter dans les réacteurs, des kilomètres de tubes, un système électrique complet à générateurs, un laboratoire où travaillent 180 chimistes, un millier d’assistants, 10 000 ouvriers. C’est l’invention de la chimie industrielle à haute pression, base de notre civilisation et signe de notre barbarie. Pourquoi ? Parce que l’azote synthétisé se transforme aussi en acide nitrique, dont on fait les explosifs pyroxylées, TNT, nitroglycérine, certains gaz de tranchée, les plus terribles, ceux qui ne sentent rien, ceux qui font crever comme des noyés à l’air libre,. La production industrielle d’ammoniaque va transformer la Première Guerre mondiale en enfer en fournissant à l’Allemagne et aux autres belligérants les explosifs nitrés et des composants de certains gaz qui vont tuer 10 millions de gamins de 20 ans. L’azote, c’est pour nourrir ou mourir. L’azote atmosphérique est un réservoir inépuisable de vie et de mort.
Fritz Haber a reçu le prix Nobel de chimie en 1918 pour avoir révolutionné l’agriculture. Tout le monde savait, pourtant, que ce nationaliste allemand était un criminel de guerre car son engagement personnel était impitoyable. Il avait supervisé lui-même les attaques au gaz de combat : aux gaz chlorés, à l’ypérite ou gaz moutarde, aux phosgènes. Histoire hallucinante que celle de Haber, ce bienfaiteur-tueur de l’humanité. Sa femme, Clara Immerwahr, première femme au monde titulaire d’un doctorat en chimie, chercheuse brillantissime, qui assistait son mari dans ses travaux sur le nitrate d’ammonium, s’est suicidée d’une balle dans la poitrine le 2 mai 1915. C’était au lendemain des premières attaques au gaz de combat en Flandres et en Russie. Clara, elle, voulait le bien de l’humanité. Histoire hallucinante toujours : Haber, juif allemand converti au catholicisme, va travailler aussi à la mise au point du Zyclon B, un insecticide utilisé pour tuer les cafards dans les cargos (procédé Andrussow) et qui sera employé par les nazis dans les camps de la mort des génocides juif et tzigane. C’est IG Farben, le plus grand producteur mondial d’ammoniac synthétique, pièce maîtresse du complexe militaro-industriel nazi, qui fabriquera le Zyclon B. Adolf Hitler épargnera personnellement Haber qui mourra d’une crise cardiaque en exil en Suisse.
L’internationalisation de son brevet appelé Haber-Bosch fût aussi un des enjeux majeurs du traité de Versailles pour que tous les pays industrialisés se mettent à faire de l’engrais et des bombes. Et pour que l’industrie chimique se mette à faire du blé, au sens premier et second. Les dirigeants de BASF, quoiqu’ultra nationalistes allemands enrichis par la guerre, vendirent le procédé au plus offrant, Français, puis Britanniques, puis Italiens puis Américains.
Plus proche du drame de Beyrouth, On sait depuis le début que ce procédé est immédiatement dangereux : l’un des premiers accidents au nitrate d’ammonium a eu lieu en 1921, à Oppau, quand l’usine de la vie et de la mort a fini par exploser tuant 561 personnes. En 1947, à Texas City, un cargo français chargé de 2 300 tonnes de NH4NO3 est pulvérisé tuant au passage 500 personnes et provoquant un raz-de-marée de 4,5 mètres de haut. En 2001 - ça on s’en souvient - l’usine chimique AZF en banlieue de Toulouse, explose : 300 tonnes de nitrate d’ammonium dans un hangar soufflent la ville rose tuant 31 personnes. Pour le reste, on sait aussi que le procédé a un impact écologique considérable. Les écosystèmes ne peuvent assimiler autant de quantité d’azote synthétique. Des quantités monstrueuses se retrouvent dans les cours d’eau, les lacs, les nappes, les côtes transformés en zones mortes ou sont rejetées dans l’atmosphère sous la forme de composés instables.
Voilà pourquoi le drame de Beyrouth n’est pas une terrible anecdote mais le rappel que nous sommes les artisans de notre expansion et notre destruction. On peut prier pour Beyrouth si on a la foi. On peut aussi enfin commencer à penser notre histoire et se demander si on ne reviendrait pas au guano et à une agriculture et démographie soutenable … Parce que l’azote, c’est pour nourrir ou mourir. C’ est un réservoir inépuisable de vie et de mort.
Pensée pour notre ami Robert Raad, agronome des Facultés de Gembloux, qui sait tout cela infiniment mieux et qui vit à Beyrouth.
- A Beyrouth et ailleurs, l’ennemi des humains et du vivant c’est le système industriel, l’Etat et le capitalisme bleu, brun ou vert
- Illustration : Edward Hopper – People In The Sun 1960
(post de Nicolas Casaux)
Nous vivons tous à Bhopal
À la suite de la catastrophe industrielle de Bhopal de 1984, en Inde, David Watson, un écologiste états-unien, avait écrit et publié ce texte dans la revue d’écologie radicale Fifth Estate. S’il m’a semblé intéressant de le traduire, c’est qu’il rappelle des choses essentielles concernant la société industrielle. Entre autres que les pires catastrophes qu’elle implique ne sont pas les plus spectaculaires, comme l’explosion de l’usine de Bhopal ou celle de Beyrouth, plus récemment. Les pires catastrophes qu’elle implique relèvent de son fonctionnement normal, journalier, de son mouvement délibéré, organisé, voulu : la fabrication et l’épandage quotidien de pesticides, d’herbicides et autres produits en -cide, les extractions minières, la déforestation, le bétonnage, les rejets ou émissions de polluants divers et variés dans l’atmosphère, dans les sols, dans les mers, l’exploitation systémique d’êtres humains et d’autres animaux, etc.
Ainsi que Bernard Charbonneau le rappelait : « Méfions-nous de la catastrophe spectaculaire qui s’inscrit dans l’actualité, la pire est invisible. Le véritable coût est cumulatif, goutte à goutte, seconde après seconde s’accumule un Océan qui crèvera sur nos têtes. Quand la vraie catastrophe aura lieu, il sera trop tard. […]
Que l’on comprenne, le plus grave n’est pas ce que nous savons, mais ce que nous ignorons. Nous sommes à peu près au clair sur les risques du nucléaire ou des « pluies acides » dues aux gaz des usines et des autos. Et avec plus ou moins de retard nous pouvons espérer que la Science et la Technique répareront leurs propres dégâts. Mais à plus long terme quels seront les effets d’une pollution accumulée des mers et des océans ? Qu’en sera-t-il d’une modification de la couche d’ozone ? Les spécialistes en discutent et ne sont pas d’accord sur les causes et les risques pour l’atmosphère et la vie. Mais nous pouvons être sûrs d’une chose, c’est que nous n’en savons rien ; et qu’il est fou de continuer à foncer ainsi dans le noir. Les maux infinis dont le changement aveugle nous menace ne se limitent pas à tel ou tel effet repérable par la Science et remédiable par la loi à force d’argent et de contraintes, leur cause première est dans cette aptitude à déchaîner la cause sans se soucier de ses effets. Et le remède n’est pas dans tel ou tel gadget technoscientifique, mais dans la volonté de réfléchir avant d’agir. Une conversion, aux deux sens du terme, qui refuse l’imprévisible par amour de la terre, de l’homme et de sa liberté. »
Si nous vivons tous à Bhopal, c’est parce que les pesticides, les plastiques et bien d’autres substances toxiques d’origine capitalo-industrielle, civilisée, sont désormais partout, impossible d’y échapper. C’est parce que la société industrielle capitaliste, et donc le cortège de nuisances qu’elle suppose, sont désormais mondialisés.
LIRE Nous vivons tous à Bhopal (par David Watson)
🛒 LA FIN DU MONDE APPROCHE ? LE CAPITALISME ACCÉLÈRE !
⚫️ Bananes ou kiwis épluchés et plastifiés. Riz ou œufs sous cellophane. Noix de coco « pré-cassée » et pommes « pré-découpées » en petits morceaux. Pommes de pain dans du plastique … Les historiens du futur étudieront ces biens de consommation présents dans les rayons des grandes surfaces avec étonnement, et se demanderont ce qui pouvait bien animer les Homo sapiens du début du XXIè siècle.
⚫️ Des études scientifiques annoncent que d’ici 2050, il y aura plus de déchets plastique que de poissons dans les océans. Des résidus polluants sont retrouvés au sommet de l’Everest ou au fond des mers, ils y resteront des milliers d’années. D’autres recherches expliquent qu’on avale en moyenne 52.000 microparticules de plastique par an, soit 5 grammes par semaine. L’équivalent d’une carte de crédit.
⚫️ Le capitalisme a absolument tout d’un suicide collectif. Y mettre un terme est une question de survie. Les générations qui vivent actuellement sur terre n’ont guère d’autres alternatives : se soulever ou foncer vers l’abîme. Comme disait le philosophe Walter Benjamin, la révolution constitue en réalité un « frein d’urgence » dans un monde qui court à sa perte.
(post de Nantes Révoltée)
- A Beyrouth et ailleurs, l’ennemi des humains et du vivant c’est le système industriel, l’Etat et le capitalisme bleu, brun ou vert
- Super U propose des kiwis pelés montés sur batonnet et sous plastique ! qui fait pire ?
- A Beyrouth et ailleurs, l’ennemi des humains et du vivant c’est le système industriel, l’Etat et le capitalisme bleu, brun ou vert
- Carrefour propose des bananes épluchées sous plastique ! Quel merveilleux progrès de l’innovation technologique !
Et aussi : La France dépasse largement les limites écologiques de la biosphère - « L’état de l’environnement en France », établi tous les quatre ans, vient d’être publié par le ministère de la Transition écologique. Le bilan est très mauvais : tant pour les émissions de gaz à effet de serre que pour l’artificialisation des sols ou la biodiversité, la France détruit lourdement l’environnement.
Antidotes possibles au poison de la civilisation industrielle
- "Rennes en lutte pour l’environnement"
- "Désobéissance Ecolo Paris"
- Partage-le - Critique socio-écologique radicale
- Deep Green Resistance
- le blog Floraisons
- Vert-Resistance