Sectes et pseudo-féminisme
Les formes de l’autoritarisme, du verticalisme, du racisme, de l’obscurantisme ne cessent de se renouveler. Le nazisme fut d’abord un national-SOCIALISME. Le communisme fut d’abord une idée émancipatrice. Ainsi également du féminisme, qui quand il apparut visait la libération de la femme pour libérer l’humanité, non pas pour l’asservir. Or une bonne partie de ce mouvement, sur des dynamiques qu’on voit également poindre avec la crise du Covid, vire au cauchemar sous les apparences de l’émancipation. Voici une vidéo instructive. Elle met en scène un discours clos, un discours infalsifiable, selon l’outil que nous laisse le philosophe Popper, outil qu’il a développé à propos de la psychanalyse : quoi que tu dises se retourne contre toi et démontre ta « culpabilité.
Dans la vidéo qui suit, on verra des scènes dignes de processus sectaires, dont le moteur est pourtant un prétendu mouvement d’émancipation. Ricochets lui-même a failli tomber dans le piège en citant Benoit de Lagasnerie, qui ressortit bien de cette mouvance néo-réactionnaire. Régionalement, le féminisme n’échappe pas à cette contamination : on entend des discours « libérateurs » dont les émettrice et émetteurs sont connues pour être de riches employeurs socialement brutaux. De sorte que la « libération » (des émotions, de la sensualité, du corps) est surtout celui du corps bourgeois indifférent à l’exploitation et à la violence faite au corps prolétaire. Ce pseudo-féminisme réactionnaire se rattache à ces formes nouvelles de l’autoritarisme. Une prétendue sororité, indifférente aux classes sociales, feraient de toutes les femmes, riches, pauvres, un seul corps politique, opposé en bloc à tous les mâles. Margaret Thatcher serait la sœur de Rosa Luxembourg, Mélanie Trump la sœur de Rosa Parks (1). Ce discours pseudo-unitaire est celui d’une certaine extrême-droite, pour laquelle chaque classe devrait accepter la place que l’ordre naturel lui assigne, unitarisme factice qui faisait dire à Aristote, l’aristocrate grecque qu’il pouvait exister une amitié entre le maître et l’esclave.
Ainsi, dans un bizarre rapprochement post-moderne, l’Opus Dei, dont les influences à Crest ne sont pas insensibles, se rapproche-t-il de ce « féminisme » sectaire des élites teinté d’un libertarisme importé des USA, dont il existe également deux versions, l’une plébéienne – Qanon – l’autre d’élite, grande bourgeoise – personnifiée par Trump - la seconde exploitant la première à la façon dont il se pratique aussi sur cette rive de l’Atlantique.
L’époque est à la confusion. N’oublions jamais que le nazisme ou le stalinisme commencèrent dans une acceptable normalité émancipatrice.
Evergreen et les dérives du progressismehttps://youtu.be/u54cAvqLRpA FR 9+
(1) “La sororité dont nous avons besoin pour la révolution féministe ne pourra être atteinte que lorsque toutes les femmes en auront fini avec l’hostilité, la jalousie et la compétition les unes avec les autres qui nous ont maintenues vulnérables, faibles et incapables d’imaginer de nouvelles réalités.” Bell Hooks
Forum de l’article