Qu’il s’agisse de jeunes ou d’adultes, à chaque nouveau drame social, l’Etat et les politicards assènent toujours les mêmes "solutions" : sécurité sécurité sécurité, contrôle, l’ordre l’ordre l’ordre, surveillance, répression, flicage, fichage, caméras et autres dispositifs technologiques toujours plus intrusifs...
Pourtant, tout le monde sait que les graves problèmes sociaux et les détresses/dévoiements qui vont avec ne se règlent pas à coup de police et de surveillance.
L’actuel modèle de société raciste, compétitif, inhumain, froid, techno-numérique, destructeur, violent, écocidaire, nihiliste, insécurisant, angoissant, individualiste, consumériste, nuisible, à tendance néo-fasciste... promu, défendu et mis en place par le régime, ses ministres et leurs nombreux alliés dans les médias dominants et ailleurs a des effets, et en particulier sur les jeunes. Et ça a des conséquences dramatiques.
Ajouter des portiques de sécurité et tenter de contrôler l’accès à des réseaux sociaux ne va pas changer grand chose, si ce n’est accentuer le climat d’oppression.
Une société autoritaire et destructrice qui sombre dans l’extrême droite et la fuite en avant suicidaire n’a pas d’autres "solutions" aux maux qu’elle attise en permanence que le flicage total.
A nous de dégager d’autres chemins par la révolte généralisée et des alternatives radicales.
Voir : Attaques dans les lycées : masculinisme et passage à l’acte ? - Une nouvelle attaque meurtrière au couteau a eu lieu à Nogent, en Haute Marne, le 10 juin. La troisième en trois mois.
Et comme à chaque fois, la classe politique et médiatique s’est vautrée dans les habituels discours répressifs et anti-jeunes. François Bayrou a appelé à interdire la vente de couteaux aux mineurs. L’éditorialiste Natacha Polony a dénoncé sur LCI « l’ultra-féminisation du corps enseignant » tout en appelant à frapper les élèves : « Il y a certains profils sur lesquels il faut un rapport de force et quelque chose qui s’exerce de façon presque violente ». Bruno Retailleau, Eric Ciotti ou Brice Hortefeux se sont déchaînés sur « l’ensauvagement », ont réclamé plus « d’autorité », dénoncé « Mai 68 » et demandé des portiques de sécurité à l’entrée des lycées.
Mais aucun ne relève le schéma qui se répète dans ces attaques de lycées. Personne ne parle des similitudes évidentes : à chaque fois, ce sont de jeunes hommes qui tuent des femmes. Des adolescents encouragés dans leur passage à l’acte par des idées d’extrême droite, masculinistes et nihilistes. On vous explique.
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La question de la santé mentale des jeunes est donc cruciale, et les parents de Lorène, tuée à Nantes, l’ont encore rappelé ces derniers jours. La prise en charge psychiatrique des jeunes est catastrophique, alors que les 18-24 sont une tranche d’âge très fortement touchée par des souffrances psychiques, en particulier depuis le confinement de 2020. Une catégorie pour qui la consommation d’antidépresseurs explose.
Mais ce n’est pas tout. Cela fait trois attaques ou tentatives d’attaques commises par des adolescents sur des femmes en quelques semaines. Dans les trois cas, les jeunes hommes étaient influencés par des idéologie d’extrême droite ou « incel ». Ces tendances de plus en plus répandues encouragent le passage à l’acte chez les jeunes hommes isolés, nihilistes et violents. Pour cause : le fascisme est fondamentalement une idéologie qui glorifie la force brute la domination et la mort. On le retrouve dans l’absence totale d’empathie témoignée dans les trois cas de Nantes, Dijon et Nogent : un mépris de la vie humaine, en particulier celle de femmes. Pourtant, dans les médias, on parle de tout sauf de masculinisme.
Plutôt que de réclamer des portiques et des caméras de surveillance dans les lycées, c’est de cela dont il devrait être question : éduquer les jeunes hommes et soigner la détresse psychique qui touche la jeunesse.
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- Drames dans des lycées et collèges : flicage total ou changement de modèle de société ?
Et c’est aussi l’expression politique (voir plus bas), le droit à la contestation qui sont bafoués et attaqués de plus en plus. Comme dans les rues, les flics débarquent illico dans les lycées ou collèges armés jusqu’aux dents, parfois accompagnés de militaires, à la moindre protestation qui déborde le cadre étriqué et autoritaire des casernements scolaires. Lesquels sont, à l’image (et au service) du reste de la société, un milieu nauséabond, anti-démocratique, principalement voué au dressage et à l’obéissance à un modèle mortifère dont l’avenir prévisible est la catastrophe écologique et climatique, la crise économique permanente, la ruine, la misère, le néofascisme et la guerre.
Sauf si ...on renverse tout ça, avec l’appui notamment des jeunes.
Quand la police ouvre les cartables : retour sur les fouilles devant les établissements scolaires
La pratique s’est systématisée depuis la rentrée scolaire 2024/2025, la police vient fouiller les sacs à l’entrée des établissements scolaires du secondaire (collèges et lycées). Des ordres initiés par la ministre de l’Education Nationale E. Borne main dans la main avec Retailleau dans un objectif de « sécurisation » des établissements. C’est même depuis la cité scolaire de Lacassagne en février dernier que la ministre a annoncé son grand plan de sécurisation des bahuts, vidéosurveillance, boutons d’alerte et... renforcement des fouilles.
Dans l’académie de Lyon (Loire, Rhône et Ain), de nombreuses fouilles ont visiblement été réalisées devant des collèges et des lycées suite à une circulaire gouvernementale adressée aux préfectures. En mars, des fouilles ont par exemple été réalisées au lycée professionnel des Canuts à Vaulx-en-Velin en fin d’après-midi à la sortie des cours. Une quarantaine d’autres opérations ont eu lieu début mai dans divers établissements de l’académie. Des fouilles réalisées au faciès selon les personnels, avec un différenciel d’attention aux contenus des sacs en fonctions des ados se présentant devant la table de fouille, ce dont les élèves se sont vite rendu compte. Un commissaire roannais disait même avoir l’autorisation du procureur pour réaliser des palpations sur les élèves si nécessaire, après avoir contrôlé près de 200 lycéen’nes le 13 mai dernier. Une sacrée ambiance.
Le ministère se gargarisait fin avril d’avoir effectué près de 1000 contrôles depuis début mars, il est facile d’estimer que ce chiffre a continué d’augmenter en regardant la presse quotidienne régionale depuis cette date.
La banalisation de la présence policière aux abords des établissements scolaires est largement permise par les services du ministère de l’Education nationale, à commencer par les Directions académiques des services de l’Éducation nationale (DASEN), qui laissent faire voire encouragent leurs personnels (chefs de direction) à accepter ces contrôles. Le climat entretenu par ces contrôles réguliers aux entrées des bahuts est alarmante et normalise une displinarisation des jeunes où l’école force les élèves à être en contact avec la police et sa répression.
Source : https://rebellyon.info/Quand-la-police-ouvre-les-cartables-30143
Autres exemples de descentes policières récentes dans les collèges et lycées, sur la page « Contrôle des établissements scolaires » de Anti.Media"
Exemple récent de répression vivant des jeunes :
Occupation du lycée hélène Boucher en soutien de la Palestine, répression policière hallucinante et des militaires dans l’établissement :
- https://www.facebook.com/share/r/1Do1sJyNir/
- https://www.revolutionpermanente.fr/Une-cinquantaine-de-lyceens-arretes-suite-a-une-occupation-pour-la-Palestine-solidarite
- Face à l’occupation d’un lycée par des élèves pro-Gaza, les méthodes musclées de la police interrogent - Le 6 juin 2024, une cinquantaine de jeunes sont entrés de force dans le lycée Hélène-Boucher, à Paris, pour protester contre la guerre à Gaza. La police a interpellé 48 élèves, mineurs pour la plupart. Arme au poing, « balayettes » et paroles déplacées… des images récupérées par « Le Monde », ainsi que des témoignages, racontent les violences subies par les lycéens pendant cette intervention. (...) « La doctrine d’intervention policière sur les mouvements sociaux est beaucoup plus dure depuis quelques années », rappelle-t-il, ce qui vaut aussi pour les lycéens. L’institution scolaire a par ailleurs du mal à prendre les jeunes au sérieux. « On leur a reproché de se mobiliser pour la Palestine depuis leur position confortable de lycéens parisiens ? C’est ce qu’on répondait, dans les années 1970, à la jeunesse mobilisée contre la guerre du Vietnam », rappelle Vincent Tiberj.
Dans la série censure et contrôle de la pensée
Un lycée de la Loire interdit à ses élèves de débattre d’un projet de centrale à bitume : La direction du lycée de Boën-sur-Lignon (Loire) a annulé un débat organisé par des élèves portant sur un projet contesté de centrale à bitume dans la ville. Une censure justifiée par le caractère » sensible » du sujet, dont il est interdit de parler au sein de l’établissement…